
Romain Rocchi, ici en 2008, rêve de regoûter à la Ligue 1. Le milieu de terrain messin est sur le chemin… PhotoPascal BROCARD
A vingt-huit ans, Romain Rocchi est devenu un des cadres du système Pouliquen. Hier, le milieu de terrain a consenti à s’éloigner de l’actualité messine pour se livrer sur sa carrière, ses aspirations… Et sa vie d’homme.
Si le calendrier avait placé la venue du Havre ce vendredi, l’entretien n’aurait peut-être pas eu lieu. Il y a quelque temps, Romain Rocchi avait en effet indiqué qu’il préférait ne plus s’exprimer à la veille d’un match. On aurait pu mettre ce choix sur le compte de la superstition. On le mettra davantage sur celui de l’exigence et de la volonté de ne pas se disperser. La preuve : hier, le milieu de terrain a acquiescé à la proposition de sustenter la curiosité de plusieurs médias. A l’issue d’une séance tout sourire, menée devant une affluence notable, et à quatre jours d’un rendez-vous d’importance qui verra son équipe affronter l’un de ses principaux poursuivants, son milieu de terrain s’est livré sans retenue.
Mais pourquoi lui, au fait ? Parce que derrière la discrétion de l’homme se cache sans aucun doute l’un des principaux arguments du candidat messin dans la course à l’accession. Son temps de jeu le prouve : installé sur la troisième marche du podium des joueurs les plus utilisés par Yvon Pouliquen, Romain Rocchi honorera lundi sa vingt-deuxième titularisation. Ce qui ne sera jamais que le cent onzième match de Ligue 2 d’une carrière débutée à Cannes. Il y a quinze ans.
Romain Rocchi n’a pas encore l’âge de conduire une mobylette lorsqu’il pose ses valises au centre de formation de l’AS Cannes. Sa première grande décision : « Mes parents n’ont même pas eu le temps de dire oui ou non. Partir de la maison n’a pas été difficile, non. Le foot, j’ai toujours su que c’était pour moi. Cela ne m’a pas épargné des moments délicats. Normal… Je découvrais les objectifs, la concurrence, etc. On nous lançait en quelque sorte dans le bain de la vie. »
Le jour où Luis Fernandez…
Les années passent et le "petit" s’en sort plutôt bien. On l’appelle pour un premier entraînement avec les pros, puis deux, puis… Arrive ce bonheur, simple comme un coup de fil : « Mon agent m’avait appelé pour me dire que Luis Fernandez (alors entraîneur du Paris SG) était intéressé par ma venue. » Le natif de Cavaillon a vingt ans. Re-valises, re-départ. Direction la capitale et son club mythique, à l’échelle rapportée de l’hexagone.
Son premier match en tant que titulaire, face à Marseille, au Parc des Princes, prend la deuxième place sur la liste de ses souvenirs heureux. Le troisième, daté de 2004, Romain Rocchi l’a levé après une victoire contre Châteauroux, en finale de la Coupe de France.
La suite s’avère un peu plus compliquée. « Je ne me suis peut-être pas donné tous les moyens de m’imposer. J’étais à Paris, célibataire. Je n’étais sans doute pas assez posé. » Ce n’est plus le cas aujourd’hui. « J’ai mûri, assure l’intéressé. J’ai trouvé la femme de ma vie, et je m’aperçois, aujourd’hui, combien c’est essentiel de trouver l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Des regrets ? Non. C’est tellement aléatoire le football. Ma carrière est ce qu’elle est, aujourd’hui, je suis heureux. Je regarde devant. »
« Pointilleux et exigeant »
Yvon Pouliquen, qui l’a accueilli en juin 2008, au sortir de quatre saisons corses, a depuis appris à connaître un joueur « très professionnel, très, voire trop exigeant envers lui-même. » Merci l’école cannoise. « Les entraîneurs que j’ai eus m’ont inculqué le souci du détail. J’ai écouté, j’ai toujours essayé de faire les choses au mieux, même les plus anodines, pour me sentir bien. Aujourd’hui encore, dans mon métier, dans ma vie privée, j’essaye de me mettre des petits challenges pour faire passer les choses qui peuvent paraître chiantes. » Du genre passer l’aspirateur en moins de dix minutes ? « Non, ça, c’est ma compagne ( rires) ! Je lui laisse vingt minutes ! »
En parlant de minutes, une vingtaine vient de s’écouler. Romain Rocchi prend encore le temps de livrer l’un de ses plus mauvais souvenirs. « Il n’y a pas à chercher bien loin. Celui de la saison passée… La Ligue 1, ça fait quatre ans que je fais tout pour la retrouver. J’y ai goûté plus jeune. Et c’est comme beaucoup de choses, on se rend compte que ça manque quand on ne les a plus. » N’est-ce pas ?
Cédric BROUT.
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FC METZ EXPRESS
- Tableau de bord. Hier : séance de décrassage pour les titulaires du match amical remporté la veille contre la sélection nationale du Luxembourg (0-1) ; ces joueurs ont ensuite rejoint Wiltord, Omotoyossi, Rocchi, Bessat, Johansen et Biancalani pour travailler devant le but. Aujourd’hui : une séance (10h). Demain : une séance (10h).
- D’un match à l’autre. Dernier match : Dijon - Metz (25 e journée de Ligue 2), vendredi 19 février : 0-1. Prochain match : Metz - Le Havre (26 e journée), lundi 1er mars à 20h45. A suivre : Laval - Metz (27 e journée), lundi 8 mars à 20h45 ; Metz - Nantes (28 e journée), lundi 15 mars (horaire à déterminer).
- A l’infirmerie. Jérémy Pied (béquille à la hanche) et Stéphane Borbiconi (déchirure à la cuisse) ont trottiné. Christophe Marichez (contracture) a recommencé à travailler avec Jean-Pascal Singla. Le gardien assure ne plus ressentir de douleur. Il devrait donc postuler à une place dans le groupe qui sera désigné après-demain pour affronter Le Havre. Diagne Fallou, lui, est revenu du Luxembourg avec un œil méchamment touché, conséquence d’un coup de coude. Le défenseur devrait néanmoins pouvoir tenir sa place, lundi, dans le onze messin.
- Suspendu. Sanctionné d’un match ferme de suspension, Matheus Vivian manquera à l’appel lundi, pour la 26 e journée de championnat.