RL du 11/06 : Serin : « Pas été surpris par la réalité»
Publié : 11 juin 2010, 07:29
Serin : « Je n’ai pas été surpris par la réalité »
« On repart avec les mêmes ambitions, mais avec des moyens différents », explique Bernard Serin. Photo Pascal BROCARD
Le 9 juin 2009, il succédait à Carlo Molinari à la tête du FC Metz. Un an plus tard, Bernard Serin pose son regard et ses mots sur une première saison de présidence soldée par l’échec sportif de son équipe.
Serin reprend l’histoire. La formule ressort de nos archives : il y a un an et deux jours, voilà comment le Républicain Lorrain annonçait l’arrivée de Bernard Serin à la présidence du FC Metz. Aujourd’hui, le dirigeant travaille à la préparation de la troisième saison d’affilée en Ligue 2 de son club. Dans le premier des deux volets que nous lui consacrons aujourd’hui et demain, le successeur de Carlo Molinari revient sur l’échec sportif de l’exercice écoulé, mais aussi sur les perspectives qui s’offrent au FC Metz.
• Au moment de prendre le relais de Carlo Molinari, l’an passé, vous doutiez-vous de la difficulté de la tache ? « Oui, je m’en doutais. Je ne débarquais pas en territoire inconnu. J’étais déjà actionnaire majoritaire, je suis au club depuis plusieurs années. J’ai eu le temps d’observer la réalité de la Ligue 1 et de la Ligue 2, et le temps de comprendre que la L2 était un championnat compliqué. Je n’ai pas été surpris par la réalité. »
• Avec le recul, y a-t-il des choses que vous feriez différemment ou pas du tout ? « On essaye de tirer des enseignements de ce qui s’est passé sans se dire "on aurait dû faire autrement, etc...". Maintenant, il est vrai que j’avais misé sur un staff que je croyais capable de se relever de l’échec 2008-2009. Ça n’a pas été le cas. Le traumatisme a laissé des traces… Peut-être aurait-il fallu un accompagnement plus marqué ? »
• A votre arrivée à la président, vous disiez que l’objectif était de remonter parmi l’élite dans les trois ans. Etiez-vous franchement dans cette perspective ? « Oui. Se donner trois ans était normal et raisonnable. Regardez des clubs comme Saint-Etienne ou Montpellier, ils ont mis quatre ou cinq ans à remonter. Nous nous sommes peut-être pris au jeu à la trêve, mais le rideau est tombé cinq mois plus tard… Nous avons tout donné, ça n’a pas été suffisant, même si tout s’est joué à peu de choses. Aujourd’hui, on repart donc avec les mêmes ambitions, mais avec des moyens différents. »
• La satisfaction de la saison écoulée ? « Elle vient sans hésiter du centre de formation. C’est une génération qui promet beaucoup. »
• La déception ? « Elle se situe au niveau du recrutement. Certains joueurs de talent, comme Razak Omotoyossi ou Youcef Mokhtari, n’ont pas su s’acclimater. Ils n’en portent sans doute pas l’entière responsabilité, mais c’est une réalité. »
« Une entreprise, c’est comme un orchestre »
• L’an dernier, après l’échec, vous déclariez : « Ce coup de semonce nécessite un électrochoc, et cet électrochoc, il est temps de le provoquer. » Apparemment, il n’était pas suffisant… « Oui et non. Le fait que Carlo Molinari prenne du recul était déjà un électrochoc. Dans la foulée, nous avons aussi commencé à travailler différemment à l’intérieur du club. »
• La nomination d’un nouveau staff arrive donc dans la suite logique des choses ? « Oui, je pense que nous allons encore connaître un gros changement avec l’arrivée d’une nouvelle équipe présentant un gros vécu dans la formation. C’était une nécessité au vu des caractéristiques et du vécu du FC Metz. Une entreprise, c’est comme un orchestre : il faut que tout le monde joue la même partition. Aujourd’hui, nous avons mis les musiciens en place. »
• Dominique Bijotat fait partie de ceux-là. Votre réflexion au sujet du poste d’entraîneur, qui lui a finalement été confié, a été longue… Le choix était-il compliqué ? « Oui, c’était une décision capitale. Il y avait plus d’une trentaine de candidats. J’ai écouté les avis de quelques personnes au club et, ensuite, j’ai fait mon choix. Il ne fallait pas gérer ce dossier dans l’urgence. »
• Autre dossier actuel, celui de la DNCG : à en croire les explications fournies jusqu’ici par le club, il semble que la mise en délibéré du dossier messin ne repose que sur un souci administratif. Est-ce vraiment le cas ? « Il y a effectivement des documents administratifs que nous devons fournir, mais il y a aussi quelques garanties que la DNCG (Direction nationale de contrôle de gestion) souhaite avoir concernant notre prochain budget d’exploitation. Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. »
• Tout cela vous inquiète-t-il ? « Vous savez, sur le plan financier, des clubs comme Metz, Nantes ou Strasbourg, autrefois installés en Ligue 1, se retrouvent face à de grandes difficultés lorsqu’ils passent plusieurs saisons en L2, et ce, dans le fonctionnement, comme dans la valorisation des joueurs qui sortent du centre de formation… La répartition très égalitaire des droits télés, par exemple, ne tient pas compte de tout cela. Il est peut-être temps que les instances se penchent sur cette problématique, pour que l’on puisse sauver notre outil de travail. Aujourd’hui, on le fait, mais avec une pénalité financière supportée par l’actionnaire. »
Cédric BROUT.
Publié le 11/06/2010
« On repart avec les mêmes ambitions, mais avec des moyens différents », explique Bernard Serin. Photo Pascal BROCARD
Le 9 juin 2009, il succédait à Carlo Molinari à la tête du FC Metz. Un an plus tard, Bernard Serin pose son regard et ses mots sur une première saison de présidence soldée par l’échec sportif de son équipe.
Serin reprend l’histoire. La formule ressort de nos archives : il y a un an et deux jours, voilà comment le Républicain Lorrain annonçait l’arrivée de Bernard Serin à la présidence du FC Metz. Aujourd’hui, le dirigeant travaille à la préparation de la troisième saison d’affilée en Ligue 2 de son club. Dans le premier des deux volets que nous lui consacrons aujourd’hui et demain, le successeur de Carlo Molinari revient sur l’échec sportif de l’exercice écoulé, mais aussi sur les perspectives qui s’offrent au FC Metz.
• Au moment de prendre le relais de Carlo Molinari, l’an passé, vous doutiez-vous de la difficulté de la tache ? « Oui, je m’en doutais. Je ne débarquais pas en territoire inconnu. J’étais déjà actionnaire majoritaire, je suis au club depuis plusieurs années. J’ai eu le temps d’observer la réalité de la Ligue 1 et de la Ligue 2, et le temps de comprendre que la L2 était un championnat compliqué. Je n’ai pas été surpris par la réalité. »
• Avec le recul, y a-t-il des choses que vous feriez différemment ou pas du tout ? « On essaye de tirer des enseignements de ce qui s’est passé sans se dire "on aurait dû faire autrement, etc...". Maintenant, il est vrai que j’avais misé sur un staff que je croyais capable de se relever de l’échec 2008-2009. Ça n’a pas été le cas. Le traumatisme a laissé des traces… Peut-être aurait-il fallu un accompagnement plus marqué ? »
• A votre arrivée à la président, vous disiez que l’objectif était de remonter parmi l’élite dans les trois ans. Etiez-vous franchement dans cette perspective ? « Oui. Se donner trois ans était normal et raisonnable. Regardez des clubs comme Saint-Etienne ou Montpellier, ils ont mis quatre ou cinq ans à remonter. Nous nous sommes peut-être pris au jeu à la trêve, mais le rideau est tombé cinq mois plus tard… Nous avons tout donné, ça n’a pas été suffisant, même si tout s’est joué à peu de choses. Aujourd’hui, on repart donc avec les mêmes ambitions, mais avec des moyens différents. »
• La satisfaction de la saison écoulée ? « Elle vient sans hésiter du centre de formation. C’est une génération qui promet beaucoup. »
• La déception ? « Elle se situe au niveau du recrutement. Certains joueurs de talent, comme Razak Omotoyossi ou Youcef Mokhtari, n’ont pas su s’acclimater. Ils n’en portent sans doute pas l’entière responsabilité, mais c’est une réalité. »
« Une entreprise, c’est comme un orchestre »
• L’an dernier, après l’échec, vous déclariez : « Ce coup de semonce nécessite un électrochoc, et cet électrochoc, il est temps de le provoquer. » Apparemment, il n’était pas suffisant… « Oui et non. Le fait que Carlo Molinari prenne du recul était déjà un électrochoc. Dans la foulée, nous avons aussi commencé à travailler différemment à l’intérieur du club. »
• La nomination d’un nouveau staff arrive donc dans la suite logique des choses ? « Oui, je pense que nous allons encore connaître un gros changement avec l’arrivée d’une nouvelle équipe présentant un gros vécu dans la formation. C’était une nécessité au vu des caractéristiques et du vécu du FC Metz. Une entreprise, c’est comme un orchestre : il faut que tout le monde joue la même partition. Aujourd’hui, nous avons mis les musiciens en place. »
• Dominique Bijotat fait partie de ceux-là. Votre réflexion au sujet du poste d’entraîneur, qui lui a finalement été confié, a été longue… Le choix était-il compliqué ? « Oui, c’était une décision capitale. Il y avait plus d’une trentaine de candidats. J’ai écouté les avis de quelques personnes au club et, ensuite, j’ai fait mon choix. Il ne fallait pas gérer ce dossier dans l’urgence. »
• Autre dossier actuel, celui de la DNCG : à en croire les explications fournies jusqu’ici par le club, il semble que la mise en délibéré du dossier messin ne repose que sur un souci administratif. Est-ce vraiment le cas ? « Il y a effectivement des documents administratifs que nous devons fournir, mais il y a aussi quelques garanties que la DNCG (Direction nationale de contrôle de gestion) souhaite avoir concernant notre prochain budget d’exploitation. Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. »
• Tout cela vous inquiète-t-il ? « Vous savez, sur le plan financier, des clubs comme Metz, Nantes ou Strasbourg, autrefois installés en Ligue 1, se retrouvent face à de grandes difficultés lorsqu’ils passent plusieurs saisons en L2, et ce, dans le fonctionnement, comme dans la valorisation des joueurs qui sortent du centre de formation… La répartition très égalitaire des droits télés, par exemple, ne tient pas compte de tout cela. Il est peut-être temps que les instances se penchent sur cette problématique, pour que l’on puisse sauver notre outil de travail. Aujourd’hui, on le fait, mais avec une pénalité financière supportée par l’actionnaire. »
Cédric BROUT.
Publié le 11/06/2010