RL: 02/05 "Les illusions ultimes"
Publié : 02 mai 2010, 07:38
Les illusions ultimes
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Julie Cardy à la renverse, sous le regard de Sylvain Wiltord : le destin du FC Metz a basculé du mauvais côté en Corse. Photo NICE MATIN
D’une maladresse crasse, Metz a failli définitivement tout perdre à Ajaccio, mais une victoire demain face à Angers ne suffira pas forcément à entretenir l’infime espoir qui subsiste. Atterrant.
Il est 22 h 25, vendredi soir, à Ajaccio, dans cette zone sans âme où stationnent les bus des équipes en partance, le parking des âmes en peine où la délégation messine ressasse l’amertume d’un neuvième match sans victoire et les effets d’un résultat nul insuffisant. Il y a longtemps que Joël Muller a cessé de calculer les chances encore offertes au FC Metz de monter en Ligue 1. « Avant de parler de la course à la montée, essayons déjà de battre Angers », a-t-il prononcé à l’évocation des dernières illusions. Informé du nul également concédé par Clermont face à Bastia mais aussi de la victoire d’Angers qui se dessine face à Laval, Bernard Serin se raccroche alors à l’espoir d’apprendre qu’Arles-Avignon a été tenu en échec par Nantes. Une voix traverse la pénombre. « Arles vient de marquer. A la 93 e minute ». Joël Muller est redescendu du bus. Voilà, c’est mort, ou presque mort.
De notre envoyé spécial à Ajaccio
Evidemment, l’insolence avec laquelle Arles-Avignon vient de franchir un pas de plus vers la Ligue 1 s’impose à tous, mais faut-il s’en offusquer ? Metz aussi vient de marquer dans le temps additionnel, un but qui le maintient en vie, au moins mathématiquement : il permet de conserver un enjeu au match suivant, à Saint-Symphorien, dès ce lundi face à Angers, entretient un semblant de suspense, autorise encore tous les calculs, repousse pour quelques heures ou pour quelques jours le moment cinglant des bilans, qui virent souvent au procès, en pareil cas.
Lourdes ne joue pas en Ligue 2
Oui, bien sûr, Metz n’est pas totalement hors course : Arles-Avignon peut très bien perdre ses trois derniers matches, dont le dernier face à Clermont, qui peut aussi ne pas gagner les deux prochains. Il faudrait alors que Metz effectue le plein de points, d’ici là : victoire contre Angers, victoire à Caen, victoire contre Vannes. C’est curieux, mais même les touches de l’ordinateur peinent à proposer cette formule : victoire de Metz. Bientôt, même les correcteurs automatiques demanderont d’en vérifier l’existence. En attendant, un succès n’est pas ce qui vient en premier à l’esprit, à propos des footballeurs messins, désormais englués dans une série noire de neuf matches. C’était encore l’hiver, la dernière fois (2-0 face au Havre, le 1 er mars). Et puis, Lourdes ne joue pas en Ligue 2.
En Corse, vendredi soir, Metz a trouvé le moyen de ne pas s’imposer face à un adversaire privé de six titulaires, du gardien (Debès) à l’avant-centre (Rivière). A Ajaccio, débutaient par exemple un attaquant porté disparu (Georges Ba, une seule apparition cette saison en Ligue 2) et trois joueurs à moins de dix titularisations. D’ailleurs, pressant haut, efficaces à la récupération, repoussant sans mal les ballons atterrissant parfois dans leur camp, les Messins ont rapidement eu le match en main. Le problème, c’est qu’il fallait alors utiliser les pieds. « Il n’y avait rien à redire sur l’engagement, la détermination, notre capacité à bien défendre, a relevé Joël Muller. En revanche, nous n’avons pas su exploiter nos possibilités et ce déficit dans le dernier geste, dans la dernière passe, ça ne pardonne pas, au haut niveau. » « Nous pouvons nourrir des regrets », a résumé Bernard Serin. On ne sait même plus si le président messin parle de ce match, des précédents, ou de tout ce qui s’est passé (ou pas) depuis le 22 mai 2009 et ce jour où Metz était déjà descendu à Ajaccio pour ne pas remonter. A l’époque, Brest venait d’appeler Alex Dupont pour arracher son maintien en Ligue 2. Voilà Brest aujourd’hui en Ligue 1, après dix-neuf ans d’absence. Dix-neuf ans ? C’est effrayant.
Sylvain VILLAUME.
Publié le 02/05/2010
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Julie Cardy à la renverse, sous le regard de Sylvain Wiltord : le destin du FC Metz a basculé du mauvais côté en Corse. Photo NICE MATIN
D’une maladresse crasse, Metz a failli définitivement tout perdre à Ajaccio, mais une victoire demain face à Angers ne suffira pas forcément à entretenir l’infime espoir qui subsiste. Atterrant.
Il est 22 h 25, vendredi soir, à Ajaccio, dans cette zone sans âme où stationnent les bus des équipes en partance, le parking des âmes en peine où la délégation messine ressasse l’amertume d’un neuvième match sans victoire et les effets d’un résultat nul insuffisant. Il y a longtemps que Joël Muller a cessé de calculer les chances encore offertes au FC Metz de monter en Ligue 1. « Avant de parler de la course à la montée, essayons déjà de battre Angers », a-t-il prononcé à l’évocation des dernières illusions. Informé du nul également concédé par Clermont face à Bastia mais aussi de la victoire d’Angers qui se dessine face à Laval, Bernard Serin se raccroche alors à l’espoir d’apprendre qu’Arles-Avignon a été tenu en échec par Nantes. Une voix traverse la pénombre. « Arles vient de marquer. A la 93 e minute ». Joël Muller est redescendu du bus. Voilà, c’est mort, ou presque mort.
De notre envoyé spécial à Ajaccio
Evidemment, l’insolence avec laquelle Arles-Avignon vient de franchir un pas de plus vers la Ligue 1 s’impose à tous, mais faut-il s’en offusquer ? Metz aussi vient de marquer dans le temps additionnel, un but qui le maintient en vie, au moins mathématiquement : il permet de conserver un enjeu au match suivant, à Saint-Symphorien, dès ce lundi face à Angers, entretient un semblant de suspense, autorise encore tous les calculs, repousse pour quelques heures ou pour quelques jours le moment cinglant des bilans, qui virent souvent au procès, en pareil cas.
Lourdes ne joue pas en Ligue 2
Oui, bien sûr, Metz n’est pas totalement hors course : Arles-Avignon peut très bien perdre ses trois derniers matches, dont le dernier face à Clermont, qui peut aussi ne pas gagner les deux prochains. Il faudrait alors que Metz effectue le plein de points, d’ici là : victoire contre Angers, victoire à Caen, victoire contre Vannes. C’est curieux, mais même les touches de l’ordinateur peinent à proposer cette formule : victoire de Metz. Bientôt, même les correcteurs automatiques demanderont d’en vérifier l’existence. En attendant, un succès n’est pas ce qui vient en premier à l’esprit, à propos des footballeurs messins, désormais englués dans une série noire de neuf matches. C’était encore l’hiver, la dernière fois (2-0 face au Havre, le 1 er mars). Et puis, Lourdes ne joue pas en Ligue 2.
En Corse, vendredi soir, Metz a trouvé le moyen de ne pas s’imposer face à un adversaire privé de six titulaires, du gardien (Debès) à l’avant-centre (Rivière). A Ajaccio, débutaient par exemple un attaquant porté disparu (Georges Ba, une seule apparition cette saison en Ligue 2) et trois joueurs à moins de dix titularisations. D’ailleurs, pressant haut, efficaces à la récupération, repoussant sans mal les ballons atterrissant parfois dans leur camp, les Messins ont rapidement eu le match en main. Le problème, c’est qu’il fallait alors utiliser les pieds. « Il n’y avait rien à redire sur l’engagement, la détermination, notre capacité à bien défendre, a relevé Joël Muller. En revanche, nous n’avons pas su exploiter nos possibilités et ce déficit dans le dernier geste, dans la dernière passe, ça ne pardonne pas, au haut niveau. » « Nous pouvons nourrir des regrets », a résumé Bernard Serin. On ne sait même plus si le président messin parle de ce match, des précédents, ou de tout ce qui s’est passé (ou pas) depuis le 22 mai 2009 et ce jour où Metz était déjà descendu à Ajaccio pour ne pas remonter. A l’époque, Brest venait d’appeler Alex Dupont pour arracher son maintien en Ligue 2. Voilà Brest aujourd’hui en Ligue 1, après dix-neuf ans d’absence. Dix-neuf ans ? C’est effrayant.
Sylvain VILLAUME.
Publié le 02/05/2010