R.L. 24/10 : Metz, mental à l’eau
Publié : 24 oct. 2010, 07:49
Metz, mental à l’eau
Instant de bonheur éphémère sur le banc messin après l’ouverture du score messine. Par la suite, Metz a sombré dans une paralysie incompréhensible, preuve de ses carences morales. Photo Pascal BROCARD
La supposée confiance messine héritée de l’ouverture précoce du score, vendredi face à Angers, s’est délitée au fil des minutes. Preuve que Metz « manque cruellement de caractère », jugement sans appel de Dominique Bijotat.
Aveu de faiblesse
« Bizarrement, nous nous sommes mis à reculer », soupir de Dominique Bijotat refroidissant les entrailles de Saint-Symphorien sitôt la déception consommée. Difficile d’expliquer l’inexplicable, de rationaliser l’irrationnel.
Vendredi, Metz s’imaginait s’être mis dans le sens de la marche en ouvrant prématurément le score. Ce centre de Fleurival repris froidement par Ténéma N’Diaye - alors que la première minute de jeu ne s’était pas totalement égrenée - résonnait comme la promesse d’une suite décomplexée. Erreur. Cet avantage a plutôt affecté un collectif soudainement devenu écervelé : « Naïvement, nous avons cru qu’en les laissant venir, nous nous sécurisions ». De la naïveté, sans doute. Mais pas seulement.
L’état mental du patient messin souffre d’ambivalence. Des failles morales sont apparues dans un antre sonnant le creux. L’excuse de la pression de la foule est aujourd’hui révolue. L’inefficacité offensive, concept en vogue en début de saison, a également vécu après les deux buts inscrits à Tours et les trois réalisations signées contre Dijon. Non, le mal semble plus profond : « On manque de caractère, tout simplement. Et ce n’est pas le seul fait de la jeunesse. Même des joueurs supposés expérimentés n’ont pas dégagé la sérénité suffisante après ce premier but ».
Largement pourvu en la matière, Ludovic Guerriero, l’âme combattante de cette équipe fragile, avançait lui un autre argument : « Nous sommes suffisants. C’était déjà le cas à Grenoble. Là, nous l’avons encore été en première période. Tout le monde ne tire pas dans le même sens ». Suffisance, manque de caractère, tous les signaux renvoient à un déficit de maturité. Inquiétant au soir d’une 12e journée de championnat…
« Gestes parasites »
Symbole d’une frilosité palpable, les Messins ont compilé les fautes de goût durant leurs temps faibles. Renvois hésitants de la défense centrale, choix de la profondeur alors que le jeu court paraissait plus judicieux, absence de pressing et marquage laxiste sur la personne de l’Angevin Claudiu Keserü, etc. Metz a donné, en première mi-temps particulièrement, dans l’approximatif : « Nous avons accumulé des "gestes parasites" de nature à nous mettre en difficulté. On en fabrique à chaque match, constat amer de l’entraîneur messin. Au bout de dix minutes, c’est comme si le ballon était devenu une boule de feu. Je ne demande pas aux joueurs de faire un match parfait. Mais j’estime qu’il y a un minimum à respecter. »
Ces imperfections s’expliquent par certaines carences techniques. Mais, également, par un manque de vigilance. Visiblement, les erreurs d’un passé récent ne servent pas de leçons aux Mosellans : « Comme à Grenoble, l’égalisation angevine provient d’une touche mal négociée », rappelle Ludovic Guerriero. Preuve qu’une touche peut devenir un geste parasite à Metz…
Conscience collective
Agacé d’être perpétuellement questionné au sujet de l’objectif messin cette saison, Dominique Bijotat n’a pas modifié son discours après ces quatre points engrangés lors du triptyque amorcé triomphalement contre Dijon : « Je le répète, la situation économique du club, l’exode massif de joueurs ayant un vécu de Ligue 1 et le rajeunissement de l’équipe ont modifié les aspirations du club. A l’heure actuelle, nous luttons pour le maintien », insiste le technicien.
Une donnée à mentaliser définitivement sur les bords de la Moselle. Mais une idée qui peinerait à entrer dans certains esprits, comme en témoigne Guerriero, rompu à ce type d’exercice périlleux sous le maillot ajaccien : « Jouer le maintien, cela nécessite d’être à 200 %. Et cela durant 95 minutes. En gagnant un match sur quatre, nous allons être en très grande difficulté. Peut-être que certains n’en ont pas encore pris pleinement conscience ».
Il serait pourtant opportun que cette conscience collective s’inscrive durablement. Car le mois de novembre réservera aux Messins des adversaires comme Le Mans, Boulogne ou Sedan. Des candidats à la Ligue 1, un objectif lointain ici bas.
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 24/10/2010
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : repos. Demain: Deux séances (9h30 et 16h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Angers (12 e journée de Ligue 2, vendredi 22 octobre : 1-1. Prochain match : Clermont - Metz (13 e journée de Ligue 2), vendredi 29 octobre. A suivre : Metz - Le Mans (14 e journée), vendredi 5 novembre.
A l’infirmerie. Kévin Diaz (entorse du genou) poursuit sa rééducation. Christophe Marichez (pubalgie) est aux portes d’un retour au collectif à l’entraînement. Fallou Diagne se remet de sa luxation à l’épaule.
Metz enchaîne bien (CFA)
Les Havrais furent les premiers dangereux avec un tir de Kifoueti qui obligeait Aissi Kede à claquer le ballon en corner (13 e). Le portier messin captait ensuite un coup franc d’El Baillal (19 e), puis c’était au tour de Siebert de contrer une tentative de Kifoueti (24 e).
Côté messin, Bourgeois ne parvenait pas à inquiéter Boucher, ni de la tête (29 e), ni avec son tir en pivot (36 e). Yi Teng trouvait, quant à lui, les bras du gardien havrais (31 e). Un souffle très frais passait dans le dos des joueurs messins lorsque Kifoueti se présentait face à Aissi Kede, qui, par deux fois, repoussait les tentatives du Havrais.
FC METZ - LE HAVRE : 2-1 (0-0)
Arbitre : M. Willems. Buts pour Metz : N’Ganvala (60 e), Bourgeois (77 e) ; pour Le Havre : Mahrez (84 e).
FC METZ. Aissi Kede – Bussmann, Koulibaly, Siebert, Métanire – N’Ganvala (Kehli, 64 e), Yi Teng (Simpara, 64 e), Haddadji (Cap), Tandjigora – N’Gbakoto, Bourgeois (Wang Chu, 88 e).
LE HAVRE. Boucher – Lagarrigue, Police (Metelus, 18 e), Dikamona (Cap), Mendy – Diarra, Traore, El Baillal (Boketsu, 67 e), Rakotcharisoa (Diawara, 75 e), Mahrez - Kifoueti.
Suite à un corner d’Haddadji, N’Gbakoto contraignait Boucher à mettre sa balle en corner (41 e). La délivrance messine arrivait à l’heure de jeu. Un centre de Bussmann repris de la tête par Bourgeois était mis en corner par Boucher. Haddadji se chargeait de l’exécuter et voyait N’Ganvala réussir une superbe reprise de volée (1-0 ; 60 e). Dix-sept minutes plus tard, Bourgeois était à la réception d’une passe de Simpara et trompait Boucher (2-0). Alors qu’on pensait Metz à l’abri, Le Havre réduisait la marque par Mahrez (2-1, 84 e). Concentrés, les Messins conservaient leur avance. L’entraîneur José Pinot était très satisfait de la partie livrée par les siens : « On a bien lutté, la victoire est méritée. Nous avons mieux maîtrisé la seconde période même si la fin de match a été plus compliquée ».
Publié le 24/10/2010
Instant de bonheur éphémère sur le banc messin après l’ouverture du score messine. Par la suite, Metz a sombré dans une paralysie incompréhensible, preuve de ses carences morales. Photo Pascal BROCARD
La supposée confiance messine héritée de l’ouverture précoce du score, vendredi face à Angers, s’est délitée au fil des minutes. Preuve que Metz « manque cruellement de caractère », jugement sans appel de Dominique Bijotat.
Aveu de faiblesse
« Bizarrement, nous nous sommes mis à reculer », soupir de Dominique Bijotat refroidissant les entrailles de Saint-Symphorien sitôt la déception consommée. Difficile d’expliquer l’inexplicable, de rationaliser l’irrationnel.
Vendredi, Metz s’imaginait s’être mis dans le sens de la marche en ouvrant prématurément le score. Ce centre de Fleurival repris froidement par Ténéma N’Diaye - alors que la première minute de jeu ne s’était pas totalement égrenée - résonnait comme la promesse d’une suite décomplexée. Erreur. Cet avantage a plutôt affecté un collectif soudainement devenu écervelé : « Naïvement, nous avons cru qu’en les laissant venir, nous nous sécurisions ». De la naïveté, sans doute. Mais pas seulement.
L’état mental du patient messin souffre d’ambivalence. Des failles morales sont apparues dans un antre sonnant le creux. L’excuse de la pression de la foule est aujourd’hui révolue. L’inefficacité offensive, concept en vogue en début de saison, a également vécu après les deux buts inscrits à Tours et les trois réalisations signées contre Dijon. Non, le mal semble plus profond : « On manque de caractère, tout simplement. Et ce n’est pas le seul fait de la jeunesse. Même des joueurs supposés expérimentés n’ont pas dégagé la sérénité suffisante après ce premier but ».
Largement pourvu en la matière, Ludovic Guerriero, l’âme combattante de cette équipe fragile, avançait lui un autre argument : « Nous sommes suffisants. C’était déjà le cas à Grenoble. Là, nous l’avons encore été en première période. Tout le monde ne tire pas dans le même sens ». Suffisance, manque de caractère, tous les signaux renvoient à un déficit de maturité. Inquiétant au soir d’une 12e journée de championnat…
« Gestes parasites »
Symbole d’une frilosité palpable, les Messins ont compilé les fautes de goût durant leurs temps faibles. Renvois hésitants de la défense centrale, choix de la profondeur alors que le jeu court paraissait plus judicieux, absence de pressing et marquage laxiste sur la personne de l’Angevin Claudiu Keserü, etc. Metz a donné, en première mi-temps particulièrement, dans l’approximatif : « Nous avons accumulé des "gestes parasites" de nature à nous mettre en difficulté. On en fabrique à chaque match, constat amer de l’entraîneur messin. Au bout de dix minutes, c’est comme si le ballon était devenu une boule de feu. Je ne demande pas aux joueurs de faire un match parfait. Mais j’estime qu’il y a un minimum à respecter. »
Ces imperfections s’expliquent par certaines carences techniques. Mais, également, par un manque de vigilance. Visiblement, les erreurs d’un passé récent ne servent pas de leçons aux Mosellans : « Comme à Grenoble, l’égalisation angevine provient d’une touche mal négociée », rappelle Ludovic Guerriero. Preuve qu’une touche peut devenir un geste parasite à Metz…
Conscience collective
Agacé d’être perpétuellement questionné au sujet de l’objectif messin cette saison, Dominique Bijotat n’a pas modifié son discours après ces quatre points engrangés lors du triptyque amorcé triomphalement contre Dijon : « Je le répète, la situation économique du club, l’exode massif de joueurs ayant un vécu de Ligue 1 et le rajeunissement de l’équipe ont modifié les aspirations du club. A l’heure actuelle, nous luttons pour le maintien », insiste le technicien.
Une donnée à mentaliser définitivement sur les bords de la Moselle. Mais une idée qui peinerait à entrer dans certains esprits, comme en témoigne Guerriero, rompu à ce type d’exercice périlleux sous le maillot ajaccien : « Jouer le maintien, cela nécessite d’être à 200 %. Et cela durant 95 minutes. En gagnant un match sur quatre, nous allons être en très grande difficulté. Peut-être que certains n’en ont pas encore pris pleinement conscience ».
Il serait pourtant opportun que cette conscience collective s’inscrive durablement. Car le mois de novembre réservera aux Messins des adversaires comme Le Mans, Boulogne ou Sedan. Des candidats à la Ligue 1, un objectif lointain ici bas.
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 24/10/2010
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : repos. Demain: Deux séances (9h30 et 16h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Angers (12 e journée de Ligue 2, vendredi 22 octobre : 1-1. Prochain match : Clermont - Metz (13 e journée de Ligue 2), vendredi 29 octobre. A suivre : Metz - Le Mans (14 e journée), vendredi 5 novembre.
A l’infirmerie. Kévin Diaz (entorse du genou) poursuit sa rééducation. Christophe Marichez (pubalgie) est aux portes d’un retour au collectif à l’entraînement. Fallou Diagne se remet de sa luxation à l’épaule.
Metz enchaîne bien (CFA)
Les Havrais furent les premiers dangereux avec un tir de Kifoueti qui obligeait Aissi Kede à claquer le ballon en corner (13 e). Le portier messin captait ensuite un coup franc d’El Baillal (19 e), puis c’était au tour de Siebert de contrer une tentative de Kifoueti (24 e).
Côté messin, Bourgeois ne parvenait pas à inquiéter Boucher, ni de la tête (29 e), ni avec son tir en pivot (36 e). Yi Teng trouvait, quant à lui, les bras du gardien havrais (31 e). Un souffle très frais passait dans le dos des joueurs messins lorsque Kifoueti se présentait face à Aissi Kede, qui, par deux fois, repoussait les tentatives du Havrais.
FC METZ - LE HAVRE : 2-1 (0-0)
Arbitre : M. Willems. Buts pour Metz : N’Ganvala (60 e), Bourgeois (77 e) ; pour Le Havre : Mahrez (84 e).
FC METZ. Aissi Kede – Bussmann, Koulibaly, Siebert, Métanire – N’Ganvala (Kehli, 64 e), Yi Teng (Simpara, 64 e), Haddadji (Cap), Tandjigora – N’Gbakoto, Bourgeois (Wang Chu, 88 e).
LE HAVRE. Boucher – Lagarrigue, Police (Metelus, 18 e), Dikamona (Cap), Mendy – Diarra, Traore, El Baillal (Boketsu, 67 e), Rakotcharisoa (Diawara, 75 e), Mahrez - Kifoueti.
Suite à un corner d’Haddadji, N’Gbakoto contraignait Boucher à mettre sa balle en corner (41 e). La délivrance messine arrivait à l’heure de jeu. Un centre de Bussmann repris de la tête par Bourgeois était mis en corner par Boucher. Haddadji se chargeait de l’exécuter et voyait N’Ganvala réussir une superbe reprise de volée (1-0 ; 60 e). Dix-sept minutes plus tard, Bourgeois était à la réception d’une passe de Simpara et trompait Boucher (2-0). Alors qu’on pensait Metz à l’abri, Le Havre réduisait la marque par Mahrez (2-1, 84 e). Concentrés, les Messins conservaient leur avance. L’entraîneur José Pinot était très satisfait de la partie livrée par les siens : « On a bien lutté, la victoire est méritée. Nous avons mieux maîtrisé la seconde période même si la fin de match a été plus compliquée ».
Publié le 24/10/2010