
Buteur la semaine passée face à Tours, David Fleurival (à droite) et les Messins ont retrouvé des couleurs. Assez pour aller vers un printemps de délivrance ? Photo Pascal BROCARD
Auteur d’un succès probant, la semaine passée contre Tours, Metz est attendu, ce soir, à Dijon. Série de six matches sans défaite en poche, il devra y consolider l’espoir suscité par son parcours depuis début 2011.
Les raisons d’y croire
1) Son parcours depuis janvier. Huit matches, treize points. Qui dit mieux ? Il y en a, mais pas les Dijonnais, adversaires du jour d’une formation messine qui se présentera en Bourgogne avec une série de six matches de championnat sans la moindre défaite. C’est une évidence, encore difficile à palper par la seule lecture du classement : si Metz n’est "que" premier non relégable, il n’en reste pas moins que son parcours depuis début janvier lui donne une crédibilité qui manque à certains de ses concurrents dans la course au maintien. Si la saison avait débuté avec le succès face à Laval, Metz pointerait aujourd’hui à la septième place.
2) Sa solidité à l’extérieur. A l’exception d’une défaite à Troyes (29 janvier, 21 e journée), le FC Metz a profité du passage à 2011 pour corriger ses manquements à l’extérieur. Revenue de Reims et de Nantes avec le point du nul, l’équipe de Dominique Bijotat s’était auparavant imposée sur la pelouse de Vannes. Remarquable pour une formation qui avait attendu le mois de décembre et son déplacement à Boulogne-sur-Mer pour décrocher son premier succès loin de ses bases, cette capacité à voyager est d’autant plus importante que les Messins disputeront six de leurs onze derniers matches à l’écart de Saint-Symphorien.
3) Sa victoire contre Tours. Tours n’était peut-être pas au mieux de sa forme, mais le résultat est là : la semaine dernière, Metz a disposé d’un adversaire qui ambitionne encore de grimper dans le convoi de l’ascension en mai prochain. Au-delà de la victoire elle-même, c’est l’enthousiasme sur lequel elle s’est bâtie qui doit nourrir, aujourd’hui, l’ambition de Dominique Bijotat. Comme l’indique ce dernier, « j’espère que ce match, et notre série de six rencontres sans défaite, nous donnent des convictions supplémentaires. Nous devons poursuivre sur cette voie et envoyer des messages à nos adversaires. »
Attention, fragile
1) Le poids du classement. Sortis de la zone rouge après avoir arraché le nul à Reims lors de l’avant-dernière journée, les Messins le sont aujourd’hui encore à l’heure de rendre visite à l’équipe de Sébastian Ribas, meilleur buteur du championnat. Pour une équipe qui avait jusqu’ici été en position de relégable à vingt reprises, le progrès n’est pas anodin, mais il reste placé sous étroite surveillance. « On maîtrise mieux les événements, mais tout cela reste fragile. Il faut vivre avec ça sur les épaules », concède le technicien messin.
2) Ses passages à vide. Sa première demi-heure catastrophique face à Ajaccio (2-2), son apathie face à Châteauroux (0-0), ses absences à Reims (2-2)... Les exemples ne manquent pas pour illustrer l’art avec lequel les Messins réussissent parfois à glisser entre les doigts du rationnel. A l’exception de son dernier match face à Tours, le « meilleur de la saison », dixit Bijotat, les Grenats ne sont que trop rarement parvenus à échapper à certains passages à vide lourds de conséquences.
3) Un calendrier costaud. Six déplacements pour cinq matches à Saint-Symphorien… Sauf à remporter la totalité de ses rendez-vous à domicile (Grenoble, Clermont, Boulogne, Le Havre et Nîmes), Metz devra obligatoirement glaner quelques points loin de chez lui. Ce qui ne sera pas forcément simple : après Dijon, aujourd’hui, de fortes têtes attendent, en effet, Dominique Bijotat et les siens (Angers, Le Mans, Sedan, Istres et Evian/Thonon). Et si Metz avait la bonne idée d’en devenir une, de forte tête ?
Bijotat tient sa formule
Les absences de Kehli et Gueye n’empêcheront pas le FC Metz de présenter un visage très ressemblant à celui de la semaine passée.

Adama Tamboura est de retour, sur le flanc gauche de la défense messine. Photo Pascal BROCARD
c’ est vrai, j’ai beaucoup changé l’équipe en première partie de saison, mais cela s’expliquait par nos performances en dents de scie. Aujourd’hui, même si je n’aime pas la notion d’équipe-type, il y a un noyau fort qui se dégage, un noyau dont nous avons besoin. » Delle dans les buts, Guerriero-Fleurival à la récupération, Traoré à l’animation et Duhamel à la pointe de l’attaque. Voilà, dans ses grandes lignes, la formule qui semble donner satisfaction à Dominique Bijotat.
Autour de ces quelques éléments et d’autres, en vogue ces derniers temps (Brégerie en défense, Englebert dans l’axe), l’entraîneur procédera aujourd’hui à quelques ajustements par rapport à la semaine passée, ajustements imposés par la blessure de Samy Kehli et la suspension de Cheikh Gueye. L’objectif, lui, est clair : passer la mini-trêve internationale « au-dessus de la ligne de flottaison, explique le technicien messin. On sait tous l’importance que cela peut avoir. »
Sakho et Tamboura au départ
Auteur d’une cinquantaine de minutes probantes avant de quitter le terrain en raison de douleurs aux adducteurs, vendredi dernier contre Tours, Kehli devrait être remplacé par Diafra Sakho dans le couloir droit du milieu de terrain. En défense, sur le flanc gauche, Adama Tamboura prendra le relais de Cheikh Gueye, suspendu. Le reste de la ligne ne changera pas : efficaces la semaine passée, Mutsch, Brégerie et Koulibaly seront encore de la partie à Dijon.
Devant, on retrouvera encore Mathieu Duhamel. Meilleur buteur des vestiaires messins en seulement huit apparitions, l’attaquant « prend de l’envergure dans l’équipe », reconnaît son entraîneur. De là à y voir une sorte de dépendance, il y a un pas que Dominique Bijotat ne franchit pas. « Il est important, évidemment, mais s’il lui arrive un pépin, ce que je ne lui souhaite évidemment pas, on saura faire. Quitte à présenter une animation offensive différente. »
C. B.