R.L DU 16/05/2010
Publié : 16 mai 2010, 06:58
Serin : « Des conséquences difficiles à assumer »
Le président du FC Metz revient sur les causes du nouvel échec de son club, qui vient encore d’échouer à remonter en Ligue 1. Il évoque aussi un avenir « en pleine réflexion ». Bernard Serin, ou le tour du propriétaire.
Actionnaire majoritaire depuis mai 2008, président depuis juin 2009, ses titres changent mais ses saisons se terminent toujours de la même façon : Bernard Serin vient de goûter au deuxième échec d’affilée du FC Metz dans la course à la Ligue 1. Hier, le successeur de Carlo Molinari a rencontré joueurs et entraîneur, au lendemain de la dernière défaite de la saison face à Vannes. Demain, il réunira les administrateurs de l’entreprise FC Metz. Le chantier est vaste, comme à chaque fois qu’il faut tout reconstruire.
LE BILAN
« Pas assez de remise en cause »
• Quand, selon vous, avez-vous commencé à laisser échapper la montée ? « Des causes, il en existe forcément plusieurs, mais une est peut-être plus importante que les autres. Il y a un an, ma décision de repartir avec le même encadrement technique s’appuyait sur la conviction que l’on apprenait de ses erreurs. Précisément, cela a été mon erreur. Les mêmes méthodes ont été employées, sans tirer les leçons de l’échec précédent. »
• Vous avez pourtant, ici même, refusé d’admettre la ressemblance, d’une saison à l’autre. Ce n’était que de la communication ? « C’était sincère, dans la mesure où les acteurs n’étaient plus tous les mêmes : étaient notamment partis ceux qui avaient lâché, l’an dernier, en fin de saison. La vie commune de ce groupe s’avérait plus harmonieuse. Mais sur le plan physique et tactique, ainsi que dans la façon d’aborder les matches, il n’y a pas eu assez de remise en cause. »
• Faut-il en déduire que la décision de remplacer Yvon Pouliquen par Joël Muller est survenue trop tard ? « Ce changement est survenu à cinq matches de la fin. Même si nous n’avons alors pris que sept points, les différences ont sauté aux yeux dans l’engagement, la rigueur, l’organisation de l’équipe. On peut donc penser qu’il aurait fallu agir avant, bien sûr, mais c’est une décision compliquée à prendre en toutes circonstances et carrément impossible lorsque l’équipe est sur le podium. »
• Début 2010, vous avez frappé votre premier grand coup de président en attirant Sylvain Wiltord à Metz. L’échec de la remontée annule-t-il cette réussite ? « L’arrivée de Sylvain Wiltord a déclenché un enthousiasme qui s’est vérifié avec le nombre de spectateurs, lequel a aussitôt augmenté, tout en réveillant l’intérêt manifesté pour le FC Metz. J’espère que nous saurons capitaliser sur ce regain d’enthousiasme, même si je suis bien conscient que c’est le terrain maintenant qui doit entretenir cet enthousiasme. »
• Comment, personnellement, vivez-vous ce nouvel échec ? « C’est bien sûr pesant, très difficile à vivre car il implique des conséquences difficiles à assumer, des conséquences financières notamment. Nous allons devoir faire du mieux que nous pourrons. »
L’AVENIR
« Forcément réduire la masse salariale »
• Faut-il s’inquiéter des conséquences financières de ce nouvel échec ? « Déjà, il va falloir boucler la saison, préparer le budget de la saison prochaine, passer devant la DNCG ( direction nationale du contrôle de gestion, le gendarme financier du football français) et ce sera difficile, comme ça l’est à Metz depuis quelques années. Nos dépenses devront baisser d’au moins trois millions d’euros. Cela fait plusieurs semaines déjà que chaque secteur du club, formation comprise, travaille sur un plan de réduction des dépenses, de l’ordre de 20 %. Le plus gros poste, c’est la masse salariale sportive et il va forcément falloir la réduire. Des joueurs arrivent en fin de contrat ( lire ci-contre), parmi lesquels se trouvent des salaires élevés. Nous lancerons de jeunes joueurs, les nôtres ne manquent pas de talent. »
• Avec quel objectif ? « Il y a un an, j’avais parlé de la remontée en trois ans. Il en reste deux et cela devient peut-être plus compliqué car nous n’avons plus les mêmes moyens… »
• A quoi devra alors ressembler le prochain effectif du FC Metz ? « Sur un effectif de vingt-quatre joueurs professionnels, j’estime que quinze auront été formés à Metz. Je le pense, et je l’espère. Le club compte de nombreux jeunes talents, nous venons de le voir avec les moins de dix-neuf ans qui ont remporté la Coupe Gambardella et la réserve qui remonte brillamment en CFA. Ils frappent à la porte, la porte va s’ouvrir. Une fois que nous aurons passé cet effectif en revue, il restera deux, voire trois postes où il y aura lieu de se renforcer. »
• Quid de Sylvain Wiltord ? « Son contrat est très clair : il était de cinq mois avec éventuelle prolongation, s’il le souhaitait, en cas de montée en Ligue 1. Mais je n’ai pas envie d’entrer dans les cas particuliers. »
• Et qui sera l’entraîneur de cette équipe ? « Je suis actuellement en pleine réflexion. C’est une décision à prendre ni à la légère, ni de manière trop affective. Notre politique salariale va réellement nous conduire à nous inscrire dans la durée : l’entraîneur ne sera pas un mercenaire, mais quelqu’un ayant envie de s’impliquer dans un projet consistant à faire mûrir un groupe pour le ramener en Ligue 1 et le rendre capable d’y évoluer. »
• Metz a connu un entraîneur présentant ce profil, dans les années 1990, et il se trouve qu’il vient de finir la saison à ce poste. Joël Muller peut-il être l’homme de la situation ? « Cela fait partie de la réflexion, je ne peux rien vous dire de plus. »
Sylvain VILLAUME.
Le président du FC Metz revient sur les causes du nouvel échec de son club, qui vient encore d’échouer à remonter en Ligue 1. Il évoque aussi un avenir « en pleine réflexion ». Bernard Serin, ou le tour du propriétaire.
Actionnaire majoritaire depuis mai 2008, président depuis juin 2009, ses titres changent mais ses saisons se terminent toujours de la même façon : Bernard Serin vient de goûter au deuxième échec d’affilée du FC Metz dans la course à la Ligue 1. Hier, le successeur de Carlo Molinari a rencontré joueurs et entraîneur, au lendemain de la dernière défaite de la saison face à Vannes. Demain, il réunira les administrateurs de l’entreprise FC Metz. Le chantier est vaste, comme à chaque fois qu’il faut tout reconstruire.
LE BILAN
« Pas assez de remise en cause »
• Quand, selon vous, avez-vous commencé à laisser échapper la montée ? « Des causes, il en existe forcément plusieurs, mais une est peut-être plus importante que les autres. Il y a un an, ma décision de repartir avec le même encadrement technique s’appuyait sur la conviction que l’on apprenait de ses erreurs. Précisément, cela a été mon erreur. Les mêmes méthodes ont été employées, sans tirer les leçons de l’échec précédent. »
• Vous avez pourtant, ici même, refusé d’admettre la ressemblance, d’une saison à l’autre. Ce n’était que de la communication ? « C’était sincère, dans la mesure où les acteurs n’étaient plus tous les mêmes : étaient notamment partis ceux qui avaient lâché, l’an dernier, en fin de saison. La vie commune de ce groupe s’avérait plus harmonieuse. Mais sur le plan physique et tactique, ainsi que dans la façon d’aborder les matches, il n’y a pas eu assez de remise en cause. »
• Faut-il en déduire que la décision de remplacer Yvon Pouliquen par Joël Muller est survenue trop tard ? « Ce changement est survenu à cinq matches de la fin. Même si nous n’avons alors pris que sept points, les différences ont sauté aux yeux dans l’engagement, la rigueur, l’organisation de l’équipe. On peut donc penser qu’il aurait fallu agir avant, bien sûr, mais c’est une décision compliquée à prendre en toutes circonstances et carrément impossible lorsque l’équipe est sur le podium. »
• Début 2010, vous avez frappé votre premier grand coup de président en attirant Sylvain Wiltord à Metz. L’échec de la remontée annule-t-il cette réussite ? « L’arrivée de Sylvain Wiltord a déclenché un enthousiasme qui s’est vérifié avec le nombre de spectateurs, lequel a aussitôt augmenté, tout en réveillant l’intérêt manifesté pour le FC Metz. J’espère que nous saurons capitaliser sur ce regain d’enthousiasme, même si je suis bien conscient que c’est le terrain maintenant qui doit entretenir cet enthousiasme. »
• Comment, personnellement, vivez-vous ce nouvel échec ? « C’est bien sûr pesant, très difficile à vivre car il implique des conséquences difficiles à assumer, des conséquences financières notamment. Nous allons devoir faire du mieux que nous pourrons. »
L’AVENIR
« Forcément réduire la masse salariale »
• Faut-il s’inquiéter des conséquences financières de ce nouvel échec ? « Déjà, il va falloir boucler la saison, préparer le budget de la saison prochaine, passer devant la DNCG ( direction nationale du contrôle de gestion, le gendarme financier du football français) et ce sera difficile, comme ça l’est à Metz depuis quelques années. Nos dépenses devront baisser d’au moins trois millions d’euros. Cela fait plusieurs semaines déjà que chaque secteur du club, formation comprise, travaille sur un plan de réduction des dépenses, de l’ordre de 20 %. Le plus gros poste, c’est la masse salariale sportive et il va forcément falloir la réduire. Des joueurs arrivent en fin de contrat ( lire ci-contre), parmi lesquels se trouvent des salaires élevés. Nous lancerons de jeunes joueurs, les nôtres ne manquent pas de talent. »
• Avec quel objectif ? « Il y a un an, j’avais parlé de la remontée en trois ans. Il en reste deux et cela devient peut-être plus compliqué car nous n’avons plus les mêmes moyens… »
• A quoi devra alors ressembler le prochain effectif du FC Metz ? « Sur un effectif de vingt-quatre joueurs professionnels, j’estime que quinze auront été formés à Metz. Je le pense, et je l’espère. Le club compte de nombreux jeunes talents, nous venons de le voir avec les moins de dix-neuf ans qui ont remporté la Coupe Gambardella et la réserve qui remonte brillamment en CFA. Ils frappent à la porte, la porte va s’ouvrir. Une fois que nous aurons passé cet effectif en revue, il restera deux, voire trois postes où il y aura lieu de se renforcer. »
• Quid de Sylvain Wiltord ? « Son contrat est très clair : il était de cinq mois avec éventuelle prolongation, s’il le souhaitait, en cas de montée en Ligue 1. Mais je n’ai pas envie d’entrer dans les cas particuliers. »
• Et qui sera l’entraîneur de cette équipe ? « Je suis actuellement en pleine réflexion. C’est une décision à prendre ni à la légère, ni de manière trop affective. Notre politique salariale va réellement nous conduire à nous inscrire dans la durée : l’entraîneur ne sera pas un mercenaire, mais quelqu’un ayant envie de s’impliquer dans un projet consistant à faire mûrir un groupe pour le ramener en Ligue 1 et le rendre capable d’y évoluer. »
• Metz a connu un entraîneur présentant ce profil, dans les années 1990, et il se trouve qu’il vient de finir la saison à ce poste. Joël Muller peut-il être l’homme de la situation ? « Cela fait partie de la réflexion, je ne peux rien vous dire de plus. »
Sylvain VILLAUME.