
Arrivé à Laval il y a trois ans, Philippe Hinschberger recroisera la route de son ancien club demain soir. Photo Pascal BROCARD
A l’instar de quelques-uns de ses anciens coéquipiers sous le maillot messin, Philippe Hinschberger a embrassé une carrière d’entraîneur. « Une suite logique », explique le technicien lavallois.
Natif d’Algrange, Messin de cœur, Lavallois depuis trois ans… Avec le temps, Philippe Hinschberger a appris la mobilité. Footballeur professionnel à cette époque où la notion de fidélité avait encore un sens – il a effectué ses dix-sept ans de carrière sous le maillot grenat – cette figure du FC Metz, dont il a été le capitaine, s’est engagé dans une carrière d’entraîneur qui l’a conduit à la découverte de multiples horizons. Louhans-Cuiseaux, Niort, Le Havre et Laval, où il a posé ses bagages alors que le club était encore en National. A la veille de ses retrouvailles avec Metz, en Ligue 2, Hinschberger pose un regard éclairé sur sa profession.
Naissance d’une vocation
Entraîner ? L’idée lui est venue très tôt. « J’ai passé mes diplômes entre vingt-quatre et trente ans. Je voulais être tranquille et être prêt pour me lancer dès la fin de ma carrière. A l’époque, le président (Carlo Molinari), m’avait suggéré de prendre la responsabilité de la formation. » C’est ce qui s’est passé. « Mon contrat de joueur s’est arrêté au 30 juin 1992, le 1 er juillet je préparais mes entraînements pour la D3. Et je n’ai pas franchement été secondé… Mais bon, je me suis débrouillé. C’était un peu mon laboratoire. »
L’expérience durera quatre ans, quatre ans durant lesquels le jeune technicien peaufine ses gammes et apprend à devenir lui-même. Sans influence ? « On retient forcément des choses des entraîneurs avec lesquels on est amené à travailler. » Ceux qui l’ont marqué ? « Marcel Husson était un meneur d’hommes, Joël Muller quelqu’un de plus carré, de plus structuré. » Hinschberger en mode entraîneur serait de la trempe du second nommé.
La précarité comme compagne
« C’est sûr, au début, c’est effrayant. On sait que l’on met les pieds dans un métier fait d’instabilité. Cet aspect était totalement nouveau pour moi. Mon départ de Metz a d’ailleurs été un vrai déchirement. Je n’ai d’ailleurs jamais vraiment compris pourquoi l’aventure a été stoppée. » Son contrat, arrivé à terme en 1996, n’avait pas été renouvelé. Francis De Taddeo avait alors pris sa succession aux commandes du centre de formation.
A cette époque, Philippe Hinschberger, lui, rebondit en tant qu’adjoint à Sochaux, avant de s’installer successivement à Louhans-Cuiseaux (1998-2001). Suivront d’autres expériences, à Niort, puis au Havre, où il est remplacé en cours de saison. Son retour au chevet des Chamois (2005-2006) n’est pas plus heureux : il est remercié en cours de route. Laval lui ouvrira sa porte en 2007, ce qui vaudra au club mayennais de retrouver la Ligue 2 à l’issue de la saison passée.
Une passion intacte
A cinquante ans, et dix-sept ans après avoir rangé ses crampons, l’ancien capitaine messin se dit toujours aussi « passionné » qu’à ses débuts. « Heureusement d’ailleurs. Sans passion, ça deviendrait vite très chiant ! » Très lucide quant à l’évolution des mœurs dans le milieu, et notamment du côté des joueurs, devenus selon lui « de très exigeants consommateurs d’entraînemen t – vous ne faites pas de travail tactique, ils s’en plaignent, vous en faites, ils trouvent ça trop long » –, le Lavallois ne ferme aucune porte à son horizon. Même celle qui l’amènerait à retrouver les vestiaires de Saint-Symphorien. « Dans l’absolu, tout est concevable. Ce doit être difficile de passer directement de joueur à entraîneur dans le même club, mais y revenir après, pourquoi pas. » Parenthèse refermée. Lundi, l’ancien Messin sera sur le banc de Laval.
Cédric BROUT.
De la Coupe au banc
Double vainqueur de la Coupe de France avec le FC Metz, en 1984 et 1988, Philippe Hinschberger n’est pas le seul joueur de sa génération à avoir ensuite épousé la carrière d’entraîneur. Michel Ettorre officie actuellement au sein de l’encadrement technique lensois, en tant qu’adjoint de Jean-Guy Wallemme. Vincent Bracigliano et Christian Bracconi font tous deux œuvre de formation, à Nantes pour le premier, à Bastia pour le second. L’Ecossais Eric Black a quant à lui entraîné Conventry, en Angleterre, avant d’intégrer le staff de Birmingham. Luc Sonor s’est également lancé dans la carrière ; il est sans club depuis son départ du poste d’entraîneur-adjoint à Saint-Etienne, en novembre 2008. Une situation que traverse actuellement Albert Cartier : adjoint de Joël Muller, il lui avait succédé à la tête du FC Metz en décembre 2000, avant d’en être à son tour limogé treize mois plus tard ; depuis, l’ancien défenseur messin a entraîné Gueugnon, en deuxième division, ainsi que des clubs belges (La Louvière, Brussels, Mons, Tubize) ou, en dernier lieu, les Grecs de Panthrakikos, d’août 2009 à janvier 2010.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 10h (terrain à déterminer en fonction de la météo).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Le Havre (26 e journée de L2), lundi 1 er mars : 2-0. Prochain match : Laval - Metz (27 e journée) demain à 20h45. A suivre : Metz - Nantes (28 e journée), lundi 15 mars à 20h45 ; Guingamp - Metz (29 e journée), vendredi 19 mars à 20h30.
A l’infirmerie. Exception faite de Stéphane Borbiconi, Yvon Pouliquen dispose de l’intégralité de son groupe.
Suspendu. Romain Rocchi purgera un match de suspension, demain, à l’occasion du déplacement de son équipe à Laval.
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C’était un 7 mars ...
1998 : Metz fait sa loi

Robert Pires. AFP
C’était la belle époque. Le temps où Metz dominait les débats en Première division (l’ancêtre de la Ligue 1) et où les Pires, Song et Rodriguez faisaient accourir les gamins au stade. Le FC Metz, en 1998, a fait vibrer la Lorraine. Dès le début de saison, Joël Muller, l’entraîneur, explique ses ambitions : le haut de tableau. Et après un mois d’octobre difficile, où les Grenats ont du mal à répondre aux attentes mises en eux, tout s’enclenche. Une impressionnante série d’invincibilité (jusqu’au 2 janvier 1998) les propulse en tête du championnat. De bon augure avant le choc contre l’OM, le 7 mars 1998, à Saint-Symphorien. Devant 18 000 spectateurs ravis, grâce à un but de Song et deux de Rodriguez, les Messins s’imposent trois à deux sur l’un des grandissimes favoris du championnat. La suite est moins drôle : dans un finish ahurissant, Lens prend le titre de champion de France à Metz lors de la dernière journée.