Le milieu de terrain messin Ludovic Guerriero a été omniprésent dans cette rencontre. Photo Pascal BROCARD
Metz courrait après un deuxième succès depuis le 20 août, il l’a décroché hier face à Dijon. Bénéfice immédiat : l’équipe de Dominique Bijotat quitte la zone rouge.
C’est une semaine mémorable qui s’achève du côté de Saint-Symphorien. L’équipe de France et Laurent Blanc en visite mardi et le FC Metz vainqueur vendredi. On aura tout vu ! Pour ne pas dire plus : comme s’il ne leur avait pas suffi de mettre un terme à près de deux mois de disette – leur unique et dernier succès remontait au 20 août dernier, face à Vannes – les Messins sont allés arracher le deuxième face à Dijon en inscrivant trois buts au cours d’une même soirée. Soit plus qu’au cours des huit premières journées de championnat réunies. Un grand luxe que le début de la rencontre, avouons-le, ne laissait pas présager.
Dans une formule identique à celle qui lui avait permis de tenir tête à Tours, le 4 octobre (2-2), avec un seul attaquant et cinq milieux de terrain, Metz a en effet entamé les débats dans la crispation. Erreurs de transmissions, cafouillages, incompréhensions, autant de fausses notes qui ont eu le don de mettre le doute sur la satisfaction exprimée par le camp messin au retour de son dernier déplacement. A l’exception d’une tête signée Brégerie, à la réception d’un coup d’Englebert, rien à se mettre sous la dent. Sinon du souci.
Et puis l’éclair dans la nuit froide : une passe en profondeur de Guerriero, Sakho qui récupère, s’infiltre dans la surface de réparation, où Seguin le tacle irrégulièrement. En quête de rachat, Brégerie transformait la sentence et plaçait les siens sur la voie du succès (27 e).
Peu habitué à mener au score, Metz allait pourtant réussir à s’habituer à la nouveauté. Il allait d’autant mieux y parvenir que David Fleurival délestait son camp d’un peu plus de pression encore en catapultant le ballon dans la lucarne du gardien dijonnais à la suite d’un mauvais renvoi de la défense (31 e).
Sakho prend la tête
A peine perturbé par l’entrée en scène des supporters de la Génération Grenat ( lire par ailleurs), le bien-être messin n’a dès lors plus trouvé d’obstacle majeur. Les Dijonnais, en mal d’inspiration, n’ont que rarement inquiété Joris Delle. Le gardien messin avait, il faut le dire, fait son maximum pour leur barrer le chemin de la révolte, en repoussant par exemple le tir à bout portant de Bru (15 e), alors que le score était toujours vierge.
Deux miracles n’arrivant jamais seuls, Metz en a réalisé un troisième. De toute beauté, soyons fous : à l’issue d’un débordement plein de conviction, Tamboura centrait pour Diafra Sakho qui, de la tête, aggravait l’addition tout en portant son compteur personnel à deux buts (79 e). Le jeune attaquant sénégalais est aujourd’hui le meilleur réalisateur de ses vestiaires.
Son équipe, elle, n’est plus dans la zone rouge. La réduction du score dijonnaise, sur un coup franc de Beauthéac mal apprécié par le gardien messin, ne change rien au parfum de soulagement qui s’est répandu hier soir dans les tribunes et sur la pelouse du stade Saint-Symphorien.
S’il reste, en effet, dans une situation précaire au niveau comptable, Metz a profité de la venue de son homologue dijonnais pour confirmer l’amélioration entraperçue en tout début de mois à Tours. Il se donne surtout une bonne bouffée d’oxygène avant d’entrer dans une nouvelle semaine qui le mènera à Grenoble mardi, avant de recevoir Angers trois jours plus tard. Deux rendez-vous qu’il peut aborder avec un appétit retrouvé. Et ça aussi, en ces temps-ci, du côté de Metz, c’est un grand luxe.
Cédric BROUT.
Publié le 16/10/2010
Brégerie à la relance
Joris Delle, un quasi sans-faute. Photo Pascal BROCARD
EN VUE
Ludovic Guerriero. Omniprésent à la récupération, le milieu de terrain messin s’est également montré à son aise lorsqu’il s’est agi de porter le jeu vers l’avant. Le tout avec beaucoup de précision. Précieux.
Cheikh Gueye. Il a réduit au silence Badiane puis Mandanne. Particulièrement inspiré dans ses interventions, le défenseur sénégalais n’a jamais hésité à prendre son couloir gauche dans lequel il n’a pourtant pas l’habitude d’évolué. Souvent avec bonheur.
Joris Delle. Peu sollicité, l’international Espoirs s’est montré néanmoins décisif à deux reprises. La première dès la 15 e minute d’un superbe arrêt reflexe sur une frappe puissance et à bout-portant signée Bru. La seconde sur une frappe de Mandanne qui prenait la direction de la lucarne (72 e). Une copie néanmoins entachée par une grosse erreur de placement sur le coup franc anodin de Bauthéac (84 e).
DANS L’OMBRE
Merlin Tandjigora. Rentré rapidement en jeu après la blessure de Fallou Diagne (touché à la cheville gauche à la 13 e minute), le jeune Merlin Tandjigora a multiplié les mauvais choix en première période. Plus appliqué après la pause, il n’a cependant jamais pesé sur la rencontre.
Gaëtan Englebert. Discret. Bien trop discret. Un vilain défaut lorsque les clés du milieu de terrain sont entre vos mains. Il a d’ailleurs cédé sa place à Adama Tamboura (73 e), qui a servi idéalement Sakho pour le troisième but messin (79 e).
PAROLES, PAROLES...
Ludovic Guerriero ( milieu de Metz). « Cette victoire est amplement méritée. On voulait absolument récupérer les points perdus à Tours. Après une entame de match moyenne, nous sommes parvenus à poser notre jeu, malgré quelques déchets. Mais ce n’est qu’un match, il n’est pas question de se voir trop beau... »
Patrice Carteron ( entraîneur de Dijon). « Nous n’avons pas été à la hauteur dans un match de niveau Division d’honneur. Plus que l’ampleur du score, c’est le comportement de mes joueurs qui me déçoit fortement. C’est affligeant... »
Dominique Bijotat ( entraîneur de Metz). « Globalement, cette rencontre résume les progrès affichaient ces dernières semaines, notamment à Tours. Que ce soit dans l’efficacité, dans la complémentarité et la gestion du match. C’est réconfortant. »
Mario Mutsch ( défenseur de Metz). « C’est une victoire méritée. La défense a répondu présent et nous avons fait preuve de réalisme offensif. C’est un bon signe. »
TEMPS ADDITIONEL
Si Franck Signorino affichait un large sourire à la sortie des vestiaires, hier soir, saluant d’anciennes connaissances, par contre un autre ancien de la maison grenat a dû avoir les oreilles qui sifflaient. Interrogé sur la possibilité de voir Stéphane Morisot sous le maillot dijonnais pour la prochaine journée, mardi, son entraîneur, Patrice Carteron n’a laissé planer aucun doute : « Il fait preuve d’un trop gros manque d’investissement au quotidien pour prétendre revenir au sein du groupe. »
J.-S. GALLOIS.
Publié le 16/10/2010
L’HOMME DU MATCH
Romain Brégerie. Il avait besoin de retrouver de la sérénité après une sortie tourangelle entachée par une grossière erreur. Et le capitaine messin a tout mis en œuvre, hier, pour y parvenir. Sobre, efficace et concentré jusqu’au terme de la rencontre, Romain Brégerie a pris ses responsabilités en transformant le penalty, synonyme d’ouverture du score. Une manière idéale de faire le plein de confiance et de remettre son équipe sur de bons rails.
Fauteuils de trouble
D’un extrême à l’autre. Certes, personne ne pouvait imaginer que l’affiche d’hier soir attirerait autant de spectateurs que France - Luxembourg. Il n’empêche, les tribunes sonnaient douloureusement le creux. Un silence accentué par l’absence remarquée des supporters de Gérération Grenat au sein de la tribune Ouest. Ces derniers se sont contentés d’une brève apparition juste avant la pause en s’adressant au président messin : « Serin, tes sièges on n’en veut pas ». Référence à l’obligation faite au FC Metz d’équiper l’intégralité des tribunes pour la venue des Bleus. Certes les mouvements de grève sont de bon ton ces derniers jours, mais s’ils avaient su que leur équipe allait inscrire deux buts au cours de la seule première période, peut-être se seraient-ils assis sur leur revendication...
J.-S. G
Publié le 16/10/2010