
Deroff dépassé par Cardy et Bessat. Juste une illusion. Hier soir, c’est bien Guingamp qui s’est imposé, mettant ainsi un terme à la série de sept matches sans défaite. Photo MAXPPP
Après quatre victoires et trois nuls, Metz réapprend le mot défaite : celle que vient de lui infliger Guingamp appellera une réaction par la victoire contre Châteauroux.
Les terres de leur entraîneur breton ne réussissent décidément pas aux Messins, battus, hier soir, à Guingamp comme déjà, en début de saison, à Vannes et à Brest. Cette fois, ce voyage pour rien tout à l’Ouest interrompt une série de sept matches sans défaite, dont les effets venaient déjà de se trouver élimés par deux nuls à la suite, à Laval et contre Nantes.
De notre envoyé spécial à Guingamp
La Bretagne ne les gagne donc toujours pas, et c’est un handicap considérable compte-tenu de la surreprésentation de cette région en Ligue 2. Mais si les résultats de leurs concurrents dessinent un statu quo au classement, où l’avance messine a seulement diminué d’un point, hier soir, les Lorrains n’ont pas besoin d’un dessin : il leur faudra gagner vendredi prochain face à Châteauroux, un autre mal classé. Ce sera le meilleur moyen d’évacuer les doutes éventuels, d’éloigner les mauvais souvenirs et les mauvais augures, pour reprendre le rythme d’un prétendant à la montée.
Décousue, riche, équilibrée, la première mi-temps a logiquement renvoyé dos à dos deux équipes peu regardantes sur les efforts : à croire, pour revaloriser son spectacle, que la Ligue 2 devrait sans cesse opposer un candidat au maintien et un prétendant à la montée ! Objectifs divergents, donc, mais ambitions partagées : face à des Guingampais conquérants, les Messins avaient choisi de relever le défi, sans reculer, estimant sûrement qu’il valait mieux éloigner le danger plutôt que de prendre le risque de l’entretenir dans sa partie de terrain.
Cette fois, Metz n’en revient pas
Le ton a été donné dans les cinq premières minutes. D’un côté, Adama Tamboura a contré, devant le but vide, une reprise de Mathieu Scarpelli ; de l’autre, Guillaume Gauclin a remporté un face à face bouillant avec Victor Mendy, bien lancé par Jérémy Pied. La suite s’est voulue à l’avenant et, au cœur de cette première partie de programme particulièrement animée, c’est Metz qui a cédé le premier, par son gardien de but : Christophe Marichez a relâché le ballon sur une frappe lointaine et apparemment anodine de Moustapha Diallo, et Mathieu Scarpelli en a profité, à bout portant, pour mettre fin à 620 minutes sans but de Guingamp, c’est-à-dire plus de dix heures d’une inefficacité accablante (19 e).
L’enthousiasme aurait pu porter les Guingampais, mais Metz l’a immédiatement douché avec la même efficacité que le crachin très couleur locale qui sévissait sur les Côtes d’Armor : cinq minutes plus tard, après un gros travail de Sylvain Wiltord conclu par un centre en retrait, Jérémy Pied frappait un premier ballon contré, Vincent Bessat l’imitait et, sur le corner de Pied, Matheus Vivian, de la tête, poussait Guillaume Gauclin à la faute avec le concours involontaire de Hamroun, rétablissant ainsi la parité (25 e).
Bessat d’un côté, Lionel Mathis et Scarpelli de l’autre auraient encore pu faire bouger le score, sans y parvenir.
Après avoir repris son souffle, en trouver un second s’est assez logiquement révélé plus ardu, une difficulté surtout visible dans les rangs guingampais en seconde mi-temps. En dehors d’une phase arrêtée, un coup franc de Hamroun sur lequel Marichez a placé une claquette, Guingamp a effectivement baissé d’un ton, voire deux, et c’est à l’instant où Metz semblait prendre l’emprise sur le match qu’il en a perdu le fil et encaissé un deuxième but. A la retombée d’un long centre transversal de El Jadeyaoui, Mathis a placé une frappe contrée par Vivian, puis encore par Ogounbiyi, en très probable position de hors jeu (77 e) : cela faisait quand même beaucoup pour que Marichez évite ce ballon capricieux de rentrer dans ses filets…
Mené pour la deuxième fois, Metz n’est cette fois pas revenu, alors qu’il y était parvenu lors de son précédent déplacement, à Laval. Ce n’est pas tous les jours lundi.
Sylvain VILLAUME.
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Vivian dans tous les coups
Heureux sur l’égalisation, malheureux sur le deuxième but de Guingamp, Matheus Vivian aura tout traversé en un seul match.
LA DÉFENSE
Marichez. Des débuts hésitants illustrés par ce ballon mal négocié sur le premier but guingampais, corrigés par la suite. Marichez s’est notamment trouvé à la parade sur une frappe de Mathis (32 e) et un coup franc de Hamroun.
Mutsch. Titulaire pour la première fois depuis la défaite à Bastia fin janvier, il a occupé le couloir droit de la défense avec l’engagement qu’on lui connaît, mais une solidité mise à rude épreuve, notamment face à El Jadeyaoui qui l’a dominé pour amener le centre du 2-1.
Diagne. Borbiconi à cours de compétition, c’est le jeune Diagne qui a été choisi pour suppléer Frechaut, blessé. En retard sur sa première intervention, il a ensuite redoublé de vigilance, péchant surtout dans ses relances.
Vivian. Une présence sur les corners récompensée sur l’égalisation messine, où son coup de tête a gêné Gauclin et Hamroun. Mais le Brésilien, en retard sur Diallo sur l’ouverture du score, a aussi eu l’infortune de contrer le ballon sur le deuxième but de Guingamp.
Tamboura. Une troisième titularisation au poste d’arrière gauche plutôt solide. Décisif pour contrer, devant le but vide, une frappe de Scarpelli, d’entrée de jeu, le Malien a montré une intransigeance constante.
LE MILIEU
Pied. Après sa prestation écourtée lundi face à Nantes, il avait à cœur de bien faire et il a notamment cherché et réussi à jouer vite et juste.
Cardy. Une partie sans fausse note dans la récupération et la conquête du ballon, mais un apport moindre dans la construction du jeu.
Rocchi. Mêmes constats, mêmes points forts et mêmes réserves, à peu de choses près, que pour son voisin au poste de milieu axial.
Bessat. Remplaçant contre Nantes, titulaire à Guingamp, il a donné d’entrée ce qu’il propose lorsqu’il entre en jeu : de la vitesse et une recherche de solutions, notamment en appui de Wiltord. Remplacé par Mokhtari, réapparu pour dix minutes que le Marocain a ponctuées par un coup franc obligeant Gauclin à se détendre.
L’ATTAQUE
Mendy. Ailier lundi, attaquant axial hier, il n’a pas davantage rencontré le succès. S’il avait remporté son premier face à face avec le gardien guingampais, dès la quatrième minute, sans doute sa soirée s’en serait-elle trouvée changée. Remplacé par Omotoyossi à la 67 e minute, lequel a vainement apporté son punch.
Wiltord. Sa première défaite depuis son arrivée à Metz. Discret par moments, beaucoup plus présent d’autres fois, il aurait pu bénéficier d’un penalty pour une charge de Bellugou, à l’heure de jeu, mais l’arbitre en a décidé autrement. Remplacé par Bourgeois dans le dernier quart d’heure.
S. V.
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Yvon Pouliquen (entraîneur de Metz). « Nous avions fait le plus dur en revenant au score et, en seconde mi-temps, nous n’étions pas vraiment mis en difficulté lorsqu’est survenu le deuxième but, sur une perte de balle tout à fait évitable. Nous avions la maîtrise, et nous avons nous-mêmes remis Guingamp dans le match en perdant l’équilibre de notre bloc équipe. Nous avons donc été punis. »
Matheus Vivian (défenseur de Metz). « Nos carences dans l’efficacité offensive et dans la solidarité pour fournir les efforts défensifs n’ont pas pardonné. Nous sommes tombés sur une équipe qui n’a pas lâché, contrairement à nous. Pourtant, nos contres plaçaient Guingamp en difficulté, nous avons manqué de maturité et d’intelligence pour tuer le match. »
Victor Zvunka (entraîneur de Guingamp). « Je suis content pour mes joueurs, pour le président et pour le club. Nous sommes dans une situation difficile où il faut remporter le maximum de points, le mieux était de s’y mettre tout de suite. Nous avons accusé un flottement assez logique en début de seconde période mais, cette victoire, nous sommes allés la chercher. »