Adjoint de Dominique Bijotat, l’entraîneur messin, Patrick Hesse cultive une discrétion qui ne l’empêche pas de sortir de l’ombre : « Je me demande parfois si tout le monde se rend bien compte de notre situation »…
Six mois. Six mois qu’il découvre la sphère professionnelle. A son arrivée à Saint-Symphorien, Patrick Hesse avait le sourire. Les jours passés et les déceptions sportives accumulées n’y ont rien changé. Hier encore, à quelques heures de prendre le train en direction du Havre – où le FC Metz, dix-neuvième au classement, a rendez-vous aujourd’hui – Patrick Hesse affichait la bonhomie qu’on lui connaît. Un trait de caractère qui n’empêche pas la clairvoyance, comme en atteste les mots de l’adjoint de Dominique Bijotat.
• La première question est simple : quel regard porte l’entraîneur-adjoint du FC Metz sur son quotidien ? « Au niveau de mon poste, je le vis bien. Il m’a fallu passer par une période de découverte, mais aujourd’hui, je sais comment fonctionner avec Dominique ( Bijotat) et comment répondre à ses attentes. »
• Et sur la situation, disons "délicate", de votre équipe ? « Je suis comme tout le monde ici : nos résultats ne font pas plaisir à voir. C’est vrai que nos trois premiers matches ( trois défaites) ne nous ont pas aidés à nous mettre en confiance, c’est vrai que nous sommes en progrès… Beaucoup d’entraîneurs disent que nous ne resterons pas dans la zone rouge, mais en attendant, ils repartent toujours avec quelque chose lorsque nous les rencontrons. Le constat est simple, nous ne montrons pas assez d’agressivité pour une équipe classée comme la nôtre… »
• Dans ce cas-là, on évoque souvent un manque au niveau de l’état d’esprit. C’est le cas au FC Metz ? « Oui, je le pense. Je me demande parfois si tout le monde se rend bien compte de notre situation et de notre position au classement. Dix-neuvième après seize journées de championnat... »
« Le sujet revient régulièrement »
• Pourtant, cette dix-neuvième place que vous occupez est bien réelle… Comment ne pas avoir conscience du danger qui guette ? « C’est difficile à expliquer. Le sujet revient régulièrement dans les entretiens, individuels et collectifs, que nous avons avec les joueurs après chaque match. Est-ce qu’ils ont l’impression – parce qu’on ne se fait pas dominer de la tête et des épaules – que la roue va finir par tourner ? Moi je le dis, la roue ne tournera pas toute seule. Il y a un état d’esprit qu’une formation potentiellement relégable doit avoir pour espérer s’en sortir…. Et peut-être que tout le monde ne l’a pas dans nos vestiaires. »
• Vous parliez d’une carence au niveau de l’agressivité. Comment doit-elle se manifester au juste ? « Par plus de courses, plus de confiance en soi et en ses coéquipiers, plus de niaque, celle qui manque parfois pour marquer un petit but… Maintenant, c’est vrai que beaucoup de nos joueurs n’ont jamais été confrontés à cette situation. Ludo ( Guerriero) fait partie des rares qui ont déjà vécu dans l’urgence… »
• Et vous, dans votre passé de joueur, avez-vous déjà traversé ce genre de période ? « Oui, quand j’évoluais à Forbach, en CFA. Nous avions réussi à ne pas descendre. L’état d’esprit était différent. C’est sûr, notre jeu n’était pas toujours académique, mais dans l’impact, dans l’engagement, nous n’étions jamais battus. C’est ce qui nous avait sauvés. »
Cédric BROUT.
Publié le 03/12/2010
Metz, le compte à rebours est déclenché
Gaëtan Englebert devrait réintégrer le milieu de terrain messin, ce soir, au Havre. Photo Pascal BROCARD
Pour atteindre la trêve avec un minimum d’espoir en poche, Metz se doit de ramener un petit quelque chose du Havre, invaincu à domicile…
L e contexte. Le froid, le gel et la neige se sont mis, cette semaine, en travers de la route des joueurs messins. Résultat, dixit Dominique Bijotat, « pas une seule séance d’entraînement normale » pour préparer ce qui se présente comme un rendez-vous, sinon décisif, tout au moins capital pour l’avenir, aujourd’hui au Havre. Sur le terrain d’une équipe invaincue depuis le coup d’envoi du championnat, les Messins auront la lourde tâche de réparer leurs multiples "oublis" des semaines écoulées : ils ont oublié de marquer lors des trois derniers matches (championnat et Coupe de France), et ils ont oublié de gagner depuis le 15 octobre et la venue de Dijon (3-1)...
La semaine passée, la défense messine a certes tenu le choc face à Sedan, meilleure attaque de Ligue 2, mais cela ne lui a rapporté qu’un point. Car dans le même temps, l’inefficacité offensive des Grenats a encore sauté aux yeux.
L’enjeu. « Bien sûr, poursuit l’entraîneur, la responsabilité en revient d’abord aux attaquants, mais il n’y a pas qu’eux. Nous sommes encore beaucoup trop lents dans la construction, on ne joue pas assez en première intention et on ne pèse pas sur le but adverse. » Autant de choses connues, trop connues, à rectifier rapidement, en l’occurrence dès aujourd’hui, car le temps passe, plus vite encore pour un condamné potentiel à la relégation. Metz, dix-neuvième avec treize unités au compteur, n’a plus que quatre rendez-vous avant la trêve pour atteindre l’objectif « de la vingtaine de points ». Trois de ses rendez-vous se dérouleront à l’extérieur – où il ne s’est jamais imposé – et un autre à domicile…
Les acteurs. Dominique Bijotat peut au moins s’estimer heureux dans un secteur puisqu’à l’exception de Ludovic Guerriero, tous ses joueurs sont opérationnels. Y compris Mahamane Traoré, auteur d’une première titularisation en L2 convaincante, la semaine dernière : le milieu de terrain pourrait être associé à Gaëtan Englebert, remplaçant face à Sedan. Le onze messin, lui, pourrait changer de disposition et se présenter en 4-1-4-1, avec Fallou Diagne devant la défense et derrière le duo Englebert-Traoré. A la pointe de l’attaque messine, Tenema N’Diaye semble tenir la corde…
C. B.
Publié le 03/12/2010