
« Lorsque je m’endors, le soir, j’ai l’âme tranquille. » Matheus Vivian : un homme et un footballeur bien dans sa peau. Photo Pascal BROCARD
Au FC Metz depuis trois ans, le défenseur brésilien a l’exil heureux. Et il le dit, au détour d’une séance hors-piste, loin des sentiers balisés de sa profession.
Il a décroché. Comme toujours. Matheus Vivian ? Un bastion de disponibilité. Et une véritable mine humaine. A cœur ouvert. Nous l’avons visitée. Jeudi soir, à l’heure du dîner, au sortir d’une journée à deux entraînements et à quelques jours d’un autre match d’importance face au FC Nantes, le défenseur messin a pris le temps d’ouvrir la porte de sa vie. Derrière, nous y avons trouvé un exilé heureux.
Débarqué à Metz à l’aube de la saison 2007-2008, le Brésilien venait d’achever le premier chapitre français de sa carrière sous le ciel grenoblois. L’histoire, alors, se poursuit en grenat. Ses premiers pas mosellans le conduisent très vite dans l’effroyable jardin d’une saison noire, achevée dans le fracas d’une relégation. Trois ans plus tard, le défenseur est toujours en poste. L’horizon a repris des couleurs. Le joueur aussi. « Je me sens bien, sur le plan collectif, sur le plan personnel, tout va bien. » Les résultats de son équipe y sont évidemment pour quelque chose. Mais la sérénité dégagée par l’homme repose sur d’autres fondements, nichés, ceux-là, dans le cœur qui s’est mis à battre il y a bientôt un an sous le toit du couple Vivian. L’arrivée du petit Lucca a bouleversé pas mal de choses. « C’est un bonheur énorme, confie le jeune papa. Je redoutais un peu de devenir père, mais finalement, j’ai encore plus la pêche. C’est un puits de motivation […]. La naissance d’un enfant t’aide à prendre du recul sur beaucoup de choses, même sur le foot. » Même sur le foot, un métier, son métier, qui l’a amené au déracinement.
« Un milieu un peu tordu, parfois »
« J’avais vingt ans lorsque j’ai laissé le Brésil derrière moi pour rejoindre l’Allemagne, avec ma compagne. Elle a tout quitté pour me suivre, son métier d’avocate, sa famille. Ça n’a pas été évident au début. Mais maintenant, elle aimerait vivre en Europe à la fin de ma carrière. Moi ? Je marche beaucoup à l’affectif, donc j’avoue que ma famille, mes amis me manquent beaucoup… Heureusement, nous nous sommes fait de vrais amis ici. »
La vie d’exilé n’a pas toujours été rose. En Allemagne notamment. « Il y a eu des moments délicats, mais nous avons appris sur nous-mêmes. Et surtout, nous avons appris que ce n’était pas au pays de s’adapter à nous, mais l’inverse… Sans pour autant perdre notre personnalité. » L’envie de fuir et de rebrousser chemin ? « Elle ne m’a jamais effleuré. Cela aurait été céder à la facilité. »
« Aujourd’hui, poursuit Matheus Vivian, nous ne sommes plus seuls, ma femme et moi. Nous avons Lucca. Alors quand ça ne va pas, nous nous accrochons à trois. » Et à la foi. Le joueur ne s’en cache pas. « Je suis très croyant. Je n’attends pas de miracles, je sais très bien que les choses ne tombent pas du ciel toutes seules, mais cette foi m’aide à avancer, à batailler pour être meilleur. C’est le fondement de mes valeurs, la famille, le respect, l’amour. »
Bizarres, ces mots sortis de la bouche d’un footballeur… Et pourtant.
Dans ce milieu du ballon « un peu tordu, parfois, pas évident à vivre tous les jours », Vivian parvient encore à rester fidèle à lui-même. « Je peux regarder n’importe qui droit dans les yeux. Moi le premier. Lorsque je m’endors, le soir, j’ai l’âme tranquille. »
Cédric BROUT.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (10h). Demain : une séance (10h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Laval - Metz (27 e journée de Ligue 2), lundi 8 mars : 3-3. Prochain match : Metz - Nantes (28 e journée), lundi 15 mars à 20h45. A suivre : Guingamp - Metz (29 e journée), vendredi 19 mars à 20h30 ; Metz - Châteauroux (30 e journée), vendredi 26 mars à 20h30.
A l’infirmerie. Dispensés d’une partie du programme, jeudi, et restés aux soins, Sylvain Wiltord, Vincent Bessat et Razak Omotoyossi ont repris normalement hier.
Suspendu. Aucun.