Metz reprend un point d’avance sur ses poursuivants, et Strasbourg maintient le statu quo dans la lutte pour le maintien, double conséquence d’un derby de l’Est sans vainqueur.
Photo Pascal BROCARD
l s’agissait de se donner un peu d’air pour les Messins, d’en reprendre pour les Strasbourgeois, mais la rencontre des deux voisins de l’Est a surtout confirmé que les uns comme les autres manquaient encore d’oxygène : le match nul venu sanctionner le derby pascal, hier soir, ne sert ni tout à fait les plans d’un prétendant à la montée qui n’a gagné aucun de ses cinq derniers matches, ni ceux d’un candidat au maintien présentant trop de lacunes pour se rassurer totalement.
De nos envoyés spéciaux à Strasbourg
A maintenant sept journées de la fin du championnat de Ligue 2, il est assez remarquable de retrouver sur le podium une équipe venant de n’engranger que quatre points sur quinze. Metz campe pourtant bel et bien à la troisième place, avec quarante-huit points, c’est dire si ses poursuivants ne manifestent pas une virulence de fauves. « Cet écart n’est pas suffisant, admet Yvon Pouliquen. Derrière, ça chasse, mais je préfère être à notre place qu’à la leur. » C’est là, en effet, l’un des meilleurs atouts de Metz, au train auquel avancent ses affaires, c’est-à-dire doucement, très doucement, même si le match d’hier a montré une idée de progrès par rapport à ceux qui avaient précédé, en terme de consistance. Il faut savoir se contenter de ce que l’on a…
Placée sous le signe d’un certain équilibre, même si les Messins ont semblé de ne pas assez profiter des quelques largesses parfois apparues dans le jeu strasbourgeois, la première mi-temps du derby de l’Est a principalement montré deux voisins dangereux sur corners : ceux de Pied côté messin, ceux de Gargorov côté strasbourgeois. Ni Victor Mendy (5 e et 28 e), ni Vivian (27 e) pour Metz, ni Maire (12 e) pour Strasbourg n’ont cependant réussi à en profiter, jusqu’à ce que le derby bascule une première fois sur un corner, bien sûr. Obtenu par un Magaye Gueye remuant, toujours exécuté par Gargorov, celui-là a été renvoyé sur Quentin Othon, dont la reprise de près de trente mètres a trouvé Basile De Carvalho sur sa route, et le Brestois a suffisamment dévié le ballon pour tromper Christophe Marichez (31 e). Très esseulé dans la surface messine, l’attaquant strasbourgeois ne se trouvait pourtant pas hors jeu, Pascal Johansen n’étant pas revenu assez promptement de sa position au premier poteau… Bref, « un but foireux », pour reprendre la description qu’en a fait l’entraîneur messin.
L’impératif demeure
Menés sans être malmenés, les Messins n’ont pas réussi à rétablir l’équilibre, malgré un moment d’absence de la défense alsacienne : Mendy s’est échappé côté droit pour centrer au premier poteau où Sylvain Wiltord s’est jeté entre Milovan Sikimic et Stéphane Cassard, sans succès (38 e). Partie remise : après dix minutes en deuxième période, un centre de Jérémy Pied parvenait sur la tête de Victor Mendy, oublié par la défense strasbourgeoise, et la reprise croisée de l’attaquant sénégalais s’avérait suffisamment appuyée pour signer l’égalisation messine (55 e), absolument pas illogique au vu de la physionomie des débats, et surtout totalement indispensable aux Messins.
La totalité de l’enjeu aurait même pu leur revenir, au bout du compte. L’arbitre a d’abord décidé de ne pas sanctionner une faute de main involontaire de Maire, face à Wiltord, dans la surface (66 e). Puis, tout au bout d’une deuxième mi-temps crispée, Pascal Johansen s’y est pris à deux fois, face à Stéphane Cassard, à l’arrivée d’un centre de Vincent Bessat, entré après l’heure de jeu : la première fois, le gardien strasbourgeois a repoussé le ballon ; la deuxième fois, la reprise de Johansen a filé à côté du but strasbourgeois (81 e). Renouer avec la victoire demeure l’impératif de la semaine pour les Messins, mais il durera jusqu’à vendredi et la venue de Sedan. Conclusion d’Yvon Pouliquen, hier soir : « Il va falloir battre Sedan pour fructifier ce point, mais le contenu m’a rassuré. »
Sylvain VILLAUME.