Impensable la semaine dernière… A défaut d’avoir toutes les cartes en main, Joël Muller et ses joueurs, vainqueurs à Caen avant-hier, conservent le droit de rêver à la Ligue 1 jusqu’au bout.
Si leur téléviseur n’était pas allumé ou s’il n’était pas branché sur le bon canal, vendredi soir, Yvon Pouliquen et Christian Mattiello ont peut-être eu besoin de se pincer en apprenant le succès du FC Metz à Caen…
Le 18 avril dernier, invités à plier bagages, les deux techniciens laissaient derrière eux une équipe amorphe, à l’ambition dépecée par une série de huit matches d’affilée sans victoire. Aujourd’hui, soit une vingtaine de jours et quatre matches après la prise de fonction de Joël Muller, cette même équipe se voit à nouveau autorisée à regarder l’avenir par la lucarne de l’espoir.
Bien sûr, le propos semblera bien désuet, vendredi prochain, en cas de victoire d’Arles-Avignon face à Clermont. Mais en attendant, il ne fait que traduire l’incroyable retournement de situation entamé avec la nomination d’un nouvel entraîneur et confirmé avant-hier par la performance messine sur le terrain du leader caennais : en infligeant à celui-ci sa première défaite de la saison à domicile, ces derniers sont revenus là où personne ne les attendait plus, en l’occurrence dans la course à la Ligue 1.
Sept points sur douze possibles…
Impensable au soir de la réception des Avignonnais (défaite 1-2), à peine perceptible à Ajaccio, avec ce nul arraché dans les derniers instants de la partie par Victor Mendy, le retour à la vie messin a trouvé les racines de sa crédibilité au détour de cette victoire remportée in extremis sur Angers, en début de semaine. Trois matches, quatre points sur neuf possibles engrangés. Et sept sur douze, désormais, grâce au coup normand. Seul Istres et Angers ont fait mieux sur la même période.
Il y a la vérité assénée par les chiffres et celle observée avant-hier sur la pelouse du stade Michel D’Ornano. Là-bas, Metz a montré le visage du parfait prétendant à la Ligue 1. « Il y a eu une progression au niveau de la qualité du jeu. C’était un match piège, de haut niveau. Il fallait éviter de prendre un but, mais ne pas se contenter de défendre, explique Joël Muller. Il fallait sortir une bonne prestation, pour ne pas dire plus. » Celle-ci l’a été. Pour ne pas dire plus.
« On parlera de ça dans huit jours »
A l’heure où l’ensemble des concurrents s’apprête à gravir la dernière marche de la saison, le redressement des Messins doit pourtant être observé avec la réserve imposée par leur situation de quatrième. Car s’il leur a rouvert la frontière d’un possible retour vers l’élite, ce retour au premier plan les laisse à la merci d’un succès d’Arles/Avignon lors de la 38 e journée… Ce qui prolongerait automatiquement le bail grenat en Ligue 2.
On devine les regrets et la frustration qui s’empareraient alors de Saint-Symphorien, surtout en cas de victoire face à Vannes. « On parlera de tout cela dans huit jours, coupe Joël Muller. Pour l’instant, l’important est de bien récupérer de ces trois matches en huit jours. On ne va s’occuper que de nous, à l’instar de ce que nous avions fait avant de nous rendre à Caen. »
Le destin s’est d’ores et déjà chargé d’enlever un sujet de préoccupation à la semaine qui s’annonce : Arles/Avignon jouera la montée face à une équipe clermontoise qui reste, elle aussi, dans la course. Cela ne garantit peut-être rien aux Messins, d’autant que ceux-ci auront « un match difficile » à négocier face à un adversaire vannetais « qui n’a pas encore sauvé sa peau. » Il n’empêche : vendredi, Metz avancera avec la perspective de décrocher le dernier billet menant à l’élite. Dimanche dernier, il était encore sixième, à six longueurs derrière le troisième avignonnais. Incroyable, mais vrai.
Les Messins viennent d’inscrire leur deuxième but face à Caen… Ils sont repartis de Normandie avec un succès qui les autorise encore à rêver. Photo OUEST FRANCE
Cédric BROUT.
Publié le 09/05/2010