RL 11/08 - Tenema N’Diaye est enfin Messin !
Publié : 11 août 2010, 08:09
Tenema N’Diaye a disputé, hier, l’intégralité de l’entraînement avec le groupe professionnel messin. Photo Pascal BROCARD
Après de longues tractations, l’attaquant malien, en provenance de Nantes, a paraphé hier un contrat de deux ans avec le club messin.
Une chasuble jaune sur les épaules, puis une verte, puis une consigne envers un partenaire avant de recevoir un conseil avisé de Dominique Bijotat. Un but par-ci par-là, une déviation opportune… Fin de l’entraînement. S’ensuit une brève marche avant de s’engouffrer dans le ventre de Saint-Symphorien. Hier, Tenema N’Diaye portait tous les attributs d’un membre à part entière de l’effectif messin. Exception faite d’un engagement formel et écrit…
« Nous sommes toujours dans l’attente de l’avis de résiliation de Nantes », précisait Joël Muller en matinée. Le directeur sportif du FC Metz avait beau scruter d’un œil attentif son fax, le précieux document ne s’était toujours pas matérialisé. Pourtant, l’attaquant malien avait bien reçu l’assentiment du club nantais pour se libérer de sa dernière année de contrat : « Je l’ai signé au secrétariat du club , assurait l’avant-centre. Maintenant, il appartient au président de l’envoyer. » Derrière ces mots se devinait une profonde amertume. A la limite de l’animosité…
Recruté en début de saison dernière après une saison prolifique sous le maillot de Tours (12 buts), Tenema N’Diaye a vécu un cauchemar éveillé en Loire-Atlantique. Au-delà des résultats catastrophiques de son ancienne formation, le transfuge a découvert un environnement sulfureux : « Là-bas, il y avait tellement de problèmes, soupire-t-il. On attaquait même la vie privée des joueurs. A cela s’ajoute le changement d’entraîneur. Il y avait un clan qui dirigeait tout, un clan dont je ne faisais pas partie. Sans doute parce que j’avais trop de caractère… »
« Il n’a pas de parole »
En dépit de ces vents contraires, l’ancien Tourangeau a trouvé matière à se signaler. Dans la limite du champ d’expression qui lui a été imparti (16 matches), en faisant preuve d’efficacité (7 buts).
Lorsque les premiers contacts avec le FC Metz ont été noués, sa décision n’a pas tardé : « Tout le monde connaît le FC Metz, les valeurs qu’il véhicule. Je suis conscient du challenge, de l’état de renouvellement de l’effectif. Matheus (Vivian) m’a dit que le club repartait avec des jeunes très talentueux ». L’homme sait donc où il débarque. Restait désormais au footballeur à convaincre ses anciens dirigeants d’acter son émancipation.
Le confortable contrat de deux ans plus une année en option, paraphé par le joueur, sommeillait dans un tiroir du club grenat. Le jugement final appartenant à Waldemar Kita, businessman qui a fait couler beaucoup d’encre depuis son intronisation à la présidence nantaise : « Je ne tiens pas à m’appesantir sur cet homme. Il n’a pas de parole mais j’espère que cette fois, il la tiendra… » Un vœu partagé par Dominique Bijotat et qui sera finalement exaucé un peu plus tard. L’aval nantais a été donné en effet en fin de journée, les Canaris étant pressés d’alléger une masse salariale élevée.
Le recrutement de cet attaquant expérimenté (29 ans), ardemment souhaité par le technicien depuis des semaines, comblera certaines lacunes offensives apparues depuis l’ouverture de la saison : « Il est doté d’une bonne vitesse gestuelle. Surtout, il a une solide expérience de la Ligue 2. Il a déjà démontré, à Tours, ses qualités de buteur. Actuellement, il me paraît évident que nous manquons de profondeur dans le jeu… »
Un autre élément, toujours sous contrat avec le FC Metz, aurait pu être cet attaquant idoine. Seulement le goût de Razak Omotoyossi pour l’aviation civile semble l’avoir définitivement éloigné de la Moselle. Hier, le Béninois se trouvait à l’essai à Leeds. Joël Muller ne va décidément pas lâcher du regard son précieux fax. Pour peu qu’une seconde bonne nouvelle provienne de l’Angleterre…
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 11/08/2010