Act. 17.03.2010 23:26
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Alors que Metz aborde la dernière ligne droite, Carlo Molinari pense que son groupe est mieux armé que celui qui avait échoué au même moment l'an dernier.

Carlo Molinari a cédé la présidence du FC Metz à l'actionnaire majoritaire Bernard Serin en juin 2009.
L’essentiel: Avec un peu de recul désormais, comment avez-vous vécu le passage de témoin avec Bernard Serin?
Carlo Molinari: En juin 2008, quand j’avais cédé la majorité de mes parts à Serin, je lui avais aussi demandé de prendre la présidence. Il n’avait pas accepté. Le passage de témoin s’est ensuite effectué très naturellement en juin 2009. C’est bien plus logique que l’actionnaire majoritaire soit président. On a juste inversé les rôles, un peu comme Poutine et Medvedev en Russie (rires).
Comment se passe la cohabitation?
Je ne serais pas resté au club si l’entente et la complicité avec Bernard Serin n’était pas celle que j’ai. Notre amitié remonte à 1984. Bernard était alors l’un des importants dirigeants de Sollac, lorsque la société était notre sponsor. Il est au club le lundi et le vendredi et le reste du temps, je m’occupe des affaires courantes avec Patrick Razurel, le directeur général. De plus, Serin me consulte toujours pour les décisions importantes.
Quel est désormais votre rôle au sein du club?
La première chose que je fais le matin, c’est me rendre aux vestiaires et passer du temps avec les joueurs et le staff. Prendre du recul me permet désormais de vivre ma passion avec beaucoup moins de stress. Je n’ai plus la responsabilité des dossiers «politiques», je suis un peu comme «une icône» du club, comme dirait Bernard. Ma présence au sein du club est naturelle et je fais le maximum pour ne gêner personne.
Quel type de président est Bernard Serin?
Je tiens d’abord à dire que Bernard est quelqu’un de très très intelligent, de brillant même. Il partage beaucoup de valeurs avec moi comme l’attachement à la famille par exemple. On ne dirait pas mais c’est quelqu’un de très attachant. Même s’il a une autre approche que moi de la présidence, sur le fond, il est tout autant passionné. Il l’exprime juste d’une autre manière.
Quels sont les principaux changements opérés depuis juin?
Il est très exigeant dans l’organisation et se montre notamment très efficace dans le fonctionnement de la structure générale. Il a ainsi sectorisé les responsabilités en donnant une direction à chaque organe du club: sportive, financière, marketing, générale, commerciale… Avec moi, c’était une gestion plus familiale.
Quel regard portez-vous sur les résultats sportifs de votre équipe?
Après notre départ chaotique, le redressement amorcé depuis début février a été tout à fait bénéfique. Nous avons des structures de Ligue 1, des dépenses de Ligue 1, mais nous sommes en Ligue 2. La Ligue 1 est indispensable si on veut rester le club qu’on est.
Pensez-vous le groupe plus costaud que l’an passé, où il s’était effondré dans la dernière ligne droite?
J’ai des certitudes sur ce groupe. Il est doté d’une force mentale de grande qualité et il y a une bonne entente à l’intérieur. On n’a pas de tordus dans le groupe comme l’an passé. Tout le monde adhère au projet de retrouver la Ligue 1.
En tant qu’ancien membre du Conseil fédéral de la Fédération française de football, que pensez-vous de l’équipe de France, à quelques semaines du Mondial?
En 1998, à la même époque, les Bleus ne tranquillisaient personne non plus lors des matches amicaux. On a été tellement mauvais contre l’Espagne que cela ne peut représenter la véritable qualité de l’équipe de France. La France ira au moins en quarts.
Philippe Di Filippo