A l’image de Mahamane Traoré, premier buteur messin hier soir à Boulogne-sur-Mer, le FC Metz a retrouvé le sourire. Photo MAXPPP
La discipline et la volonté ont payé : à Boulogne-sur-Mer, hier, Metz a décroché son premier succès de la saison à l’extérieur. Dominique Bijotat et les siens quittent la zone rouge…
D’aucuns y liront les bienfaits des changements décidés par Dominique Bijotat au lendemain de la défaite concédée au Havre vendredi dernier. D’autres la récompense au sérieux et à l’abnégation affichés tout au long de cette nuit glaciale, sur cette pelouse minée de Boulogne-sur-Mer, pelouse sur laquelle aucune formation ne s’était imposée cette saison.
De notre envoyé spécial à Boulogne-sur-Mer
Le fait est qu’il faut sans aucun doute piocher dans tout cela pour expliquer cette première escapade réussie des Messins : des visages nouveaux et du cœur. Beaucoup de cœur, assez pour permettre à l’attaque la plus indigente du championnat de faire plier ce qui était encore la meilleure défense de Ligue 2 au coup d’envoi et assez pour s’offrir une bouffée d’oxygène bienvenue à deux marches, maintenant, de la trêve hivernale.
Avant de se congratuler, les Messins pourront d’abord remercier le ciel. Le 12 novembre dernier, c’est la pluie qui avait, en effet, rendu impossible la tenue de cette rencontre comptant pour la quinzième journée. Hier, pas de « douche en Côte d’Opale » pour reprendre les mots du président Bernard Serin, mais un grand froid. Le onze messin s’en est accommodé. Sans Romain Brégerie, sans Gaëtan Englebert, invités comme d’autres à méditer au port Saint-Symphorien, l’équipe de Dominique Bijotat a eu la bonne idée de ne pas rater son départ. Dès la troisième minute, Mahamane Traoré profitait d’une mésentente entre Florian Bague, le gardien boulonnais et son défenseur, Yoann Lachor, pour pousser au fond des filets un ballon qui lui avait transmis par un centre rageur d’Adama Tamboura (1-0, 3 e).
Le schéma déployé permettait aux Messins de contenir la réaction boulonnaise. Le schéma, à connotation défensive, et Joris Delle. En détournant plusieurs tentatives ( lire par ailleurs), le gardien messin renforçait la conviction de ses coéquipiers en même temps qu’il chassait le doute inhérent à leur situation comptable. A la pause, Metz menait toujours au score.
Gestede à la finition
Diafra Sakho aurait pu enfoncer le clou quelques minutes seulement après le retour des deux équipes sur le terrain : la talonnade de l’attaquant, sur un centre de Mahamane Traoré était sauvée sur la ligne par un pied boulonnais (54 e). Cheikh Gueye, lui, y allait de la tête pour dévier en corner une frappe d’Atik qui prenait le chemin du cadre messin (57 e). Le temps de la résistance était venu pour le camp grenat. Résistance active, comme allaient le démontrer les derniers instants de la soirée.
Batailleurs en défense, les Messins ont aussi joué tous leurs coups offensifs avec application. Ce qui leur a permis de sceller l’issue de la rencontre par l’intermédiaire de Rudy Gestede. Entré en jeu à la place de Traoré, l’attaquant signait son retour à la compétition d’un plat du pied qui faisait mouche (86 e). Avant lui, deux autres "jeunes", en l’occurrence Diafra Sakho et Gaëtan Bussmann, avaient touché le ballon…
« C’est un résultat excellent pour nous, soulignait l’entraîneur messin après la rencontre. Cela n’a peut-être pas été le match le plus brillant au point de vue technique, mais nous nous sommes adaptés au terrain et à notre adversaire. » L’appel à la révolte lancé implicitement par Dominique Bijotat au retour du Havre a été entendu. Ce matin, Metz n’est plus relégable. « C’est un bon coup, mais l’esprit d’un jour ne doit pas rester celui d’un jour. » Ou comment lancer un autre appel.
Cédric BROUT.
Publié le 08/12/2010
La faim de Tamboura
Kalidou Koulibaly. Photo MAXPPP
Joris Delle. Sans doute la prestation la plus aboutie de l’international Espoir. Le gardien messin a commencé par dégoûter Ducatel en renvoyant successivement sa reprise de volée (5 e) et son coup franc direct (7 e). Puis il a sorti le grand jeu face à Soumaré, renvoyant la frappe à bout portant du défenseur boulonnais au prix d’un arrêt réflexe (38 e). Un talent encore précieux hier soir.
Mahamane Traoré. Sa troisième titularisation a démontré qu’il était déjà devenu indispensable au système Bijotat. Auteur d’un but plein d’opportunisme dès la troisième minute, il a aussi donné de l’air à la production de son équipe. Ses courses à répétition ont usé la défense boulonnaise.
Kalidou Koulibaly. Dans un contexte tendu, et à une place dans l’axe de la défense jusqu’ici propriété de Romain Brégerie, le jeune Kalidou Koulibaly a livré une copie pleine d’assurance. Il a répondu à la confiance que lui a accordée le staff technique.
Dans l’ombre
Diafra Sakho. S’il a péché, ce n’est que par manque de réussite : auteur d’une talonnade renvoyée par un défenseur boulonnais et d’une frappe somptueuse repoussée par la barre transversale, l’attaquant sénégalais n’a pas obtenu la récompense que ses efforts auraient justifié. Alors dans l’ombre, mais, pas totalement…
Thibaut Bourgeois. On pensait son heure (re) venue. Il n’en a rien été. L’attaquant messin est resté sur le banc. Dominique Bijotat lui a encore préféré Diafra Sakho, Yéni N’Gbakoto et Rudy Gestede, buteur hier soir.
Paroles, paroles
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « Les changements, je les ai faits en me disant que ça secouerait peut-être un peu tout le monde, pour titiller les consciences. Et les uns et les autres ont senti qu’il y avait une urgence. Nous n’avons pas douté une seule seconde. »
Joris Delle (gardien de Metz). « Ça fait du bien. Nous n’avons peut-être pas pratiqué le plus beau football au monde, mais nous avons été efficaces. C’est une victoire qui nous fait énormément de bien. Mais restons lucides pour la suite… Il nous reste deux matches pour prendre six, ou au pire quatre points avant la trêve. »
Bernard Serin (président de Metz). « Les joueurs ont réalisé un grand match sur le plan de l’envie, c’est ce qui compte dans notre situation. Il y a eu de la solidarité, de la détermination et de la concentration. Nous ne sommes plus dans la zone rouge. C’est peut-être grâce à notre meilleure différence de but, mais ça fait tellement de bien… »
Temps additionnel
« Des fouilles-m**** ». La défaite de son équipe n’a pas aidé le président boulonnais Jacques Wattez à se calmer. L’objet de son courroux ? Un article de presse daté d’hier faisant état d’une supposée mésentente grandissante entre le staff technique et les joueurs… « C’est sûr que ça n’aide pas lorsqu’on lit des conneries de ce genre. Mais bon, je ne vous apprends rien, des fouilles-m****, il y a en partout. Je vous le dis, je ne lâcherai pas mon entraîneur. »
C. B.
Publié le 08/12/2010
La victoire de Marichez
On ne l’avait plus vu sur un terrain de Ligue 2 depuis le 16 août dernier. Près de quatre mois après sa blessure – une pubalgie aiguë –, Christophe Marichez a retrouvé l’odeur de la compétition hier à Boulogne-sur-Mer : rappelé dans le groupe aux dépens d’Oumar Sissoko, l’aîné des vestiaires messins a remporté son match… sur le banc, en qualité de doublure de Joris Delle. « Il a un rôle très important et il n’a pas besoin du brassard pour faire comprendre certaines choses », a souligné son entraîneur, convaincu de l’apport mental de l’ancien numéro 1. L’intéressé, lui, l’a joué modeste, s’attardant simplement sur son « bonheur » d’avoir participé à la victoire, à sa façon. « Ce soir, on a vu une réaction d’homme, la réaction d’une équipe qui joue le maintien. C’était une bonne journée. »
N’Diaye reste le plus rapide
S’il n’a attendu que trois minutes avant d’ouvrir le score, hier soir au stade de la Libération, Mahamane Traoré n’a pas réussi à faire mieux que Tenema N’Diaye. A ce jour, l’attaquant malien détient encore le record du but inscrit le plus rapidement cette saison. Moins d’une minute s’était en effet écoulée lorsqu’il avait trompé la vigilance du gardien angevin, le 22 octobre dernier. Une précocité qui n’avait pas empêché les Messins de concéder le match nul (1-1).
L’HOMME DU MATCH
Adama Tamboura. Il a certes signé le centre décisif qui a permis à Mahamane Traoré d’ouvrir le score en début de match. Mais Adama Tamboura a aussi et surtout affiché une volonté de tous les instants. Agressif sur le porteur du ballon, généreux dans les phases de repli défensif et entreprenant dans la moitié de terrain adverse, le milieu de terrain malien a montré un appétit qui a causé énormément de tort aux Boulonnais hier soir.