Alexix Allart, au centre, crédité de sept buts sera à surveiller demain soir à Saint-Symphorien. Photo MAXPPP.
Nanti de la plus prolifique attaque du championnat, Sedan débarque demain à Metz dans la peau d’un postulant crédible à l’accession.
Attaque de feu
« Voir des buts, c’est toujours plaisant. » Pascal Urano, esthète président de Sedan, prend à nouveau du plaisir dans le très cosy stade Louis-Dugauguez. Impériaux à domicile depuis 14 mois, les Ardennais affichent une moyenne ahurissante de 2,75 buts par match dans leur antre. La dernière victime de la furia sedanaise se nomme Ajaccio, sévèrement fessé lors de la 15 e journée (4-1).
Avant les Corses, Vannes avait été piétiné par les sangliers des Ardennes (13 e journée, 4-0), tout comme Istres (9 e journée, 5-1) et Clermont (6 e journée, 4-0). Metz, titulaire d’un bilan offensif famélique (9 buts), peut saliver devant le tableau de marche de son convive, demain, à Saint-Symphorien.
Avec 32 buts inscrits depuis l’ouverture du championnat, Sedan cultive un réalisme impressionnant. L’actuelle meilleure attaque de la Ligue 2 s’appuie sur un triumvirat explosif : Allart et Karaboué culminent à sept réalisations chacun tandis que l’expérimenté Nicolas Fauvergue, ancien attaquant du LOSC, s’est parfaitement intégré à sa nouvelle formation (4 buts).
Maturité
Après deux saisons décevantes (12 e en 2009, 9 e en 2008), Sedan arrive au terme du cycle de trois ans assigné par Pascal Urano pour retrouver l’élite. Une durée également évoquée en début d’exercice par son homologue messin Bernard Serin pour renouer avec la Ligue 1. La situation comptable de Sedan et Metz traduit parfaitement le stade d’avancement divergent des deux équipes : « Metz rencontre les mêmes difficultés que nous avions éprouvées il y a deux ans, observe le magnat du BTP dans les Ardennes. Ce club est en reconstruction, il faut du temps pour retrouver une impulsion. »
Par opposition à la grande vague de migration messine, Sedan a su conserver ses hommes durant l’intersaison. Très convoités, le milieu Yohan Eudeline et le gardien Benoît Costil sont toujours sous les ordres de Landry Chauvin. L’entraîneur, homme de base du projet sedanais, s’appuie sur un collectif homogène nanti d’un réel vécu et qui a su digérer le départ de Paul Baysse pour le Stade Brestois. De quoi commencer à humer le parfum enivrant de l’élite ? « Ça sentira peut-être la Ligue 1 au soir de la 38e journée… »
Loin des yeux…
Auteur d’un début de championnat tonique, le prochain adversaire du FC Metz éprouve ses principales difficultés hors de ses bases. C’est à l’extérieur que les partenaires de Nicolas Fauvergue ont semé le plus de points : défaits à Tours (1 re journée, 4-3), Nîmes (8 e journée, 2-0), Laval (14 e journée, 3-0) et contraints au partage des points à Dijon (3 e journée, 1-1), Evian (12 e journée, 2-2) et au Havre (10 e journée, 1-1), ils ont signé leur unique succès sur le terrain d’Angers le 27 août dernier (5 e journée, 3-0). Preuve que le dauphin de Tours au général voyage le cœur lourd. Preuve aussi que l’armada ardennaise peut parfois tirer à blanc…
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 25/11/2010
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance. Aujourd’hui : entraînement à 15h. Demain : Metz - Sedan.
D’un match à l’autre. Dernier match : Le Mée-sur-Seine (DH) - Metz (7 e tour de Coupe de France), dimanche 21 novembre : 0-0 (Metz vainqueur aux t.a.b., 2-4). Prochain match : Metz - Sedan (16 e journée de Ligue 2), vendredi 26 novembre à 20h. A suivre : Le Havre - Metz (17 e journée), vendredi 3 décembre à 20h ; Boulogne - Metz (match en retard de la 15e journée), mardi 7 décembre à 19h; Metz - Istres (18 e journée), vendredi 17 décembre à 20h.
A l’infirmerie. Christophe Marichez soigne une contracture au mollet. Merlin Tandjigora est toujours en phase de reprise.
Zénier : « Les bons et les autres… »
Bernard Zénier, ancien recruteur du FC Metz, a traité avec de nombreux agents. Son regard.
• Comprenez-vous le voile de suspicion qui entoure le métier d’agent sportif ? « Comme dans toute activité professionnelle, il y a les bons et les autres, ceux qui agissent correctement pour le bien des joueurs et ceux qui ne sont attirés que par l’appât du gain. »
• Accordiez-vous facilement votre confiance lorsque vous étiez en charge du recrutement au FC Metz ? « Je l’accordais plus facilement à ceux qui appartenaient au milieu du football. Avant, il y avait très peu d’agents. Ils étaient réputés pour leur honnêteté, comme Frédéric Dobraje. »
• Lorsque vous étiez encore joueur, aviez-vous recours au service d’un conseiller ? « Non, cette profession s’est surtout démocratisée dans les années 1990. A mon époque, seul Platini était conseillé. Je n’ai jamais eu besoin de personne pour négocier mes contrats. »
• Quels conseils donneriez-vous à un jeune joueur ? « De prendre conseil auprès de ses dirigeants et des tauliers de l’équipe. De s’engager avec quelqu’un du milieu du foot qui lui présente un plan de carrière. Pas un mercenaire qui ne pense qu’à le transférer pour empocher une bonne commission. »
• Vous souvenez-vous d’une négociation cocasse ? « Dans un pays d’Europe de l’Est, le représentant d’un joueur m’a proposé une somme d’argent pour lui offrir un contrat. Je lui ai dit qu’il valait mieux oublier cette proposition… »
• Avec votre réseau, ce métier ne vous a jamais attiré ? « Non, jamais. J’aurais du mal à faire passer un joueur moyen pour un Maradona (rires). Ce n’est pas dans mon tempérament… »
J.-M. C.