Génération Grenatavait sorti le grand jeu à l’occasion du derby face à Nancy, le 30 octobre 2007, en Ligue 1. Après-demain, le groupe de supporters messins fêtera ses quinze ans. En Ligue 2. Photo Pascal BROCARD
Le plus ancien groupe de supporters messins célébrera ses quinze ans, vendredi, à l’occasion de la venue de Sedan à Saint-Symphorien. Ambiance en tribune Ouest avec le porte-parole de Génération Grenat, Xavier Schmitt.
L’idée de Linden
Les Ultras marseillais, les Ultras marines de Bordeaux, les Bad Gones de Gerland. Et juste derrière par ordre d’arrivée dans le paysage des tribunes françaises, Génération Grenat : créé en 1995, le groupe de supporters messins fait partie des plus anciennes entités du football national.
Née de la fusion du Kop et du Nouveau supporter messin, la G.G. doit sa création à Jean-Pascal Linden, à son épouse, Valérie, et à Xavier Schmitt. « L’idée, explique ce dernier, devenu porte-parole, était de mettre en place une structure de poids dans l’optique de faire vivre le stade différemment. » Le poids en question se chiffrait à 3000 âmes au plus fort de l’histoire du FC Metz, « dans les années 1997, 1998, 1999 ». De quoi regretter plus encore la déliquescence des résultats sportifs du club à la Croix de Lorraine : aujourd’hui, Génération Grenat rassemble péniblement un peu plus de 300 fidèles.
Dans le rétro
« Nous avons organisé notre premier déplacement à Noisy-le-Sec, en 1995, pour un match de Coupe de France », rappelle Xavier Schmitt. Quatre ans plus tard, pour la finale de la Coupe de la Ligue face à Lens, Génération Grenat parvient à remplir 111 bus à destination du Stade de France. « Nous avons aussi tous les matches de Coupe d’Europe à notre actif… »
« L’équipe qui nous a le plus marqués, c’est celle de 1997-1998. C’est celle qui s’est montrée la plus proche de nous. Cela n’empêchait pas les tensions : en 1997, à leur retour de Bordeaux où ils avaient perdu 6-0, nous étions allés les voir au décrassage et l’ambiance était électrique, mais nous avions continué à les soutenir. Ils avaient d’ailleurs remporté leur déplacement suivant… Ça avait donné lieu à une grosse fête. » Une autre est prévue vendredi, pour la réception de Sedan. « Le club nous a offert une centaine de places : nous allons inviter des membres de clubs de supporters amis, de Trêves, du Havre, de Fribourg… »
Metz vu de l’Ouest
Du bas de la tribune Ouest, leur quartier général, les supporters de Génération Grenat subissent, à leur manière, les difficultés sportives rencontrées depuis plusieurs saisons. Plus précisément depuis la relégation en Ligue 2. Là, la déception s’habille de mécontentement et s’accompagne de l’idée d’un changement de mentalité des joueurs. Mais qu’attendent-ils, au fond, ces fidèles ? « Que les gars mouillent le maillot. On n’a pas l’impression que c’est toujours le cas. Les difficultés économiques du club, nous en sommes conscients mais aujourd’hui, nous avons l’impression que Metz est dépassé par les événements. On ne comprend pas très bien ce qui se passe. Nous serons toujours derrière le club, mais en ce moment, ce n’est pas facile. On aimerait bien être persuadé que tout le monde a conscience de l’urgence, parce qu’elle est là : il faut sauver le FC Metz. »
Après-demain, à Saint-Symphorien, Génération Grenat sera encore là pour donner de la voix afin de célébrer ses quinze ans. Reste à savoir quel cadeau l’équipe de Dominique Bijotat sera capable de lui offrir…
Cédric BROUT.
Publié le 24/11/2010
Faber, le relais Cœur Grenat
Les temps ont changé. Et pas seulement sur le terrain, aux yeux de Génération Grenat et de son porte-parole, Xavier Schmitt : à l’instar des performances sportives et des relations avec les joueurs, la communication avec les dirigeants messins semble elle aussi souffrir d’une certaine érosion. « Avant, on traitait directement avec Carlo Molinari… » Aujourd’hui, s’il arrive encore aux responsables de la section de rencontrer son successeur, Bernard Serin, en direct live, les échanges se font généralement par le biais d’un intermédiaire nommé Alain Faber.
« On arrive progressivement à faire le lien »
« Copain d’école » du président Bernard Serin, « ami de fac » du directeur sportif Joël Muller, Alain Faber assume pour la deuxième saison de suite la présidence de Cœur Grenat, cette structure mise en place il y a quatre ans afin de fédérer la dizaine de groupes de supporters répertoriés par le FC Metz. Soit plus de cinq cents personnes. « Nous avons instauré plusieurs commissions, l’une consacrée aux œuvres sociales, une autre au marketing, et une autre aux animations. Et là, c’est vrai que ce n’est pas toujours facile de rassembler les fidèles. Ils ont tous le FC Metz dans le cœur, mais ils expriment cette passion à leur façon. »
Ancien proviseur à la retraite, secrétaire du club des ambassadeurs, « qui tente de rapprocher les entreprises et le FC Metz », le responsable de Cœur Grenat estime pour sa part que les relations entre supporters et dirigeants « se clarifient et s’améliorent. On arrive progressivement à faire le lien. »
C. B.