
Patron du FC Nantes, Waldemar Kita a successivement écarté Christian Larièpe (à gauche, son directeur sportif) puis Pascal Praud (à droite, directeur de la communication). A Nantes, l’instabilité est devenue chronique, à tous les étages. Photo AFP
A Nantes, la saison de toutes les crises a transformé une ancienne place forte de Ligue 1 en candidat au maintien en Ligue 2. Le point avant sa visite, demain à Metz…
Il pleut sur Nantes, comme dans la chanson, mais le ciel de Nantes ne rend plus seulement chagrin le cœur de Barbara : la France du football pleure l’une de ses anciennes places fortes, où l’avis de tempête est devenu permanent au point que le dernier champion de France d’avant le septennat lyonnais, en 2001, se trouve aujourd’hui mêlé à la lutte pour ne pas descendre en National, la troisième division. Le feu à la nantaise en quatre points…
1. Une crise sportive
Dans le trio de tête jusqu’à la treizième journée incluse, Nantes observe depuis une trajectoire descendante qui a mené ce relégué de Ligue 1 pas comme les autres jusqu’aux confins de la zone rouge, treizième avec seulement six points d’avance sur la zone rouge avant de se rendre demain à Metz. Les Nantais, qui viennent de s’imposer face à Tours, n’ont plus gagné deux fois de suite depuis début septembre ! En cause, un effectif pléthorique (près de quarante joueurs, dont 29 ont été utilisés en championnat) d’où n’émerge aucun leader ; un équilibre introuvable ; une identité de jeu illisible. Après Gernot Rohr puis Jean-Marc Furlan, Bati Gentili est devenu fin février le troisième entraîneur d’une équipe manquant particulièrement de sérénité. Et pour cause.
2. Une crise de pouvoir
Victime, mi-février, d’une pancréatite aigüe, Waldemar Kita a récemment quitté l’hôpital mais la direction opérationnelle du club est assurée par Franck, son fils. L’entreprise FC Nantes navigue donc à vue, même si de récentes décisions et d’autres, à venir, sonnent en creux comme des constats d’échec et autant de désaveux : Christian Larièpe (directeur sportif) et Claude Robin (directeur général délégué) ont été écartés, signifiant la fin de « la garde suisse » de Waldemar Kita, du nom de ceux qui travaillaient déjà auprès du propriétaire du FC Nantes à Lausanne Sports. Directeur de la communication, Pascal Praud vient également d’être évincé. Le prochain sur la liste, selon toute vraisemblance : Jacky Bonnevay, directeur de la formation depuis l’été dernier, le premier à ce poste à ne pas être passé par l’école nantaise, dont les huit premiers mois de mandat sont décrits, sur place, comme « catastrophiques ».
3. Une crise d’identité
Le nombre élevé d’abonnés (7000) ne traduit pas parfaitement la désaffection réelle du public nantais : ils sont de plus en plus nombreux à se détourner de la Beaujoire, même s’ils restent comptabilisés. Surtout, certains groupes de supporters expriment bruyamment leur opposition, les jours de match, et la Jonelière est devenue une forteresse impénétrable depuis des incidents survenus en début de saison. Au stade, une fanfare a été mise en place afin de couvrir les chants contestataires de La Brigade Loire, du nom de la frange la plus active. « Cela donne un match dans le match », témoigne, ironique, un journaliste nantais, observateur des relations entre le club et son public : « Le désintérêt gagne peu à peu une ville qui se découvre d’autres talents sportifs comme le handball, le volley, et le basket féminin, indique-t-il. Si le FC Nantes fait toujours parler de lui, c’est parce que les Nantais, de dépit, aiment désormais s’en moquer ! ». Ambiance…
4. Une crise financière
Nos confrères du journal Ouest-France ont récemment fait analyser les comptes de la société FC Nantes au 30 juin 2009. Il en résulte que pour Waldemar Kita, qui avait déjà dépensé 10 millions d’euros pour l’achat du club au groupe Dassault, la facture se révèle salée : 36 millions d’euros d’apport au 30 juin 2009, et une perfusion continue d’environ 1 à 1,5 million d’euros par mois afin de permettre au club de faire face à ses charges. Ayant conservé les structures d’un club qui évoluerait en Ligue des champions, le FC Nantes compte en effet 150 salariés. Conclusion de deux experts cités par nos confrères : « Si Waldemar Kita décidait de se retirer, le FC Nantes se trouverait en situation de dépôt de bilan. » C’est dire si, à Nantes, rien ne tourne tout à fait bien, ni même normalement, en 2010…
Sylvain VILLAUME.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement, en matinée. Aujourd’hui : entraînement à 10 h sur le terrain du bord de l’autoroute.
D’un match à l’autre. Dernier match : Laval - Metz (27 e journée de Ligue 2) lundi 8 mars : 3-3. Prochain match : Metz - Nantes (28 e journée) lundi 15 mars (20 h 45, en direct sur Eurosport). A suivre : Guingamp - Metz (29 e journée) vendredi 19 mars (20 h 30) ; Metz - Châteauroux (30 e journée) vendredi 26 mars (20 h 30) ; Strasbourg - Metz (31 e journée) lundi 5 avril (20 h 45).
A l’infirmerie. L’effectif au complet a participé à la séance d’entraînement d’hier matin. Yvon Pouliquen bénéficiera donc d’un large choix pour constituer son groupe pour Metz - Nantes, dont Stéphane Borbiconi ne fera pas partie : ayant repris l’entraînement collectif jeudi après un mois d’absence, le défenseur a été jugé « trop juste » pour pouvoir être aligné dès lundi.
Suspendu. Aucun.
Le chiffre du jour. 4, ou le nombre de points d’avance que compte Metz sur son premier poursuivant après les neuf premières rencontres de la vingt-huitième journée, vendredi. Si Laval, désormais quatrième, a battu Le Havre, Angers a été tenu en échec tandis que Arles-Avignon et Nîmes ont pedu. Vainqueur-surprise à Brest, Ajaccio intègre le groupe des poursuivants ( voir classement ci-contre). Inutile d’en rajouter pour situer la nature de l’opération que réaliseraient les Messins demain en cas de victoire contre Nantes.