Adama Tamboura, l’un des seuls messins à surnager contre Angers en première période, s’acclimate bien au poste de milieu offensif. Photo Pascal BROCARD
Le renouveau de Cheikh Gueye a largement contribué au repositionnement d’Adama Tamboura au poste de milieu gauche. Une nouvelle affectation qui correspond bien au profil de ce joueur vif d’esprit.
Il écoute les questions, patiemment ; prends le temps d’y répondre, après un silence passé à mûrir sa réflexion. Il ne fait pas preuve d’agacement, parle sur un ton mesuré et pondéré. Adama Tamboura, face B, est une nature calme : « Nous sommes tous comme ça dans la famille. C’est dans les gênes, on ne parle pas fort, on écoute et on ne réagit pas vigoureusement ».
Sur le terrain, le natif de Bamako décline une autre facette de sa personnalité : des qualités de percussion, de clairvoyance et d’explosivité qui se heurtaient, parfois, à la marge de manœuvre réduite d’un défenseur latéral. Depuis la réception de Dijon et une entrée tonitruante au poste de milieu gauche ponctuée d’une passe décisive (10 e journée, 3-1), l’international malien a trouvé un champ d’expression plus vaste.
Même si la frontière séparant les deux rôles est ténue : « Je m’adapte facilement à ce poste. Finalement, ça ne change pas trop de la défense où j’essayais d’apporter ma contribution en attaque ». Au cœur d’une première mi-temps anesthésiante conte Angers le week-end dernier, il fut l’un des seuls à égayer la production messine : « Cela ne me surprend pas, note Dominique Bijotat. Adama, c’est quelqu’un qui fait régulièrement ses matches. Il a la faculté de pouvoir déborder sur son côté. C’est ce qui nous manquait depuis la blessure de Kévin Diaz. »
Ce repositionnement s’accompagne de celui de Cheikh Gueye. En changeant de bord, le Sénégalais a contribué à l’avènement de Tamboura un cran plus haut dans l’organisation messine. Et les premiers signes de cette cohabitation nouvelle incitent à l’optimisme : « Cheikh Gueye est en grande progression. L’entente avec Adama n’en est qu’à ses débuts, mais elle renvoie des signes intéressants », croit lire l’entraîneur messin.
Souvenir suédois
Recruté en janvier dernier, cet aigle du Mali s’était éclipsé sous le poids médiatique entourant Sylvain Wiltord. A l’époque, on en oubliait presque que ce joueur, débarqué de l’anonymat du club suédois d’Helsingborg, avait capitalisé un vécu notable en terre scandinave durant quatre ans : « En Suède, j’ai eu la chance de disputer la Coupe UEFA et même de connaître la Ligue des Champions. Sans compter que j’ai eu comme partenaire Henrik Larsson. Evoluer aux côtés d’un tel joueur, ça aide à grandir ».
Grandir, progresser, se nourrir des expériences qui se trouvent sur son chemin tiennent en éveil l’homme. Les conseils, il en a été abreuvé durant son enfance, à l’ombre d’une figure paternelle reconnue dans le pays. Fils d’un ancien international malien, Drissa Tamboura, la progéniture croit en sa destinée. Une destinée atypique qui l’a d’abord envoyé dans le nord de l’Europe et qui le mène, aujourd’hui, à Metz, « un club très connu en Afrique. Lorsque je jouais avec la sélection, je me souviens d’avoir vu des images de Metz en première division ».
L’image a vieilli, jaunie par l’usure du temps. Mais la présence messine dans la zone à risque de la L2 n’aurait pas vocation à s’éterniser selon cette âme optimiste : « Nous ne sommes pas à notre place. Nous manquons de sérénité et de concentration. Mais ça se corrige. A Tours, nous avons pris conscience de nos qualités, tout comme lors de la réception de Dijon ». Cette nature calme sera par contre moins prolixe en ce qui concerne Grenoble et Angers…
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 26/10/2010
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : deux séances d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (9h30). Demain : une séance (10h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Angers (12 e journée de Ligue 2), vendredi 22 octobre: 1-1. Prochain match : Clermont - Metz (13 e journée), vendredi 29 octobre. A suivre : Metz - Le Mans (14 e journée), vendredi 5 novembre.
A l’infirmerie. Christophe Marichez (pubalgie) va retrouver l’entraînement collectif dans la semaine. Kevin Diaz et Mahamane Traoré (entorses du genou) poursuivent leur rééducation. Rudy Gestede passera demain une IRM.
L’info. Un nouveau visage était visible, hier après-midi, à l’entraînement : celui de John Agnimou. Agé de 23 ans, ce gaucher à vocation offensive sera mis à l’essai toute la semaine. Cet Ivoirien évoluait jusqu’en juin dernier sous les couleurs du Muang Thong United FC en Thaïlande.
Sissoko hospitalisé
L’alerte était sérieuse. Le week-end dernier, une fièvre tenace affolait le mercure. Hier, décision a été prise d’emmener Oumar Sissoko à l’hôpital. Verdict : le gardien messin souffrirait du paludisme. Une maladie contractée lors d’un rassemblement avec sa sélection nationale : « Il va être hospitalisé trois jours. Ensuite, il faudra voir si cette forme de paludisme ne laisse pas de séquelles. Nous en saurons davantage ces prochains jours », observe l’aréopage médical du club. Pour se prémunir du paludisme, mal qui sévit encore de nos jours au Mali, les internationaux sont soumis à un régime drastique : « Nous devons prendre des cachets durant les stages. Peut-être qu’il a oublié de les prendre », avance Adama Tamboura, compatriote de Sissoko.
J.-M. C.