On n’en demandait pas tant au coach des Dogues. Tout juste à son équipe de maîtriser enfin un rendez-vous décisif dans la course au maintien. Ce que les Nordistes sont parvenus à faire malgré quelques minutes de flottement en milieu de première période et après le but de Nolan Roux, quand les fantômes du passé sont revenus rôder sur la pelouse de Pierre-Mauroy. Mais Lille a eu la lucidité d’aspirer son adversaire. De le contrer en jouant dans la profondeur, avec efficacité et une plus grande simplicité.
« Les joueurs ont su faire les courses vers l’avant, au lieu de se concentrer sur la possession, confirmait Galtier. Ils avaient envie de percuter et de jouer dans le dos de la défense adverse. C’est comme ça que nous avons marqué nos buts. En jouant aussi les deuxièmes ballons. On l’avait identifié. On l’a mieux réalisé. Et pourtant on prend un but largement évitable. Je râle. Ça peut se jouer (le maintien) à un but. J’apprécie donc ce succès à sa juste valeur. Sans plus. »
“Aucune certitude sur ce qui va se passer"
CHRISTOPHE GALTIER, ENTRAÎNEUR DE LILLE Avec Mike Maignan de nouveau dans les buts, Lille a été à l’image de son gardien, sobre, pragmatique et plus chirurgical. « Gagner donne beaucoup d’espoir, poursuivait Galtier. Mais il nous faut renouveler ce type de match sur les trois qui arrivent. »
Le LOSC est toujours vivant et se donne le droit de disputer une nouvelle finale pour le maintien dimanche prochain à Toulouse (17 h). Le déplacement du TFC cet après-midi à Rennes dira si les Toulousains conservent deux points d’avance sur le LOSC ou s’ils augmentent leur capital. Lille n’a de toute façon aucun autre choix que d'aller s’imposer dans la Ville rose car il reste scotché à la 19e place.
« Je n’ai aucune certitude sur ce qui va se passer, avoue Galtier. Je sais seulement que l’on peut marquer à tout moment. Pour l’instant, ce n’est pas suffisant pour sortir de la zone relégable. Même après avoir marqué en premier, on a trop reculé. Les milieux ont joué trop bas. Ils ont laissé de la liberté à Cohade. Quand il n’est plus sous pression, il excelle dans le jeu. Donc, si on peut éviter de se faire contrer comme à Marseille (1-5, 21 avril), ça serait bien. Il faudra un match plus structuré et plus intelligent à Toulouse. On en est capables. »
tops
Pépé7/10
Deux passes décisives et un but plein de maîtrise : tel est l’impeccable bilan de l’attaquant lillois, qui a encore pesé par ses statistiques. Dans son registre technique de contre-attaquant, il a parfaitement exploité les espaces. Une plus grande constance lui aurait offert un point de plus.
Cohade
7/10
Le capitaine était presque partout, toujours présent pour intercepter les contres lillois, actif dans le jeu vers l’avant, généreux pour revenir défendre. Sa passe lobée pour Dossevi, dont le centre a trouvé Roux (2-1, 49e), a également redonné l’espoir à son équipe.
L. Araujo 6/10
Le jeune père de famille a encore trouvé le chemin du but après un magnifique enchaînement contrôle du gauche-frappe du droit, glissant le ballon sous le ventre de Kawashima (1-0, 13e). Sa vitesse et sa spontanéité ont été précieuses pour étirer le bloc lorrain. Mais le gaucher s’est un peu éteint en seconde période avant d’être remplacé, boitillant, par El-Ghazi (67e).
flops
Kawashima 4/10
Le gardien messin a bien gagné ses deux duels face à Araujo (6e) puis Mothiba (38e). Mais il se couche un peu tardivement sur le but du Brésilien et n’enlève pas assez la frappe de Pépé (2-0, 45e + 2) alors qu’il semblait en mesure de la sortir. Il n’est pas non plus aidé par la réussite sur le troisième but, de Bissouma (77e), car il rebondit sur le ballon qu’il vient de contrer.
Balliu 4/10
Le latéral messin a perdu son duel face à Luiz Araujo (1-0, 13e). Disponible pour accompagner Dossevi en soutien offensif, il a aussi beaucoup souffert défensivement, surtout en seconde période, les accélérations de Mendyl, d’El-Ghazi et le jeu dos au but de Mothiba contribuant à créer le surnombre dans sa zone.
Thiago Maia 4/10
Le Brésilien, touché à un genou, a perdu pas mal de ballons et ses relances gagneraient à être plus justes. Peu influent, il n’a pas non plus excellé dans la récupération, et le contraste est saisissant avec son adversaire au même poste, Cohade.
Metz se fait une raison
Le FC Metz a très probablement dit adieu à la Ligue 1 hier face à Lille. Les Lorrains, également nantis d’une différence de buts déficitaire (– 35), sont pourtant restés dans la droite ligne de leurs deux dernières rencontres. Après dix minutes hier, ponctuées d’un tir brûlant de Mandjeck sur le poteau droit de Maignan (8e), on avait même l’impression que cet enthousiasme pourrait provoquer des dégâts dans le camp nordiste. Mais les Grenat se sont laissé emporter par leur élan et ont un peu trop étiré leurs lignes.
« C’est une défaite qui compte de manière évidente, commentait Frédéric Hantz, impitoyable avec ses joueurs. On est très loin au classement depuis très longtemps. On s’était rapprochés un peu (à trois points du LOSC avant cette journée), mais ce match est à l’image de notre saison. C’est dommage car on avait des références positives. Mais l’équipe n’a pas su se sublimer. Si on est là, c’est qu’il nous manque quelque chose. Il reste trois rencontres. La déception est énorme. Elle sanctionne peutêtre de manière définitive notre classement. On le verra plus tard. On essaiera de remotiver ce qui peut l’être encore. »
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