
Mario Mutsch a signé sa deuxième passe décisive face à Angers, le 3 mai. Le symbole du retour au premier plan du défenseur messin en cette fin de saison. Photo Karim SIARI
L’un est défenseur, l’autre milieu de terrain. Les deux font partie des artisans du redressement inespéré de Metz en cette fin de saison. Coup de projecteur sur Mario Mutsch et Youssef Mokhtari.
A Caen, vendredi dernier, Mario Mutsch a honoré sa vingt-quatrième titularisation. Soit vingt de plus que Youssef Mokhtari, artisan, lui aussi, de la victoire remportée par le FC Metz sur le terrain du leader normand. Les deux joueurs n’évoluent pas dans le même secteur, mais cela ne les empêche pas de figurer dans le même registre des belles surprises de cette fin de saison. Il leur reste un match, pas un de plus, dans quatre jours à Saint-Symphorien, pour confirmer les bonnes dispositions qui semblent les leurs depuis la nomination de Joël Muller au poste d’entraîneur.
Mutsch : un tempérament
Sa fiche. Défenseur latéral, 25 ans, droitier.
Ses chiffres. 31 matches (24 titularisations, 2 passes décisives à Ajaccio et contre Angers).
Sa saison. Inconnu du grand public à son arrivée en provenance du FC Aarau (Suisse), l’été dernier, il a débuté sur les chapeaux de roue, étant titularisé par Yvon Pouliquen lors des sept premiers matches du FC Metz. Utilisé tantôt à droite, pour palier l’absence de Cheikh Gueye, blessé, tantôt à gauche, le défenseur avait été élu homme du match par le public de Saint-Symphorien, à l’occasion de la réception d’Istres (2 e journée). L’ex-entraîneur lui a longtemps fais confiance : l’international est d’ailleurs le deuxième défenseur le plus utilisé cette saison, derrière l’inamovible Matheus Vivian. Cette régularité ne laisse pas transparaître les zones de turbulences qui ont jalonné son parcours. Mario Mutsch a parfois eu du mal à dissimuler son incompréhension face aux choix d’Yvon Pouliquen. Ses retours, épisodiques, sur le banc des remplaçants, l’ont peut-être trop fait cogiter. En tout cas, certaines de ses prestations en deuxième partie de saison, ont souffert de la comparaison avec celles, énergiques, de son premier semestre messin. L’arrivée de Joël Muller semble lui avoir redonné des ailes. Remplaçant contre Arles/Avignon, il a doublé Tamboura et reste aujourd’hui sur trois titularisations de rang, dans le couloir il est vrai libéré par la blessure de Frédéric Biancalani.
L’avis de Joël Muller. « A l’image de Romain Rocchi, il est dans une phase de confiance. Mario, c’est un tempérament… A Ajaccio, il avait enflammé le match avant même qu’il ne débute, en criant un peu trop fort "allez les gars, on va les bouger !"… Sur le terrain, c’est un joueur qui amène du rythme, ce qui peut déstabiliser l’adversaire. S’il rate une passe, il n’est pas du genre à se demander si la terre va s’arrêter de tourner. »
Mokhtari : un point d’ancrage
Sa fiche. Milieu de terrain, 31 ans, gaucher.
Ses chiffres. 8 matches (4 titularisations, 1 passe décisive, 1 but).
Sa saison. Elle a débuté tardivement : d’une part parce que le Marocain n’est arrivé que fin janvier, ensuite parce qu’il n’était pas au point physiquement. Si Yvon Pouliquen l’a lancé dans le bain face à Nîmes, en même temps qu’Adama Tamboura et Sylvain Wiltord, les autres recrues hivernales, il a en revanche attendu plus de deux mois et demi avant de lui faire connaître sa première titularisation, le 9 avril contre Sedan. Le réajustement nécessaire de la condition athlétique du joueur n’explique pas tout ici : l’importance de Pascal Johansen dans le schéma de l’ancien entraîneur messin a elle aussi contribué à boucher l’horizon de Youssef Mokhtari. Ce que confirme le déroulé des semaines passées.
Le coup de mou et la blessure de Johansen ont ouvert une brèche dans laquelle l’ancien international marocain a su s’engouffrer. Metz lui doit d’ailleurs d’être toujours en course pour la Ligue 1 aujourd’hui : sans son but dans les derniers instants de la rencontre face à Angers, l’équipe de Joël Muller compterait aujourd’hui cinq points de retard sur Arles/Avignon.
L’avis de Joël Muller. « L e choix d’avoir confiance en tel ou tel joueur appartient à chaque entraîneur. Youssef avait besoin de se remettre dans le rythme de la compétition avant de pouvoir postuler. Il n’a pas encore les moyens de tenir quatre-vingt-dix minutes, mais il est capable de tenir le ballon, de nous aider à maîtriser le jeu. Et accessoirement de marquer des buts… »
Cédric BROUT.
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Le chiffre du jour
2, comme le prix en euros des billets en tribunes Est, Ouest et Républicain Lorrain vendredi à Saint-Symphorien. Les dirigeants messins ne sont donc pas superstitieux : ils ont décidé d’appliquer au dernier match de la saison face à Vannes la même opération que pour la venue d’Arles-Avignon, le 23 avril. Ce jour-là, 23 506 personnes avaient assisté à la désillusion d’une défaite alors supposée rédhibitoire. Finalement, elle ne l’a pas été et, cette fois, il ne serait pas étonnant que Saint-Symphorien affiche complet.
L’homme du jour
Michel Drucker, supporter d’Arles-Avignon. L’animateur vedette du paysage audiovisuel français est à la fois un amoureux de foot et un habitant d’Eygalières, dans les Alpilles, « à mi-chemin d’Arles et d’Avignon ». Il a expliqué à nos confrères de La Provence être touché par l’aventure de l’équipe entraînée par Michel Estevan, en lice pour la montée en Ligue 1, « une équipe de copains qui mise sur le collectif et pas sur des stars ». Et Drucker, qui s’y connaît en stars, annonce sa présence vendredi soir pour le dernier match de la saison, face à Clermont. « L’après-midi, je serai au festival de Cannes pour Europe 1 puis je filerai à Avignon. » Quelle vie !
La suspicion du jour
Michel Estevan vise les Caennais. Selon l’entraîneur d’Arles-Avignon, le leader de Ligue 2 n’aurait pas joué le jeu vendredi soir face à Metz. « Le grand gagnant de la soirée, c’est Metz, affirme-t-il à nos confrères d e L’Equipe, mais aussi tous les parieurs qui avaient misé sur la défaite inattendue de Caen. » Et Estevan d’enfoncer le clou, alors que son équipe a été contrainte au partage des points à Sedan : « Il aurait été préférable que certains soient aussi loyaux que Sedan. » Une insinuation qui ne résiste pourtant pas à la teneur du match fourni par les Caennais…
La phrase du jour
Stéphane Le Mignan ne s’y attendait pas. A en croire leur entraîneur, les Vannetais ne pensaient pas devoir encore vivre sous la menace d’une relégation au moment de se rendre à Metz. La défaite à domicile contre Laval est passée par là, et Stéphane Le Mignan ne cache pas sa stupeur : « Je ne comprends pas ce qui s’est passé et je ne me l’explique pas, a-t-il confié à des journalistes bretons. Nous n’avons pas eu le comportement d’une équipe qui joue son maintien. On ne s’attendait pas à devoir se bagarrer à Metz, ce n’est pas ce qui était prévu. » Prévu par qui ?
La question du jour
Arles, Metz, Clermont et Angers peuvent-ils se retrouver avec le même nombre de points vendredi soir ? Oui ! En cas de victoire de Clermont sur le terrain d’Arles-Avignon, si Metz concède le nul et si Angers l’emporte à Dijon, les quatre postulants à la troisième place compteraient chacun 57 points. C’est Clermont qui se trouverait alors le mieux placé en raison de sa meilleure différence de buts.
S. V.