Adama Tamboura et les Messisns ont été proches de signer leur troisième succès de la saison. C’est partie remise. Photo Pascal BROCARD
Les Messins ont prouvé, hier à Clermont, qu’ils étaient capables de révolte et de constance. Même si le résultat nul (1-1) laisse planer un soupçon de frustration.
Lutter. Tel était le mot d’ordre du FC Metz, hier. Lutter contre ses propres démons tout d’abord. Lutter contre les éléments ensuite. Contre un vent de face frappant les visages messins tout au long d’une première période démarrée timidement. Pas de piquet de grève pour autant... Non. Juste le temps de passer à la pompe, histoire de s’approvisionner d’un carburant faisant cruellement défaut ces derniers temps : la confiance. Et le recadrage entrepris cette semaine par Dominique Bijotat a, semble-t-il, porté ses fruits.
De notre envoyé spécial à Clermont-Ferrand
Car pour Metz, reprendre le travail après une vaste opération escargot menée à Grenoble puis face à Angers était nécessaire... Certes, la première revendication offensive était à mettre à l’actif des Clermontois, également en quête de la bonne carburation. C’était Nicolas Bayod qui jouait ainsi avec le vent pour placer une frappe vicieuse bien captée par Joris Delle (14 e). La réponse messine ne tardait pas à venir et elle était signée Olivier Cassan, idéalement servi par Ludovic Guerriero. Mais la frappe de l’ancien Ruthénois était contrée in extremis par Abboulaye (20 e).
C’était le moment que choisissaient les coéquipiers de Romain Brégerie pour perturber la circulation clermontoise. Mieux, ils décidaient de s’installer le camp auvergnat. A l’image d’Adama Tamboura, auteur d’un numéro solo au milieu de la défense. Malheureusement, sa frappe flirtait avec la transversale de Fabre (27 e). Ce regain d’activité, conjugué à la fébrilité de son adversaire, permettait au FC Metz de serrer un peu plus son étreinte. En vain...
Clermont, malmené, était d’ailleurs tout prêt de réduire à néant ce bel élan : la reprise manquée d’Ekobo profitait à Bayod, qui, seul au point de penalty, levait trop sa frappe (34 e).
Metz termine à dix
Un avertissement sans frais, mais qui permettait aux hommes de Michel Der Zakarian d’aborder la seconde période avec un petit supplément d’âme. Sans, pour autant, inquiéter Joris Delle. Du coup, les Lorrains, qui avaient retrouvé, hier, leur rassurant 4-5-1, se remettaient en ordre de bataille et David Fleurival obligeait Fabre à une intervention du bout des gants (57 e). Preuve supplémentaire de cette belle envie messine, cette belle combinaison Cassan - Englebert - Tamboura. Mais la tentative du Malien était contrée (62 e).
Finalement, c’était Mario Mutsch, d’une frappe de trente mètres déviée par un défenseur clermontois qui se chargeait de tromper Fabre (1-0, 66 e). Une juste récompense que M. Stéphane Bré se chargeait de démolir à peine dix minutes plus tard en accordant aux Clermontois un coup-franc indirect dans la surface de réparation. Motif de cette sanction : un pied trop levé de d’Adama Tamboura. Chaussidière, en force, remettait les deux équipes à égalité (1-1, 76 e).
KO debout les Messins ? Pas du tout. Dès la remise en jeu, Tenema N’Diaye se présentait seul face à Fabre... et perdait son duel (77 e). Puis, en même temps que le vent semblait perdre de sa vitesse, le jeu s’accélérait de part et d’autre. Et si Sauvadet permettait, par deux fois, à Joris Delle de s’illustrer (85 e, 89 e), M. Bré n’était pas en reste en donnant un second avertissement à Gueye pour une faute guère évidente (88 e).
Evidente, par contre, la nette impression que Metz a franchi un palier, hier, en Auvergne. Certes, guère suffisant pour se donner une bonne bouffée d’oxygène au classement, mais porteuse d’espoirs. En en ce temps de crise, c’est toujours bon à prendre.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Publié le 30/10/2010
Mutsch, une première amère
Joris Delle a permis à Metz de préserver le point du match nul en fin de rencontre. Photo Pascal BROCARD
EN VUE
Joris Delle. Il lui a fallu faire preuve de beaucoup de vigilance face au vent en première période. Une tâche à laquelle il s’est parfaitement employé, notamment sur la frappe vicieuse de Bayot (14 e). En fin de match, le gardien messin a préservé le point du nul en s’opposant, par deux fois à Sauvadet (85 e, 89 e)
Kalidou Koulibaly. Pour sa deuxième titularisation dans l’axe de la défense, Kalidou Koulibaly a fait preuve d’une belle maîtrise et d’un sens du placement judicieux. Il a d’ailleurs privé Privat d’une véritable exposition.
DANS L’OMBRE
Tenema N’Diaye. Placé seul en pointe, l’attaquant malien s’est beaucoup dépensé. Mais s’il n’a jamais rechigné à la tâche, il n’est pas parvenu à se mettre en bonne position... jusqu’à la 77 e minute. En frappant directement dans les bras de Fabre, il a sans doute privé les Messins de trois points qui leur tendaient les bras.
Guerreiro. Evacué sur une civière dès la septième minute, le milieu de terrain messin a semblé souffrir d’une estafilade de quatre centimètres sur le mollet gauche. Il s’est battu, mais n’a pas eu son rendement habituel.
PAROLES, PAROLES...
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz) : « Nous avons réalisé une très bonne première mi-temps. A la reprise, j’ai vu également de bonnes choses par période. Au final, le point du match nul est un minimum, d’autant que j’estime qu’il n’y a pas que mon équipe qui a mal géré le dernier quart d’heure... »
Gaëtan Englebert (milieu de terrain de Metz) : « On a réalisé le match qu’il fallait. Ce résultat nul laisse donc beaucoup de regrets et de frustration car nous avons fait preuve d’engagement. Les Clermontois ont une occasion durant cette partie et ils marquent... »
TEMPS ADDITIONNEL
Mais où est donc passé le chauffeur ? S’ils se sont rendus en avion à Clermont hier, les Messins avaient affrété un bus pour leur permettre de gagner leur hôtel puis le stade. A la sortie des vestiaires, alors que la majorité des joueurs étaient déjà installés, prêts à prendre le départ vers l’aéroport, le chauffeur du dit bus avait disparu. Après plusieurs appels dans les coursives de Gabriel-Monpied, ce dernier a finalement fait son apparition...
J.-S. G.
Publié le 30/10/2010
L’HOMME DU MATCH
Enchaîner les matches ne semble pas perturber le défenseur luxembourgeois. Au contraire. Mordant dans son couloir droit, il a réduit au silence Romain Alessandrini, l’une des révélations de ce début de championnat de Ligue 2. Mieux, c’est lui qui a libéré les Messins d’une frappe de trente mètres. Mais l’égalisation clermontoise l’a finalement privé de célébrer dignement son premier but sous les couleurs du FC Metz.
Bré : faux et usage de faux
Les Messins se souviendront longtemps de la dernière de Stéphane Bré. Plutôt convainquant durant soixante-seize minutes, M. l’arbitre a sans doute jugé bon de laisser une dernière ligne sur son CV, notamment entaché par une suspension de quatre mois, en 2005 pour avoir fait circuler un faux classement des arbitres européens. Hier, la condamnation portait la mention faux et usage de faux. En pénalisant Tamboura pour un pied jugé trop haut (un dégagement comme il s’en fait tous les week-ends sur tous les stades du monde) puis en excluant Gueye pour une faute imaginaire, Stéphane Bré n’a pas manqué sa sortie. « Je ne veux pas dire du mal de l’arbitre... On va le laisser aller se reposer. Il en a besoin. » Paroles de Mario Mutsch...
J.-S. G.