Rémois depuis peu, l’ancien Messin fera ses débuts avec son nouveau club demain à Saint-Symphorien. Un rebondissement inespéré pour un joueur qui envisageait de prendre sa retraite.
Sans club depuis la fin de son aventure au FC Metz en juin dernier, Frédéric Biancalani s’était résolu à endosser la panoplie de spectateur. Mais Reims l’a finalement sorti des tribunes. Photo Anthony PICORE
Frédéric Biancalani, vous allez disputer votre premier match avec Reims contre votre ancien club. Croyez-vous aux coïncidences ?
« Non, je ne crois en rien. Je suis simplement content de revenir ici, impatient même. »
• Affectivement, vous avez à peine eu le temps de vous détacher de vos anciens partenaires…
« Oui, c’est vrai, et je pense que cela va être bizarre pour moi mais tout s’est enchaîné très rapidement en fait. J’ai eu la proposition de Reims et en 48 heures, l’affaire était conclue. »
• Le match, en plus, est d’un enjeu considérable puisqu’il oppose deux relégables.
« C’est aussi pour ça que je suis impatient. On reste sur un bon résultat ( 2-0 contre Nantes) qu’il faut confirmer. Tout n’a pas été parfait, loin de là, mais on doit garder cette envie d’asphyxier l’adversaire. »
• Pouvez-vous nous faire un petit tour du propriétaire du Stade de Reims ?
« C’est un club qui se construit tout doucement mais qui a de l’ambition. J’ai aussi l’impression que le public suit en fonction du résultat. Il y avait 8 000 personnes contre Nantes. Si ça commence un peu à tourner pour nous, cela peut vite grimper à 12 000 spectateurs. Mais il n’y a pas de secret : il faut avoir des résultats pour fidéliser un public. »
• Que pouvez-vous dire sur Laurent Fournier ?
« Pour l’instant, j’écoute. Je le connais peu encore mais je vois quelqu’un d’assez ouvert et d’exigeant sur le travail. Il semble avoir trouvé le bon compromis pour ne pas se faire manger par ses joueurs. »
« Des lendemains très compliqués à Metz »
• Quel sera votre rôle dans cet effectif ?
« Jouer d’abord. Et apporter mon expérience. Après, il faut aussi que je sois intransigeant avec moi. Je veux bien jouer un rôle de cadre mais cela commence par être crédible sur le terrain. »
• Êtes-vous sensible aux tourments du FC Metz ?
« Bien sûr. C’est difficile pour eux mais c’était compliqué dès le départ puisqu’ils ont pris la décision de lancer beaucoup de jeunes. J’avais vécu la même chose à Nancy et je sais qu’il faut laisser du temps aux jeunes joueurs pour éviter qu’ils soient dans le dur. C’est pourquoi je prédis des lendemains très compliqués à Metz. Certains au club n’ont sans doute pas pensé que la situation serait aussi complexe. J’en avais pourtant informé les principaux responsables mais je ne suis pas sûr que toutes les personnes concernées soient parties avec le même objectif. »
• Revenons à votre nouveau club. Aviez-vous eu d’autres propositions avant Reims ?
« Vairelles et Gueugnon m’avaient appelé, il y avait Lierse aussi en Belgique mais c’était compliqué : le coach s’est fait virer, les résultats n’étaient pas bons… »
• Et Amnéville ?
« J’ai été en contact avec Laurent Fanzel oui mais je ne me voyais pas faire les allers-retours en hiver depuis Nancy. »
• Avez-vous envisagé d’arrêter votre carrière ?
« Je m’étais presque fait à l’idée même. Si Reims ne m’avait pas appelé, je prenais ma retraite. J’ai trente-six ans ! »
• Ne regrettez-vous jamais de ne pas avoir été le joueur d’un seul club, le Ryan Giggs de Nancy par exemple ?
« J’aurais rêvé de le faire mais on ne m’en a pas laissé l’opportunité ( Pablo Correa n’a pas souhaité reconduire son contrat). J’aurais aimé aider le club à continuer à grandir, pendant et après ma carrière de joueur mais je ne maîtrisais pas tous les tenants et les aboutissants. J’espère que cela pourra se faire à l’avenir. Les gens savent qu’ils peuvent compter sur moi. »
C. J.