Même s’il admet que son équipe doit « gagner en régularité », l’ancien milieu de terrain du FC Metz s’épanouit pleinement à Boulogne-sur-Mer, adversaire des Messins demain soir en match en retard de la quinzième journée.
Si l’objectif déclaré des Boulonnais en début de saison était le maintien, Laurent Agouazi assure que si son club « a un coup à jouer pour la montée », il ne se « gênera pas ». Photo MAXPPP
Formé au FC Metz, artisan de la remontée du club lorrain en Ligue 1 à l’issue de la saison 2006-2007, Laurent Agouazi (40 matches et 1 but en L1, 57 matches et 7 buts en L2 sous les couleurs messines) a posé ses valises à Boulogne-sur-Mer en 2009. « Un club qui m’a permis de montrer mon vrai visage, malgré une adaptation assez délicate », confie le milieu de terrain. Résultat, les dirigeants lui ont prolongé son contrat de deux ans avec une option d’un an. Confessions d’un accro du terrain, quelques heures avant la réception de son ancien club en match en retard de la quinzième journée.
• Laurent, après deux défaites d’affilée, comment avez-vous accueilli la victoire face à Grenoble (2-0), vendredi dernier ?
« Avec soulagement. Notamment au niveau comptable. Après une série de treize matches sans défaite, les deux revers concédés à Tours ( 2-0) et à Ajaccio ( 2-0) ont été difficiles à encaisser. Mais on a su réagir contre Grenoble, en réalisant un match cohérent. »
• C’est-à-dire ?
« Nous sommes parvenus à trouver le juste équilibre entre les tâches défensives et l’explosivité offensive. Pour résumer, on s’est lâché ! »
• N’est-ce pas ce qui a manqué jusqu’ici à votre équipe, auteur de dix résultats nuls en seize matches ?
« Sans doute. En début de saison, la consigne principale était de bien défendre. Nous nous sommes sans doute trop focalisés sur cet aspect défensif. Du coup, nous ne parvenions pas à nous libérer pour porter le danger devant. Il y avait un décalage trop important. »
• Résultat, Boulogne stagne en milieu de tableau (dixième). Frustrant ?
« Oui, même si nous sommes conscients que nous ne développons pas toujours un jeu extraordinaire. Mais avec un peu plus d’efficacité offensive, nous aurions pu nous imposer à Troyes ( 1-1) ou face à Nantes ( 0-0). Du coup, on parlerait un peu plus de Boulogne. »
« Je dois beaucoup au FC Metz »
• Face à Metz, vous avez l’occasion de revenir à quatre points du leader tourangeau…
« Nous n’avons pas encore gagné ce match ! Les Messins ont un besoin impérieux de points. Ce match en retard est l’occasion pour eux de sortir la tête de l’eau. Je m’attends à une rencontre difficile, très disputée, face à une équipe qui semble plus à l’aise à l’extérieur qu’à Saint-Symphorien. »
• Vous allez croiser le FC Metz pour la première fois depuis votre départ en 2009. Cette rencontre a-t-elle une saveur particulière ?
« Oui, car je dois beaucoup au FC Metz. C’est le club qui m’a formé, qui m’a offert ma chance chez les pros. J’ai vécu des émotions extraordinaires à Metz : une montée en Ligue 1 et une victoire en Gambardella notamment. Même si quelques moments ont été un peu plus pénibles, j’ai encore beaucoup de respect pour le FC Metz. »
• Retrouver les Messins dans une position aussi délicate, est-ce, à vos yeux, une surprise ?
« Oui et non. Oui car le FC Metz est un club qui possède une histoire, un palmarès et une âme. C’est donc un vrai choc de le retrouver si bas. Mais je suis certain que les Messins ont les capacités de réagir. Ils l’ont prouvé à Tours par exemple. D’un autre côté, en seulement deux ans, l’effectif a énormément changé. Une bonne vingtaine de joueurs sont partis. De ceux que j’ai connus, il ne reste plus que Romain Brégerie, Cheikh Gueye et Oumar Sissoko. C’est très difficile dans ces conditions de construire une équipe compétitive rapidement… »
• Metz derrière vous, Laurent Agouazi est-il un homme heureux dans le Nord ?
« Tout à fait. J’ai trouvé ici un club qui ressemble beaucoup au FC Metz : humain et familial. Autrement, le temps ici ce n’est pas vraiment la joie tous les jours et j’avoue que les atouts d’une plus grande ville me manquent un peu. Mais au final, le plus important, c’est le terrain… »
J.-S. GALLOIS.