A Angers, vendredi, le FC Metz a eu la réaction d’orgueil attendue après sa défaite face à Grenoble, la semaine passée. Mais à huit marches de l’arrivée, il n’a plus le temps de se satisfaire de son seul état d’esprit.

Vendredi prochain, les Messins retrouveront Saint-Symphorien, d’où ils étaient sortis la tête basse la semaine passée. Photo Pascal BROCARD
Le ridicule ne tue pas. La preuve, les Messins l’ont apportée vendredi soir. Une semaine plus tôt, leur manque de maîtrise les avait conduits à s’infliger le poids d’une défaite humiliante, à domicile, face au dernier du championnat. Avant-hier, ils ont manifesté suffisamment de fierté et d’abnégation pour contraindre Angers à partager les points. Un exploit ? Restons sur terre : cette équipe angevine avait beau présenter une série de neuf matches sans défaite au coup d’envoi, elle reste une formation qui est bien à sa place, en Ligue 2.
Plus que dans la valeur de l’adversaire qu’il a repoussé, le mérite du FC Metz réside davantage dans cette victoire remportée contre la dépression. Celle dans laquelle aurait pu le plonger sa sortie manquée du 1 er avril, face à Grenoble. Passées, alors, de l’abattement à la tension interne, les troupes de Dominique Bijotat ont trouvé les ressources mentales pour ne pas avoir à supporter les conséquences d’une troisième défaite de rang. Quelles ressources au juste?
L’esprit ne suffira pas
« Beaucoup d’envie, de la camaraderie. Les joueurs se sont beaucoup parlé, voire même engueulé sur le terrain, mais c’était dans le bon sens. » Dans son debriefing, hier, l’entraîneur affichait d’autant plus de soulagement que ses observations intervenaient au terme « d’une semaine difficile, marquées par deux ou trois petites choses. » Une chose en particulier, avait abouti à la mise à l’écart de Tenema N’Diaye, privé du déplacement à Angers en raison « d’écarts de comportement. » Ceux-là n’avaient pas attendu la 30 e journée pour remonter à la surface mais, cette fois, le couperet est tombé sur l’international malien.
Ces traces de caractères, palpables autant sur la pelouse que dans la décision de l’entraîneur, démontrent que le FC Metz respire encore. Ce qui n’empêche pas son état de demeurer préoccupant. Personne n’en doute, y compris Dominique Bijotat, pas dupe : « Pour gagner des matches, l’esprit ne suffira pas. Il faudra davantage de poids, de justesse technique, en particulier devant le but. »
Dans ce domaine, le technicien comptera entre autres sur Mahamane Traoré, en phase de reprise, sur Kévin Diaz, en quête de rythme, ou encore sur Alexander Odegaard, le Norvégien dont on attend encore qu’il justifie son recrutement… La venue de Clermont, vendredi prochain, donnera peut-être à ces éléments l’occasion de répondre aux questions qui entourent encore leur capacité à tirer leur équipe vers le haut. Mais quoi qu’il en soit, avec ou sans eux, Metz n’a désormais plus le droit à l’erreur.
Après avoir rassuré son monde sur son état d’esprit, il lui reste à démontrer l’essentiel : sa capacité à renverser l’effroyable scénario dans lequel sa situation comptable le laisse engagé… Il n’a plus que huit rendez-vous pour le faire.
Cédric BROUT.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : revenus d’Angers en TGV en fin de matinée, les Messins ont été laissés au repos. Les joueurs de Dominique Bijotat reprendront l’entraînement demain, avec une séance programmée à 9h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Angers - Metz (30 e journée de Ligue 2), vendredi 8 avril : 0-0. Prochain match : Metz - Clermont (31 e journée), vendredi 15 avril à 20h. A suivre : Le Mans - Metz (32 e journée), vendredi 22 avril à 20h.
A l’infirmerie. Joris Delle n’est pas tout à fait remis de sa blessure à la cheville. Incertain à la veille du match contre le SCO, le gardien messin avait finalement tenu sa place. « Mais il a à nouveau ressenti quelques douleurs au fil du match, explique son entraîneur. Il souffre d’une légère entorse. Deux ou trois jours de repos devraient être suffisants pour qu’il soit opérationnel. » Sa participation au prochain rendez-vous n’a pas été remise en cause. Nuno Frechaut (cheville) et Rudy Gestede (genou) sont encore en phase de reprise.
Suspendu. Expulsé vendredi soir à Angers, pour un tacle sur Djellabi, Cheikh Gueye purgera son match de suspension automatique la semaine prochaine. Le défenseur ne sera donc pas de la réception de Clermont.
Buteurs. Ligue 2 : Duhamel ( 5), N’Diaye ( 4), Gestede ( 3), Brégerie, Fleurival, Sakho ( 2), Cassan, Diagne, Diaz, Guerriero, Mutsch, N’Gbakoto, Traoré ( 1).
La douceur angevine…
Un président sous la menace de la justice, un entraîneur annoncé sur le départ en fin de saison, une équipe qui s’apprête à disputer une demi-finale de Coupe de France et qui, avant-hier, avait la possibilité de se rapprocher du podium en cas de succès face à Metz…
Le tableau avait de quoi susciter l’enthousiasme ou, tout au moins, de quoi favoriser l’expression du public angevin. Mais non, rien. Vendredi, dans les tribunes du stade Jean-Bouin, à peine cinq milliers de spectateurs disséminés ici et là. Sans vie, sans animation. Partout ailleurs, des banderoles auraient sans doute fleuri dans les tribunes, pour soutenir le président, encourager les troupes de Jean-Louis Garcia… Là, rien. La douceur angevine n’est pas une légende. « Ici, les gens ont du mal à s’enthousiasmer pour le football, même lorsque les résultats sont là », nous a confié un autochtone.
Aux abords des pelouses, l’indifférence est un mal pernicieux, capable de ronger les ambitions les plus belles ou d’exacerber les difficultés sportives. Les dirigeants messins peuvent s’estimer vernis. Leur équipe galère ? Le public ne s’en moque pas. Dans le soutien comme dans les critiques, il y a toujours quelques voix à Saint-Symphorien pour se faire entendre.
C. B.
Les Messins en retard (CFA)
Les Messins espéraient se relancer avec cette rencontre face à Mantes. Après leur nul au Havre, l’objectif affiché était en effet de renouer avec la victoire. La tâche risquait cependant de ne pas être aisée pour les Mosellans puisque leur adversaire du jour se devait de prendre des points.
Quinzièmes, les Mantais, qui restaient sur une défaite à domicile face à Villemomble (0-1), ne venaient donc pas pour faire de la figuration. D’entrée, les visiteurs se montraient dangereux. Dès la deuxième minute, Sarhane obligeait Marichez à repousser sa reprise. Le portier messin captait ensuite une tentative de Vigier (5 e). En cinq minutes, les protégés de José Pinot avaient été mis en difficulté deux fois déjà. La troisième fut la bonne pour Mantes qui ouvrait la marque grâce à Diediou qui partait seul pour tromper Marichez (0-1 ; 19 e). De leur côté, les Lorrains ne parvenaient pas à se créer d’occasions. Mantes était à deux doigts de doubler la mise sur un corner de Sassi, ponctué par une tête d’Isli. Heureusement pour les Messins, Walter sauvait sur sa ligne (38 e). Ce n’était que partie remise pour les visiteurs. Dans la minute qui suivait, Tamboura recevait le ballon : dos au but, il se retournait et envoyait le ballon en pleine lucarne (0-2 ; 39 e). Les Messins semblaient ne pas pouvoir réagir à cette domination mantaise. Menés à la pause, les Mosellans obtenaient tout de même un coup franc (63 e). Kayombo l’exécutait mais voyait la balle raser la cage de Gueye. Les arrêts de jeu permettaient aux Mosellans de sauver l’honneur. Une faute commise sur Diaz dans la surface était sifflée. N’Doye réussissait son tir mais il était malheureusement trop tard pour espérer voir les Messins égaliser (1-2 ; 90 e+5).