Merlin Tandjigora (ici à droite aux côtés d’Adama Tamboura) part à la découverte du monde professionnel avec le sourire... Photo Gilles WIRTZ
Moins d’un an s’est écoulé depuis qu’il a posé le pied sur le sol français. Depuis la reprise, le milieu de terrain gabonais Merlin Tandjigora en a posé un autre, dans l’équipe professionnelle du FC Metz.
Présentation.
C’ est notre métier. On quitte parfois sa famille, mais on en retrouve une autre. » La sienne, il l’a dénichée sous le ciel mosellan, loin, très loin de son Gabon natal. Merlin Tandjigora n’avait pas encore vingt ans lorsqu’il a fait le grand écart, entre le continent de ses aïeux africains et la France. C’était en septembre 2009. « Ça n’a pas toujours été facile, mais je me suis vite adapté. J’étais peut-être jeune quand je suis parti, mais dans mon pays, j’étais déjà indépendant. C’est quelque chose qui m’a aidé, comme l’ont fait les personnes que j’ai rencontrées au centre de formation du FC Metz. »
C’est là, sur les terrains d’entraînement de la Plaine de Jeux, que le milieu de terrain découvre son nouveau monde. Sorti des bancs de l’Ecole nationale de Port-Gentil, il intègre l’effectif de l’équipe réserve dirigée par José Pinot. « Sportivement, au début, ce n’était pas simple. J’arrivais dans un groupe où la plupart des joueurs étaient là depuis des années, il a fallu que je fasse mon trou et puis ma qualification a pris un certain temps. » L’obstacle n’a pas résisté longtemps à la détermination du dénommé Tandjigora… Moins d’un an plus tard, le Gabonais a trouvé sa place dans les vestiaires de l’équipe professionnelle, un contrat pro d’une saison en poche. Inespéré ? « Je n’irai pas jusqu’à dire que je m’y attendais, mais c’est vrai, au fond de moi, j’avais l’espoir d’i ntégrer le groupe de Dominique Bijotat. »
« J’ai perdu ma mère et mon père »
Il a fait mieux, même, puisque le déroulé de la campagne de préparation laisse apparaître son nom sur chacune des feuilles de match. Merlin, enchanté !
Ses premiers pas professionnels ne lui font pas oublier les autres. Ceux, douloureux, qui l’ont construit et poussé, très tôt, à devenir un homme. « J’ai perdu ma mère et mon père quand j’étais enfant. C’est mon oncle, qui m’a élevé. Le foot m’a aidé à m’en sortir. » La volonté personnelle a fait le reste.
A vingt ans fraîchement sonnés – il est né le 6 avril 1990 à Mouila, dans la province de Ngounie – Merlin Tandjigora affiche un aplomb surprenant. « Beaucoup de footballeurs africains viennent en Europe avec l’espoir de gagner leur vie et d’aider leurs proches au pays. Moi, j’ai la chance d’avoir été élevé dans une famille où je ne manquais de rien. Je veux tout simplement m’imposer. Qu’un jour, lorsqu’on parlera du football gabonnais, on pense tout de suite à mon nom. Et ça commence ici, je veux tout donner au FC Metz. »
Ambitieux, oui et alors ? « Je respecte tout le monde. Je sais que j’ai des tas de choses à apprendre de mes coéquipiers. Et je sais aussi que rien n’est acquis. Il y a deux ans, je ne pensais pas me retrouver là. Aujourd’hui, je suis en bas de l’échelle. A moi de grimper plus haut. »
Cédric BROUT.