Le FC Metz n’est pas rentré d’Angers bredouille. Réduit à dix après l’heure de jeu, il a affiché la solidarité nécessaire pour ramener un point qui lui permet de conserver sa place de dix-huitième.

Deroff ne passera pas. Le FC Metz et Gaëtan Englebert, de retour au sein du milieu de terrain messin hier soir, ont tenu le choc à Angers. Un petit point, mais un point quand même… Photo MAXPPP
Soleil et ciel bleu. Pas de doute, c’était l’été avant l’heure à Angers. Il n’empêche. Hier, de lourds nuages pesaient encore au-dessus des têtes messines. Sur les joues des joueurs, l’empreinte encore sensible laissée par la claque infligée par Grenoble, la semaine passée. Dans leurs têtes ? Le doute qui s’était répandu, tissé par le piètre spectacle proposé par l’équipe de Dominique Bijotat face au dernier de la classe (0-1). Et l’inquiétude, logique à l’heure de se rendre sur la pelouse d’une équipe angevine invaincue depuis neuf journées de championnat…
De notre envoyé spécial à Angers
Rafraîchi par les retours respectifs de Romain Brégerie et Adama Tamboura en défense et par celui de Gaëtan Englebert au milieu de terrain, le onze messin s’est lancé dans la bataille avec prudence. Et avec rigueur, conformément aux souhaits exprimés par son entraîneur à la veille de ce déplacement périlleux. Le résultat n’a pas forcément fait le bonheur des quelques milliers de spectateurs réunis dans les travées du stade Jean-Bouin. En attendant la venue du Paris Saint-Germain et cette demi-finale de Coupe de France du 20 avril, ce public a dû se contenter d’un hors d’œuvre sans saveur particulière. Quarante-quatrième minute : première frappe cadrée à mettre à l’actif des Angevins, signée Keseru. Jusque-là, avouons-le, le service maison avait plutôt laissé à désirer.
Dans ce tableau jonché d’imprécisions techniques et de mauvais goût dans l’élaboration, les Messins n’ont pas fait tache. Recroquevillée sur sa base arrière, l’équipe de Dominique Bijotat ne possédait pas les ingrédients pour surprendre son adversaire. Sa seule incursion notable ? Une passe en profondeur d’Adama Tamboura, sauvée sur la ligne de corner par Mathieu Duhamel. La déviation de Gaëtan Englebert était judicieuse, mais Yéni N’Gbakoto arrivait trop tard pour reprendre le ballon qui filait devant le but.
Arrivé à la pause avec un point en poche, les Messins s’y sont accrochés. Pour finir par l’obtenir définitivement, au terme d’une lutte tendue. Le pas effectué n’est pas énorme, mais il a aujourd’hui le mérite d’exister. Mérite d’autant plus remarquable que les Grenats sont allés chercher leur satisfaction en infériorité numérique. A l’heure de jeu, Cheikh Gueye avait, en effet, été invité à rejoindre les vestiaires pour un tacle aussi spectaculaire qu’inutile sur la personne de Karim Djellabi (60 e). L’Angevin rejoignait l’infirmerie sur une civière tandis que, sur le terrain, les esprits continuaient à chauffer…
« Forcément bon pour la suite »
Il a fallu quelques minutes pour que le calme revienne. Mais l’événement avait bel et bien eu lieu, renforçant l’enthousiasme local et donnant un accent plus marqué à la domination des troupes de Jean-Louis Garcia. Heureusement pour Joris Delle et les siens, le destin n’était pas avec leur adversaire. Et la défense messine a tenu le choc : une nouveauté appréciable. Battu à trois reprises sur l’ensemble des deux derniers matches, le gardien grenat a, cette fois, gardé sa cage inviolée.
La récompense première tient dans ce point que les Messins ramèneront ce matin en laissant l’Anjou derrière eux. Un point qui leur permet de conserver leur place de premiers relégables, mais uniquement au titre d’une meilleure différence de buts sur Vannes, vainqueur hier soir à Boulogne-sur-Mer… Heureusement pour eux, aussi, Nîmes, premier non-relégable, a eu la bonne idée de ne pas s’imposer. L’autre point positif qui pourra escorter les Messins jusqu’à la réception de Clermont, la semaine prochaine, réside peut-être dans cet esprit batailleur manifesté hier à Angers. Romain Brégerie, le défenseur messin, en est lui persuadé : « Quand on prend un point de cette façon, c’est forcément bon pour la suite. On n’a peur de personne. Le maintien, ça se passera dans les têtes et dans les tripes. »
Cédric BROUT.
L’HOMME DU MATCH
L’HOMME DU MATCH

Mathieu Duhamel. Photo Pascal BROCARD
Mathieu Duhamel. Il n’a certes pas retrouvé le chemin des filets. Mais l’attaquant messin a fait étalage d’une envie qui ne s’est éteinte qu’à l’heure de son remplacement par Samy Kehli. Esseulé à la pointe d’un schéma tactique guidé par la prudence, l’ex-Troyen est allé au combat sans jamais rechigner à l’effort, participant également à la besogne défensive lorsque le besoin s’en est fait ressentir. On lui doit aussi les rares frappes messines. Une force caractère précieuse, qu’il faudra peut-être songer à épauler pour éviter qu’elle ne s’épuise...
Duhamel, le premier résistant
EN VUE
Romain Brégerie. De retour après avoir purgé un match de suspension, il a montré beaucoup de rigueur. Celle-ci a fait du bien à l’équipage messin, et en particulier à Kalidou Koulibaly, son jeune coéquipier de l’axe défensif.
Ludovic Guerriero. Le capitaine messin a récupéré un grand nombre de ballons et n’a pas hésité à grimper d’un cran pour soutenir Mathieu Duhamel, notamment en première période. Sa présence a soulagé la défense à maintes reprises.
DANS L’OMBRE
Cheikh Gueye. Forcément, sa sortie sur expulsion pour un tacle sur Djellabi ne plaide pas pour lui. Spectaculaire, son tacle ne méritait pas une telle sanction aux dires de son entraîneur, mais celle-ci est pourtant tombée. Son geste, mal maîtrisé, a handicapé son équipe, contrainte à une résistance acharnée durant la dernière demi-heure de la rencontre.
PAROLES, PAROLES
Dominique Bijotat (entraîneur du FC Metz). « Je ne suis pas sûr que la faute de Cheikh Gueye justifie un carton rouge. On est sanctionné sévèrement. Il faut faire face à tous ces aléas. Le maintien sera dur à obtenir, mais cela passe par des matches comme ça. Un point par-ci, un point par-là, ce sera bon pour le décompte final. »
Romain Brégerie (défenseur du FC Metz). « On a tenu jusqu’à la fin, c’était difficile de faire mieux contre une équipe qui utilise aussi bien le ballon. A partir de l’expulsion, on a décidé de reculer. On a montré un bon état d’esprit. »
Jean-Louis Garcia (entraîneur d’Angers). « Les regrets sont là, forcément. Compte tenu de l’incroyable domination des trente dernières minutes, c’est un point miraculeux pour les Messins. On savait qu’il fallait être patient face à une formation qui n’est pas la quatrième défense du championnat pour rien. Malheureusement, il y a toujours eu un pied, un visage, un centre mal ajusté ou une frappe pas cadrée… »
TEMPS ADDITIONNEL
Expulsé la saison dernière lors de son retour à Saint-Symphorien, Sébastien Renouard n’a pas eu l’occasion de recroiser la route de son ancien club. Le milieu de terrain angevin, blessé, a en effet suivi la rencontre des tribunes… La mort dans l’âme.
C. B.