Kevin Diaz, pourtant incisif, n’a pu débloquer le compteur messin pour ses débuts. Voilà Romain Brégerie et ses coéquipiers déjà en mauvaise posture. PhotoMAXPPP.
Ni vraiment inquiété, ni assez inquiétant pour Laval, Metz s’incline pour la deuxième fois en deux journées. Victoire impérative dans le duel des derniers de Ligue 2, lundi, face à Troyes.
A quelques années près, l’affiche de lundi entre Metz et Troyes aurait pris place en Ligue 1. Elle opposera finalement les deux seules équipes à zéro point après deux journées en Ligue 2 : ce matin, Lorrains et Champenois ferment la marche au classement.
Pour Metz, il est trop tôt pour prendre peur, mais il est temps de réagir et de ne plus en rester au stade des bonnes intentions, comme hier soir à Laval où sa maîtrise trop ronronnante de la première mi-temps ne lui a pas suffi à se mettre à l’abri d’un coup du sort. Ça n’a pas loupé. Un penalty généreusement accordé aux Lavallois en début de deuxième période a suffi à faire perdre aux Lorrains le fil de la partie, et trois points sans lesquels la situation comptable de Metz à la mi-août révèle toute l’ampleur de la tâche en cette saison naissante. « Après deux matches et deux défaites, il y a forcément urgence », admet Dominique Bijotat.
De notre envoyé spécial à Laval
C’était plutôt propret, très appliqué, assez décidé, mais au final trop gentillet : dominateur et peu inquiété, Metz n’a pas su concrétiser sa bonne première mi-temps. D’un bout à l’autre, c’est-à-dire d’une première alerte donnée par Gestede d’emblée à une frappe croisée de Diaz passant au-dessus du but (40 e), les Lorrains ont posé leur jeu, mais il leur a systématiquement manqué un petit quelque chose pour convertir leurs intentions en actes sonnants et trébuchants.
« Il faut davantage faire peur à l’adversaire. J’attends une révolte », avait exhorté Dominique Bijotat depuis la fin de Metz - Evian, et la défaite inaugurale de ses joueurs face au promu devenu hier soir leader de la Ligue 2. Le nouvel entraîneur messin n’a que très partiellement été entendu : si son équipe a effectivement empêché Laval de s’exprimer, ce qu’elle lui a opposé ne portait pas tout à fait les germes de la rébellion réclamée. Elément le plus incisif du début de soirée messine pour sa première apparition sous ses nouvelles couleurs, Kevin Diaz s’est avéré trop seul pour forcer la décision.
Un penalty assassin
Cette trop grande timidité, les Lorrains l’ont rapidement regrettée, en plus de déplorer la sortie sur blessure de Frechaut d’entrée de deuxième mi-temps : alors que la barre transversale du but de Marichez tremblait encore d’avoir renvoyé un tir canon de Créhin à la réception d’un centre de Stinat (57 e), l’arbitre a accordé un penalty aux Lavallois, reprochant à Brégerie d’avoir heurté de la main, mais le bras collé au corps, un ballon envoyé dans la surface par Lebouc. Main peut-être, délibérée sûrement pas, toujours est-il que le même Lebouc s’est chargé de transformer l’aubaine, ne laissant aucune chance au gardien messin (59 e). Et voilà comment Laval, d’un penalty assassin, a repris des couleurs, ce qui rendra Dominique Bijotat « furieux » car, dira-t-il poliment, « il y a des gens au moment du penalty qui n’étaient pas dans l’esprit. » Dominique Julien et son assistant se reconnaîtront.
Mise à l’épreuve pour la troisième fois de la saison, comme déjà à Clermont en Coupe de la Ligue puis face à Evian en ouverture du championnat, la capacité de réaction messine s’est de nouveau avérée insuffisante, soulignant avec toujours plus d’acuité combien sont incertains les ressorts psychologiques d’une équipe en construction. Metz n’a pas rompu, loin de là, mais il s’est délité, abandonnant le calme et la réflexion à l’urgence de sa situation.
Seuls Gestede, éliminant deux défenseurs dans la surface mais butant sur Balijon (71 e), ou Mokhtari d’une tête plongeante filant tout près du but (81 e), auraient pu inverser le cours de la partie. Mais pour Metz, le vent ne souffle pas dans la bonne direction, en cet été contrarié et contrariant.
Sylvain VILLAUME.
Publié le 14/08/2010