Pour sa deuxième titularisation, Mahamane Traoré a montré un visage séduisant. L’une des rares satisfactions de ce déplacement à oublier au plus vite. . Photo MAXPPP.
Metz poursuit sa longue pénitence. Hier, les hommes de Dominique Bijotat se sont logiquement inclinés au Havre (2-1). La réalité comptable du patient messin est inquiétante...
Pas de surprise, pas de miracle, pas d’éclaircie dans le ciel tourmenté des Messins. En guise de préambule, on pourrait glisser cette tête de Brégerie détournée du bout des gants (glacés) de Johnny Placide en début de match. On pourrait également se désoler du sort malheureux de ce centre-tir de Cheikh Gueye, lui aussi enlevé du cadre par le portier havrais. En d’autres temps, plus clément, la raison pousserait encore à saluer cette première période messine encourageante dans la construction et la recherche d’intervalles. Seulement le cœur n’y est pas. Car à la fin, un constat d’échec entérine toujours les prestations des hommes de Dominique Bijotat.
De notre envoyé spécial au Havre
Hier en Normandie, en quittant une pelouse enrhumée tutoyant les - 2 degrés Celsius, ce sont une nouvelle fois les termes de frustration et d’abattement qui habitaient la délégation lorraine. Les raisons de cette énième désillusion ? Multiples et alarmantes. L’assise défensive du collectif mosellan, point le plus sécurisant de ce début de saison, s’est étonnamment révélé chancelant. Autoritaire face à Sedan, nanti de la meilleure attaque de Ligue 2 la semaine dernière, l’arrière-garde a cette fois grincé devant l’activité de Bonnet, frémi comme sur cette incroyable perte de balle de Brégerie avant de s’effondrer devant l’attaquant havrais Jovial. Le bienheureux normand a profité d’une offrande involontaire de Diagne pour offrir un premier avantage aux siens (29 e). Sur l’action, la passivité de Gueye à l’égard du soliste Mesloub symbolisait les errements du rideau défensif, coupable d’atermoiements non exploités par le très maladroit Diallo, seul à deux reprises face à Joris Delle (27 e, 52 e).
Réaction trop tardive
Indiscipliné dans leur surface de réparation, c’est finalement à longue distance que les partenaires de Romain Brégerie ont vu mourir leurs dernières illusions. La trajectoire fuyante du coup-franc surpuissant de Gueïda Fofana, pépite havraise supervisée par de nombreux observateurs, trompait Joris Delle (58 e). Score aggravé et, circonstance aggravante, l’orgueil messin n’a pas semblé touché. La révolte désordonnée des visiteurs n’a fait que renforcer leurs limites dans le secteur offensif.
Ces vingt derniers mètres apparaissent toujours comme une immense zone marécageuse où se perdent les bonnes intentions mosellanes. Hier, la force de persuasion de Mahamane Traoré aurait dû doper plus précocement les offensives messines. Il aura finalement fallu attendre les ultimes minutes de cette rencontre pour voir Fallou Diagne réduire le score d’un plat du pied avisé (89 e). Bien sûr, on pourrait se désespérer de cette reprise de volée acrobatique du capitaine Brégerie échouée sur la barre transversale de Placide (90 e) pour édulcorer cette virée en Normandie. Mais la situation comptable du patient messin (19e, 13 points) ne l’autorise pas...
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 04/12/2010
Traoré, une éclaircie
Tenema N’Diaye, l’attaquant messin, a une nouvelle fois déçu. Photo MAXPPP
EN VUE
Delle. Si Metz ne quitte pas la Normandie lesté d’une lourde défaite, il le doit en grande partie à son gardien. Sa claquette sur une frappe sèche de Mesloub a retardé l’ouverture du score havraise. Et sa force de dissuasion massive explique l’énorme maladresse de Diallo.
Fleurival. En l’absence de Guerriero, le Guadeloupéen a musclé le milieu de terrain. Son volume de jeu a quelque peu éteint les velléités havraises. Plutôt juste dans la relance, l’une de ses prestations les plus convaincantes avec la tunique grenat.
Dans l’ombre
N’Diaye. De l’approximation, des pertes de balles à répétition et des gestes d’énervement traduisant sa frustration. La mauvaise passe de l’attaquant se poursuit. Sa frappe à l’origine du but messin ne peut masquer une prestation fantomatique...
Englebert. Une nouvelle fois dans l’ombre. Très discret, rarement bien placé, le Belge peine à se monter disponible pour ses partenaires. Du fait de son vécu, on attend bien plus de lui, sur et en dehors du terrain.
Paroles, paroles
Dominique Bijotat ( entraîneur du FC Metz) : « Ça suffit de montrer ce visage d’une équipe qui n’a pas conscience de jouer la relégation. On donne les occasions à notre adversaire. On n’a pas l’âme, ni l’attitude pour l’emporter. Il faut changer l’état d’esprit et changer aussi notre manière de jouer ».
Romain Brégerie ( défenseur de Metz) : « On n’a pas été la hauteur. On passe à côté de notre match. Nous sommes, abattus mais pas résignés. Il ne faut pas sombrer dans le fatalisme. »
Temps additionnel
En cette période de vague à l’âme, on a pu relever le chaud soutien des Barbarians havrais envers le FC Metz. Hier, ce groupe de supporters avait déployé une banderole amicale à l’adresse de leurs homologues mosellans. Par les temps qui courent en tribunes, cet acte pacifique mérite d’être souligné.
J.-M. C.
Publié le 04/12/2010
L’HOMME DU MATCH
Mahamane Traoré. Il s’est inscrit dans la lignée de sa première titularisation convaincante la semaine dernière face à Sedan. Accélérateur du jeu messin, le milieu de terrain a fait étalage d’une qualité technique rafraîchissante dans l’entrejeu. Toujours dans le bon tempo, il n’a eu de cesse de provoquer des décalages et de dégager des espaces pour Tenema N’Diaye. Associé à Gaétan Englebert dans l’animation offensive, il a comblé les carences du Belge en donnant de la profondeur aux offensives messines. Un gage d’avenir intéressant.
François, regard noir
Déçu mais pas triste. Julien François, finalement inapte au service (inflammation du tendon rotulien), s’est réchauffé l’âme en croisant d’anciens collègues sur la pelouse du stade Jules Deschaseaux. Une franche accolade avec Gaëtan Englebert, rencontré lors de son bref séjour à Tours, une bise à Romain Brègerie avant de taper, à l’américaine, dans la main de Joris Delle : « Ça fait plaisir de revoir des amis », confidence du néo-Havrais. La tentation était trop belle d’évoquer, avec ce Messin de naissance, le parcours des hommes de Dominique Bijotat. De sa Normandie d’adoption, le joueur porte un regard sans concession sur le club lorrain : « Ça fait mal au cœur, très mal même de les voir dans les bas-fonds du classement. En début de saison, la politique du club était de lancer des jeunes or j’en vois peu sur la pelouse... Ce sont des joueurs expérimentés et pour moi, ce ne sont pas les seuls responsables. Ces dernières saisons, la dynamique est négative et malheureusement, je ne pense pas que le FC Metz est à l’abri d’aller encore plus bas, comme Strasbourg ou Guingamp ». Ce cri du cœur n’était pas feint. Finalement, il était plutôt triste le sieur François...
J.-M. C.
Publié le 04/12/2010