
Stéphane Borbiconi n’a pas été de la fête ces dernières semaines.
Le Messin retrouvera peut-être la défense centrale, ce soir. Photo Karim SIARI
Enfin remis de sa blessure à la cuisse, Stéphane Borbiconi a vécu de loin le rétablissement de son équipe sur les cimes de la Ligue 2. De quoi éveiller chez le défenseur l’envie de fortifier sa place sur l’échiquier messin.
Sa dernière apparition en Ligue 2 convoque un passé douloureux : le 29 janvier dernier, soir de désespoir sur la pelouse bastiaise (défaite 1-0), Stéphane Borbiconi prophétisait en ces termes l’avenir messin : « Cette défaite nous fait mal, surtout après le revers caennais. Mais n’oublions pas qu’une bonne série, dès la réception de Nîmes, nous replacerait dans la course à la montée ». Le clairvoyant défenseur central ne se trompait pas : de l’enfer corse au déplacement, aujourd’hui, en Bretagne, Metz s’est acquitté d’une série de sept matches sans revers. Ce parcours tonique s’est toutefois réalisé sans le soldat Borbiconi, victime d’une blessure tenace à la cuisse. En son absence, beaucoup de choses ont changé, à commencer par une concurrence nouvelle sévissant désormais à son poste.
• Un sentiment d’inachevé a escorté la réception de Nantes, lundi. Depuis les tribunes, comment avez-vous perçu cette rencontre ? « Ce que je constate, c’est que notre série se poursuit. A domicile, nous sommes tombés sur une très bonne équipe de Nantes, nanti d’un gros effectif. De temps en temps, il faut savoir se contenter d’un point. Lors de la réception de Caen, à 1-1, nous avions poussé pour forcer la décision. Nous n’en avions tiré aucun bénéfice. Là, nous avons joué avec notre tête. »
• Indéniablement, ce nul concédé à Nantes a mis en exergue un certain essoufflement messin… « Oui, peut-être que nous subissons un manque de fraîcheur actuellement. Les matches s’enchaînent, les équipes luttent pour prendre de précieux points. A nous de bien gérer cette période délicate. »
• Par le passé, cette période fut même fatale au FC Metz. Le spectre de la saison dernière hante-t-il le vestiaire ? « Non, nous ne discutons pas de ça entre nous. Même si la donne ressemble à celle de l’année dernière avec un matelas de points appréciable à ce stade avancé du championnat, beaucoup de choses ont changé. Déjà, on doit se servir de l’expérience malheureuse du précédent exercice pour ne pas rééditer les mêmes erreurs. Tout le monde garde à l’esprit qu’une situation favorable peut s’inverser rapidement. Et puis nous pouvons compter sur des éléments très expérimentés, comme Sylvain (Wiltord) ou encore Fred (Biancalani), qui savent cadrer les choses. »
« Un concentré de bonne humeur »
• La seule influence de Wiltord aurait-elle transfiguré l’équipe ? « Sylvain, c’est un plus indéniable de par son expérience, son aura et son attitude très pro. Tout le monde a envie de se mettre à son diapason. En plus, c’est un concentré de bonne humeur. »
• Votre humeur doit aussi être bonne après une si longue période d’inactivité… « Oui, j’ai consenti une très grosse préparation physique avec Jérémy ( Moureaux, préparateur physique). Par contre, je suis peut-être encore un peu juste pour revendiquer une place de titulaire. »
• En votre absence, l’émergence de Nuno Fréchaut au poste de stoppeur ne vous a-t-elle pas surpris ? « Non, d’ailleurs je suis très heureux pour lui. Nuno est un joueur d’expérience. »
• Si elle ne vous a pas surpris, ne vous menace-t-elle pas ? « Non, car je raisonne en me plaçant du point de vue de l’intérêt supérieur de l’équipe. De mon côté, je ne suis pas quelqu’un qui se repose sur ses lauriers. Il n’y a pas de titulaire indéboulonnable dans cette équipe. Je fonctionne comme si j’avais encore 20 ans. J’ai toujours eu tendance à me remettre en question et peut-être même que parfois, ça me dessert. Mais on ne change pas sa nature… »
• Un mot sur Guingamp, étonnant relégable ? « Guingamp ressemble à Nantes : ce club nourrissait en début de saison de grosses ambitions, dispose de joueurs de qualité mais il connaît de très grandes difficultés. Donc inutile de s’appesantir sur cet adversaire : dans sa position, il aura faim. »
Jean-Michel CAVALLI.
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Le chiffre
601. Le nombre de minutes traversées par les Guingampais sans trouver le chemin des filets ! Le dernier but des Costarmoricains remonte en effet au 5 février, œuvre de Gilmar à Tours (2-2). L’attaque constitue bel et bien le gros point noir de Guingamp : à Dijon, la semaine dernière, Soumah a gâché la seule véritable occasion de son équipe, à la 42 e minute, et Hamroun venait de tenter la première frappe guingampaise, une minute plus tôt. Seul Istres (22 buts) a moins marqué que Guingamp (23).
La phrase
Les mots de Colleau. Déclaration de Fabrice Colleau, défenseur et vice-capitaine d’En Avant Guingamp à nos confrères du Télégramme, à propos de la façon d’aborder les dix dernières journées : « Il va simplement falloir rabâcher, rappeler à tout le monde que nous sommes en train de jouer avec la vie d’un club, avec des emplois, des salariés, avec nos carrières aussi. »
L’anecdote
Metz invaincu au Roudourou ! En neuf visites à Guingamp, Metz n’a jamais connu la défaite, ne partageant même les points qu’à deux reprises seulement. Ainsi, depuis 1995 (première apparition des Guingampais dans l’élite), les Lorrains comptabilisent quatre victoires en Ligue 1, deux en Ligue 2 dont la dernière en date, en ouverture du précédent championnat, 1 à 0, sur un but de Romain Rocchi, ainsi qu’une qualification en Coupe de la Ligue, pour la finale, en 1996. On vérifiera ce soir si le Roudourou reste, pour les Messins, une terre hospitalière.
La question
Les Messins ont-ils amélioré leur rendement à l’extérieur ? C’est incontestable ! Au cours de leurs quatre derniers déplacements, ils ont engrangé huit points, grâce à deux victoires (à Angers et Dijon) plus deux nuls (à Tours et Laval). C’est plus qu’au cours des dix déplacements précédents, au cours desquels ils n’étaient parvenus qu’à en empocher sept. Contraint d’adopter un tout autre rythme pour se replacer dans la course à la montée, Metz a trouvé la bonne cadence alors qu’il lui reste à voyager cinq fois, pour cinq matches à domicile.
L’arbitre
Philippe Chat en terrain connu. S’il n’a encore dirigé aucune rencontre du FC Metz cette saison, Philippe Chat a en revanche officié à deux reprises déjà sur des matches de l’En Avant Guingamp : face à Dijon (1-1, 10 e journée) et Arles-Avignon (4-1, 15 e journée). Cet arbitre de la Ligue du Centre-Ouest, âgé de trente-neuf ans, n’a donc jamais vu Guingamp perdre.
S. V.
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Metz rêve de grand huit
Le contexte. En ne se référant qu’à la dimension froide des chiffres, l’opposition entre Messins et Guingampais paraît totalement déséquilibrée. D’un côté se dresse un roc lorrain, fort d’une série de sept matches sans défaite. De l’autre, une friable formation bretonne, gangrenée par le doute depuis son passage dans la zone rouge des relégués (18 e, 28 pts). La dernière victoire des joueurs de Victor Zvunka est un lointain souvenir : elle date du 1 er décembre 2009 sur le terrain de Châteauroux (16 e journée, 0-1). Les deux dernières sorties des hommes d’Yvon Pouliquen, ponctuées de deux nuls à Laval (3-3) et face à Nantes (0-0), témoignent toutefois d’un certain essoufflement. Même si à l’extérieur, les Messins affichent une belle moyenne de 2 pts par match lors des quatre derniers déplacements…
L’enjeu. Le bref ralentissement des Messins lors de ces deux dernières journées a exhumé le souvenir malheureux de la saison dernière. Du moins pour les observateurs : « Le passé, on n’en a plus rien à fou…, s’emporterait presque Yvon Pouliquen. On ne vit pas avec le passé. » Dont acte. Avec cinq points d’avance sur son plus proche poursuivant (Laval, 41 pts), le FC Metz serait bien avisé de maintenir la concurrence à bonne distance. Un succès en Bretagne assoirait un peu plus l’habit de postulant à l’élite endossé ces dernières semaines par les partenaires de Christophe Marichez. La clé de la réussite pour enfoncer un peu plus son adversaire dans les méandres du classement ? « Guingamp a un besoin vital de points. En entrant sur le terrain, cette équipe sera contractée. A nous de ne pas la laisser se libérer », ambitionne le technicien breton.
Les acteurs. « Ce match arrive à point nommé pour certains garçons qui sont prêts et qui ont faim », assure Yvon Pouliquen. Le manque de fraîcheur, palpable sur la pelouse de Saint-Symphorien lundi, amènera sans doute l’entraîneur à opérer un large remaniement. Mendy, visiblement émoussé contre Nantes, devrait ainsi céder sa place de titulaire à Vincent Bessat. Les trois autres remplacements attendus ne dépendent pas, eux, du fait du prince. Biancalani (entorse costale) et Fréchaut (aponévrose) sur le flanc, Yvon Pouliquen devrait réhabiliter Mario Mutsch et Stéphane Borbiconi en défense. En l’absence de Johansen (hanche), les clés du milieu de terrain seront sans doute confiées à Youcef Mokhtari, « auteur d’une très bonne semaine d’entraînement. Le temps de l’acclimatation semble terminé ».
