
Les temps sont durs pour le FC Metz et certains de ses cadres. Julien Cardy et Pascal Johansen ont huit matches devant eux pour faire oublier leur passable mois de mars… Photo Pascal BROCARD
Trois points engrangés sur douze possibles lors des quatre derniers matches : pas de doute, le FC Metz a perdu le fil. Tentative d’explication au lendemain d’une nouvelle contre-performance face à Châteauroux.
Quatre-vingt-dix minutes pour un symbole, celui de l’impuissance messine. Face à Châteauroux, vendredi soir, Metz a fermé le chapitre de mars de la même manière qu’il l’a traversé : avec une pénibilité inquiétante, traduite par son incapacité à remporter un seul de ses quatre derniers rendez-vous.
Le souvenir de la victoire face au Havre, au tout début du mois, est désormais trop lointain pour éteindre un doute qui n’est aujourd’hui plus permis. A huit longueurs de la ligne d’arrivée, l’équipe d’Yvon Pouliquen et Christian Mattiello a comme perdu le fil de son ouvrage. Et les raisons en sont multiples.
Des cadres défaillants
En février, la courbe de son rendement avait épousé celle de son équipe : avec une passe décisive et deux buts (sur penalty) à son actif en quatre matches, Pascal Johansen s’était posé en fer de lance d’une formation à l’enthousiasme retrouvé. Il avait, ce faisant, redonné corps à un adage de la maison faisant de lui le baromètre du camp grenat. Quand Johansen va, tout va… L’intéressé l’avait encore démontré, le 1 er mars, en inscrivant les deux penaltys de ce qui reste la dernière victoire messine en date, face au Havre. Puis la machine messine s’est mise à capoter. Elle a même calé à Guingamp (défaite 2-1), en l’absence de son métronome, dont le manque d’inspiration a été flagrant, avant-hier contre Châteauroux. Simple coup de pompe ou mal plus profond alimenté par la pression entourant cette fin de saison, la question est d’autant plus préoccupante qu’elle ne concerne pas que le milieu de terrain alsacien. Ces dernières semaines, d’autres joueurs cadres, à l’image de Julien Cardy ou Christophe Marichez, pour ne citer qu’eux, n’ont pas, toujours, affiché la tenue de route supposée par leur statut.
Efficacité en berne
Le souci avait été dissimulé par les quatre penaltys dont avait bénéficié le FC Metz entre la 23 e et la 26 e journée, mais il est revenu sur le tapis de l’actualité, pas plus tard qu’avant-hier : contre la plus mauvaise défense du championnat (45 buts encaissés), les Messins n’ont pas trouvé la clé. Ils n’avaient pas fait mieux à Guingamp la semaine précédente – Gauclin s’était chargé de marquer contre son camp – comme ils n’avaient pas fait mieux contre Nantes… Trois matches, un but heureux et improductif, et deux points sur neuf dans le tiroir au bout du compte. Le constat doit évidemment beaucoup à l’inefficacité des attaquants, mais il pourrait rapidement revenir sur les bras de celui qui les sollicite, en l’occurrence Yvon Pouliquen, en cas de persistance. Razak Omotoyossi avait certes participé à la révolte lavalloise (3-3) et offert les trois points de la victoire sur le terrain de Dijon, mais son ratio but/temps de jeu reste nettement en deçà des espoirs suscités à son arrivée. La question de sa légitimité est désormais posée, comme est posée celle de Victor Mendy, tout au moins dans le rôle d’attaquant qui lui a encore été confié récemment. Meilleur passeur décisif de son camp, ce dernier avance une efficacité beaucoup moins tranchante lorsqu’il se retrouve en position devant les filets adverses : en vingt-quatre titularisations, Mendy a inscrit deux buts, le dernier remontant à la 15 e journée (26 novembre 2009, contre Clermont
L’effet Wiltord s’essouffle
Remplacé vendredi par Thibaut Bourgeois, éternelle doublure, à vingt-deux minutes du coup de sifflet final, Sylvain Wiltord a sans doute livré sa prestation la moins aboutie depuis son arrivée à Metz. Le coup de mou n’a rien d’illogique pour un joueur tenu éloigné de la compétition durant les six mois qui avaient précédé sa venue en Moselle. Mais sa manifestation se révèle gênante dans la mesure où elle coïncide avec celle du collectif messin. La "vague Wiltord" sur laquelle il avait surfé ces dernières semaines est bel et bien retombée. Il fallait s’y attendre. Il n’est pour autant nullement question, ici, de remettre en cause l’utilité et l’importance de l’ancien international – celle-ci dépasse le simple cadre de ses trois buts en huit matches – mais il est évident que sa seule présence sur le terrain ne garantira pas, à elle seule, la réussite de l’entreprise messine. Les derniers scénario proposés par l’équipe d’Yvon Pouliquen sont venus le rappeler. Cadres défaillants, efficacité en berne… Avec ou sans Wiltord, Metz doit très vite reprendre son souffle. Le sprint final a commencé.
Cédric BROUT.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : première journée de repos pour les Messins, qui ne retrouveront le terrain d’entraînement que mardi matin.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Châteauroux (30 e journée de Ligue 2), vendredi 26 mars : 0-0. Prochain match : Strasbourg - Metz (31 e journée), lundi 5 avril à 20h45. A suivre : Metz - Sedan (32 e journée), vendredi 9 avril à 20h30.
A l’infirmerie. Nuno Frechaut (décollement aponévrotique) est le seul joueur indisponible de l’effectif d’Yvon Pouliquen.
Suspendu. Aucun. Frédéric Biancalani a purgé son match de suspension à l’occasion de la réception de Châteauroux.
Buteurs. Cissé (8, parti à Fribourg), Johansen (6), Pied (4), Bessat, Bourgeois, Wiltord (3), Mendy, Omotoyossi (2), Borbiconi, Cardy, Rocchi, Vivian (1).
L’info. L’acte II du derby de l’Est devrait conduire de nombreux supporters messins à faire le déplacement jusqu’au stade de la Meinau. Selon nos sources, près de 500 fidèles pourraient, en effet, se retrouver dans les travées alsaciennes lundi prochain.