Vendredi, les Messins retrouveront Saint-Symphorien pour la dernière fois de la saison. Face à Vannes, la victoire y sera impérative… Photo Pascal Brocard
I l y a trois semaines, personne n’aurait pu dire que nous serions encore dans la course à l’accession à l’heure de la 38 e journée. Et pourtant, constate Mario Mutsch, nous y sommes bel et bien. » Le défenseur messin n’a pas mis d’œillères. Il sait pertinemment, comme ses coéquipiers, que la situation de son équipe et la possibilité pour elle de grimper dans l’ascenseur menant à l’élite reste accrochée à deux fils. Le premier ne tient qu’à la capacité messine à s’imposer ce vendredi face à un adversaire vannetais qui, lui, aura besoin de repartir de Saint-Symphorien avec un point en poche pour prolonger son bail en Ligue 2. Le second est beaucoup plus friable, car dans les mains d’Arles/Avignon : une victoire à domicile face à Clermont assurerait au club du président Conrad son billet pour l’élite. Et ce quel que soit le résultat messin… « La situation est comme elle est, poursuit l’international luxembourgeois. Nous devons nous y faire : on doit gagner, dans un premier temps, puis espérer un faux pas des Avignonnais. »
« Comme si le vent avait tourné… »
La fameuse "incertitude du sport"… Le club du président Bernard Serin est en plein dedans. Après d’interminables soirées et de longues semaines passées à nourrir le pessimisme de ses supporters, Metz a brutalement changé de cap. Un point ramené d’Ajaccio et six autres, cumulés grâce aux deux victoires face à Angers et à Caen, l’ont repositionné sur la piste du sprint final. Avec ce désavantage au départ de la dernière étape programmée vendredi qui les verra partir avec une longueur de retard sur Arles/Avignon.
« Je n’ai jamais été confronté à ce genre de situation, confie Jérémy Pied du haut de ses vingt et un ans. En revanche, la pression du dernier match de la saison, je connais, oui. L’an dernier, avec l’équipe réserve de Lyon nous avons joué le titre sur la dernière journée. Pour en revenir à aujourd’hui, nous nous focalisons sur le redressement de notre situation. Notre égalisation en Corse dans les derniers instants, notre victoire contre Angers dans le temps additionnel… C’est un peu comme si le vent avait tourné en notre faveur et on se dit que cela va continuer. On l’espère en tout cas. » Cela pourrait être utile, en effet.
« On n’a pas le droit »
Hier après-midi, du côté de Saint-Symphorien, les sourires étaient au rendez-vous de la première séance de travail de la semaine. Mais aussi francs étaient-ils, ces derniers dissimulaient assez mal l’idée qu’une semaine pas comme les autres s’ouvre sur les berges de la Moselle. Le week-end écoulé en a donné le ton, précisé par l’affluence au guichet de la boutique du club et au bord du terrain d’entraînement…
Passé la satisfaction du devoir accompli en Normandie, Matheus Vivian avoue d’ailleurs avoir pris quelques instants de son temps libre à imaginer les différents scénarios possibles de la soirée de vendredi…
« On essaye de ne pas y penser, mais c’est difficile, reconnaît le défenseur brésilien. Mais quoi qu’on dise, on sait ce qu’il nous reste à faire face à Vannes pour espérer un dénouement heureux. Sur ce match, on n’a pas le droit d’avoir de regrets. » Et si une victoire ne suffisait pas ? « Si le destin ne nous est pas favorable, nous aurons peut-être un tout petit peu moins de regrets en ayant fait notre part du boulot. »
Cédric BROUT.