R.L. 02/11 : Koulibaly, le jour d’après
Publié : 02 nov. 2010, 07:46
Koulibaly, le jour d’après

Le ballon n’a jamais tourné aussi rond pour Kalidou Koulibaly, auteur de deux titularisations remarquées. Photo Stéphane STIFTER
Invité à retourner faire ses gammes à Saint-Dié, son club formateur, après seulement deux ans de présence, Kalidou Koulibaly est revenu au FC Metz par la grande porte la saison dernière. Et il ne compte pas la refermer.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Des sourires qui en disent long. Des liens d’amitiés qui s’entretiennent. Et qu’importe le chemin, même celui menant du terrain d’entraînement aux vestiaires messins, ces quatre-là n’ont pas l’intention de se perdre en route. Yeni N’Gbakoto, Anthony M’Fa, Gaëtan Bussmann et Kalidou Koulibaly sont inséparables. Liés à jamais par un pacte signé le 1er mai dernier au beau milieu du Stade de France.
« La victoire en Coupe Gambardella ? Une grosse et belle aventure, une histoire de solidarité. » L’œil de Kalidou Koulibaly brille encore lorsqu’il jette un regard sur l’écran géant de ses souvenirs. « Le plus intense, je crois, c’est lorsque nous nous sommes tous précipités vers Anthony M’Fa après le dernier tir au but », glisse le jeune défenseur de dix-neuf ans. Pourtant, cette douce saveur aujourd’hui encore enivrante, ce dernier n’a failli jamais y goûter. « Lorsque je suis sorti du tunnel du Stade de France, la première image qui m’a traversé l’esprit, c’est moi, pénétrant sur un terrain de CFA 2, un an auparavant, jour pour jour. »
Sous les couleurs de Saint-Dié. Là où l’histoire de Kalidou Koulibaly a commencé… Le 20 juin 1991 très précisément. « Mes parents sont sénégalais, explique-t-il. Ils avaient une vingtaine d’années lorsqu’ils ont débarqué à Paris pour travailler. Peu après, ils se sont installés dans les Vosges… » Le petit Kalidou, aujourd’hui 1,95 m pour 89 kg, est donc l’un des rares Lorrains de l’effectif du FC Metz, club qu’il a rejoint à l’âge de douze ans. « J’ai signé ma première licence à Saint-Dié à huit ans, avant que les dirigeants messins me remarquent et me fassent venir au centre de préformation. » Une aventure qui tourne court à peine deux saisons plus tard. « On m’a signifié que j’étais trop léger. » Retour à la case départ.
« Un mal pour un bien »
« Sur le coup, ce fut une petite déception, mais cela m’a fait du bien de retrouver ma ville natale et ma famille. J’ai mûri plus vite, notamment lorsque j’ai intégré l’équipe première de Saint-Dié. Je me suis retrouvé au beau milieu d’adultes, pères de famille pour certains d’entre eux. Avec le recul, et au regard de ma situation actuelle, le fait d’avoir été écarté du centre, fut un mal pour un bien. » D’autant qu’entre deux matches en CFA 2, Kalidou Koulibaly jonglent avec ses livres d’histoire-géo, de maths et d’économie.
Et c’est avec un Bac ES en poche, « mention assez bien » précise-t-il, qu’il reprend le chemin de Saint-Symphorien. « Mes potes restés au FC Metz (Bussmann, M’Fa et N’Ganvala notamment) m’avaient fait part de quelques bruits qui couraient à mon sujet. Mais je n’y faisais pas trop attention. » Et puis, à la fin de la saison 2008-2009, le téléphone sonne. Au bout du fil, les dirigeants messins qui ont, malgré son éviction, suivi avec attention sa progression. « Une vraie surprise ! J’avais presque tiré un trait sur une carrière professionnelle, malgré un essai à Fribourg, en Allemagne. J’aspirais juste à jouer le plus haut possible au niveau amateur. »
L’aubaine est trop belle. Il la saisit à bras-le-corps malgré la grosse charge de travail à laquelle il n’est plus habitué et « un jeu plus posé et plus construit » auquel il lui faut s’adapter. Un challenge qu’il relève finalement sans difficulté. Régulièrement appelé par José Pinot en équipe réserve, il contribue largement à la remontée en CFA juste après avoir soulevé la Coupe Gambardella avec les U19.
« Le plus difficile commence »
Un an après son retour en Moselle, le jeune homme ne regrette donc pas son choix. « Lorsque Metz m’a rappelé, quelques clubs de CFA et une équipe de Ligue 1 m’ont contacté, explique-t-il, tout en refusant poliment de citer des noms. Mais dans ma tête, c’était très clair : mon premier contrat, je voulais absolument le signer au FC Metz. Maintenant, le plus difficile commence : il faut que je confirme. » Et comme pour lui certifier qu’il est sur la bonne voie, Dominique Bijotat fait appel à ses services le 20 août dernier à l’occasion de la venue de Vannes au stade Saint-Symphorien (il était entré en jeu à la 69 e minute). Une surprise pour l’intéressé ? « Oui et non, assure-t-il. J’étais flatté que le coach me fasse confiance, mais après tout je suis là pour travailler et donc progresser… »
Il franchit encore un palier le 19 octobre en fêtant sa première titularisation dans l’axe de la défense pour pallier le forfait de Romain Brégerie, malade. Une fête gâchée par la défaite et « la grosse occasion que je manque en fin de première période ». Qu’importe, quatorze jours plus tard, il rechausse les crampons à Clermont, « pour prouver qu’à Grenoble il ne s’agissait pas juste d’un coup d’éclat ». Pari gagné. Et ce n’est pas le Clermontois Privat, totalement privé de ballon, qui prétendra le contraire…
La suite ? « Tenter d’aller chercher une place de titulaire, même si je sais pertinemment que ce sera difficile. Mon poste demande beaucoup d’expérience, et dans ce domaine j’ai encore de la marge. On verra… »
Vendredi, Le Mans vient défier son équipe qui a un besoin impérieux de points. Il coupe. « J’espère faire partie du groupe, mais ce qu’il faut vraiment, c’est une victoire afin de sortir enfin de cette mauvaise situation. Pour nous, pour les supporters et l’ensemble des salariés du club. » Pour ne pas se perdre en route…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Publié le 02/11/2010
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : deux séances d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (10h). Demain : une séance (10h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Clermont - Metz (13 e journée de Ligue 2), vendredi 29 octobre : 1-1. Prochain match : Metz - Le Mans (14 e journée de L2), vendredi 5 novembre (20h). A suivre : Boulogne - Metz (15 e journée de L2), vendredi 12 novembre (20h) ; Metz - Sedan (16 e journée de L2), vendredi 26 novembre (20h).
A l’infirmerie. A l’exception de Kevin Diaz (genou) et Oumar Sissoko (convalescent), Dominique Bijotat disposait, hier, de l’intégralité de son groupe. Christophe Marichez et Fallou Diagne ont ainsi participé à l’intégralité des deux séances programmées hier. Par contre, s’ils ont pris part aux différents ateliers dans la matinée, Rudy Gestede (adducteurs) et Mahamane Traoré (genou) ont ensuite travaillé à l’écart du groupe en compagnie de Luc Labeeu, le kiné messin.
Suspendu. Exclu lors de la dernière journée à Clermont, Cheikh Gueye purgera son match automatique de suspension, vendredi, à l’occasion de la venue du Mans.
Buteurs. N’Diaye, Sakho (2 buts) ; Brégerie, Diaz, Cassan, Fleurival, Mutsch (1 but).
Le ballon n’a jamais tourné aussi rond pour Kalidou Koulibaly, auteur de deux titularisations remarquées. Photo Stéphane STIFTER
Invité à retourner faire ses gammes à Saint-Dié, son club formateur, après seulement deux ans de présence, Kalidou Koulibaly est revenu au FC Metz par la grande porte la saison dernière. Et il ne compte pas la refermer.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Des sourires qui en disent long. Des liens d’amitiés qui s’entretiennent. Et qu’importe le chemin, même celui menant du terrain d’entraînement aux vestiaires messins, ces quatre-là n’ont pas l’intention de se perdre en route. Yeni N’Gbakoto, Anthony M’Fa, Gaëtan Bussmann et Kalidou Koulibaly sont inséparables. Liés à jamais par un pacte signé le 1er mai dernier au beau milieu du Stade de France.
« La victoire en Coupe Gambardella ? Une grosse et belle aventure, une histoire de solidarité. » L’œil de Kalidou Koulibaly brille encore lorsqu’il jette un regard sur l’écran géant de ses souvenirs. « Le plus intense, je crois, c’est lorsque nous nous sommes tous précipités vers Anthony M’Fa après le dernier tir au but », glisse le jeune défenseur de dix-neuf ans. Pourtant, cette douce saveur aujourd’hui encore enivrante, ce dernier n’a failli jamais y goûter. « Lorsque je suis sorti du tunnel du Stade de France, la première image qui m’a traversé l’esprit, c’est moi, pénétrant sur un terrain de CFA 2, un an auparavant, jour pour jour. »
Sous les couleurs de Saint-Dié. Là où l’histoire de Kalidou Koulibaly a commencé… Le 20 juin 1991 très précisément. « Mes parents sont sénégalais, explique-t-il. Ils avaient une vingtaine d’années lorsqu’ils ont débarqué à Paris pour travailler. Peu après, ils se sont installés dans les Vosges… » Le petit Kalidou, aujourd’hui 1,95 m pour 89 kg, est donc l’un des rares Lorrains de l’effectif du FC Metz, club qu’il a rejoint à l’âge de douze ans. « J’ai signé ma première licence à Saint-Dié à huit ans, avant que les dirigeants messins me remarquent et me fassent venir au centre de préformation. » Une aventure qui tourne court à peine deux saisons plus tard. « On m’a signifié que j’étais trop léger. » Retour à la case départ.
« Un mal pour un bien »
« Sur le coup, ce fut une petite déception, mais cela m’a fait du bien de retrouver ma ville natale et ma famille. J’ai mûri plus vite, notamment lorsque j’ai intégré l’équipe première de Saint-Dié. Je me suis retrouvé au beau milieu d’adultes, pères de famille pour certains d’entre eux. Avec le recul, et au regard de ma situation actuelle, le fait d’avoir été écarté du centre, fut un mal pour un bien. » D’autant qu’entre deux matches en CFA 2, Kalidou Koulibaly jonglent avec ses livres d’histoire-géo, de maths et d’économie.
Et c’est avec un Bac ES en poche, « mention assez bien » précise-t-il, qu’il reprend le chemin de Saint-Symphorien. « Mes potes restés au FC Metz (Bussmann, M’Fa et N’Ganvala notamment) m’avaient fait part de quelques bruits qui couraient à mon sujet. Mais je n’y faisais pas trop attention. » Et puis, à la fin de la saison 2008-2009, le téléphone sonne. Au bout du fil, les dirigeants messins qui ont, malgré son éviction, suivi avec attention sa progression. « Une vraie surprise ! J’avais presque tiré un trait sur une carrière professionnelle, malgré un essai à Fribourg, en Allemagne. J’aspirais juste à jouer le plus haut possible au niveau amateur. »
L’aubaine est trop belle. Il la saisit à bras-le-corps malgré la grosse charge de travail à laquelle il n’est plus habitué et « un jeu plus posé et plus construit » auquel il lui faut s’adapter. Un challenge qu’il relève finalement sans difficulté. Régulièrement appelé par José Pinot en équipe réserve, il contribue largement à la remontée en CFA juste après avoir soulevé la Coupe Gambardella avec les U19.
« Le plus difficile commence »
Un an après son retour en Moselle, le jeune homme ne regrette donc pas son choix. « Lorsque Metz m’a rappelé, quelques clubs de CFA et une équipe de Ligue 1 m’ont contacté, explique-t-il, tout en refusant poliment de citer des noms. Mais dans ma tête, c’était très clair : mon premier contrat, je voulais absolument le signer au FC Metz. Maintenant, le plus difficile commence : il faut que je confirme. » Et comme pour lui certifier qu’il est sur la bonne voie, Dominique Bijotat fait appel à ses services le 20 août dernier à l’occasion de la venue de Vannes au stade Saint-Symphorien (il était entré en jeu à la 69 e minute). Une surprise pour l’intéressé ? « Oui et non, assure-t-il. J’étais flatté que le coach me fasse confiance, mais après tout je suis là pour travailler et donc progresser… »
Il franchit encore un palier le 19 octobre en fêtant sa première titularisation dans l’axe de la défense pour pallier le forfait de Romain Brégerie, malade. Une fête gâchée par la défaite et « la grosse occasion que je manque en fin de première période ». Qu’importe, quatorze jours plus tard, il rechausse les crampons à Clermont, « pour prouver qu’à Grenoble il ne s’agissait pas juste d’un coup d’éclat ». Pari gagné. Et ce n’est pas le Clermontois Privat, totalement privé de ballon, qui prétendra le contraire…
La suite ? « Tenter d’aller chercher une place de titulaire, même si je sais pertinemment que ce sera difficile. Mon poste demande beaucoup d’expérience, et dans ce domaine j’ai encore de la marge. On verra… »
Vendredi, Le Mans vient défier son équipe qui a un besoin impérieux de points. Il coupe. « J’espère faire partie du groupe, mais ce qu’il faut vraiment, c’est une victoire afin de sortir enfin de cette mauvaise situation. Pour nous, pour les supporters et l’ensemble des salariés du club. » Pour ne pas se perdre en route…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Publié le 02/11/2010
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : deux séances d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (10h). Demain : une séance (10h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Clermont - Metz (13 e journée de Ligue 2), vendredi 29 octobre : 1-1. Prochain match : Metz - Le Mans (14 e journée de L2), vendredi 5 novembre (20h). A suivre : Boulogne - Metz (15 e journée de L2), vendredi 12 novembre (20h) ; Metz - Sedan (16 e journée de L2), vendredi 26 novembre (20h).
A l’infirmerie. A l’exception de Kevin Diaz (genou) et Oumar Sissoko (convalescent), Dominique Bijotat disposait, hier, de l’intégralité de son groupe. Christophe Marichez et Fallou Diagne ont ainsi participé à l’intégralité des deux séances programmées hier. Par contre, s’ils ont pris part aux différents ateliers dans la matinée, Rudy Gestede (adducteurs) et Mahamane Traoré (genou) ont ensuite travaillé à l’écart du groupe en compagnie de Luc Labeeu, le kiné messin.
Suspendu. Exclu lors de la dernière journée à Clermont, Cheikh Gueye purgera son match automatique de suspension, vendredi, à l’occasion de la venue du Mans.
Buteurs. N’Diaye, Sakho (2 buts) ; Brégerie, Diaz, Cassan, Fleurival, Mutsch (1 but).