
Le nul arraché dans les derniers instants de la partie, vendredi face à Clermont, est un moindre mal. Ce point sera-t-il néanmoins suffisant pour éviter aux Messins de tourner le dos à la L2 ? Photo Pascal BROCARD
Un coup je passe, un coup je casse… Le FC Metz n’a décidément pas son pareil pour se rendre la tâche encore plus compliquée qu’elle ne l’est. Sortis de la zone rouge, les Messins sont toutefois loin d’être sortis d’affaire.
Les nuls, l’émission
« J’espère sincèrement que ce point sera celui du maintien et que nous n’aurons pas à regretter, au moment du décompte final, les deux que nous avons abandonnés. » Quelques minutes après le terme de la rencontre, l’heure n’était déjà plus au soulagement dans les propos de Dominique Bijotat. Ce soulagement qui a fait lever comme un seul homme le banc messin et le public parsemé du stade Saint-Symphorien, vendredi soir, après le troisième but signé Mathieu Duhamel. Même arraché tout au bout du temps additionnel, ce nouveau résultat nul ne réjouit personne.
« Tous les points comptent, mais nous aurions dû l’emporter. C’est un mauvais résultat », reconnaît Romain Brégerie. Et le défenseur messin de toucher du doigt l’un des principaux symptômes qui affecte le système respiratoire du patient grenat : l’émission de nuls. Quatorze au total, dont huit concédés à domicile. Et nul besoin d’être titulaire d’un quelconque diplôme en statistiques pour comprendre qu’à ce rythme-là, le FC Metz va droit dans le mur.
Certes, Ludovic Guerriero et ses partenaires ont passé un bras au-dessus de la cloison, mais seulement grâce à une meilleure différence de buts que leurs homologues nîmois, battus à Laval (1-0). L’édifice, lui, reste bien fragile. Une preuve ? Pour la première fois de la saison, en championnat, les Messins ont encaissé trois buts…
Marche arrière
« On se fait remonter au score à deux reprises, c’est au moins une fois de trop… » Prononcés d’un ton affable, ces mots signés Dominique Bijotat ne sont cependant pas parvenus à cacher l’agacement, voire la colère, qui habitait l’entraîneur messin vendredi soir. « Chacun doit comprendre que nous n’obtiendrons pas notre maintien en faisant des bévues individuelles aussi monumentales. » Faites entrer l’accusé ! Impliqué sur deux des trois buts clermontois, Mario Mutsch est ainsi complément passé à côté de son match, privant, bien malgrè lui, son équipe d’un succès qui lui tendait les bras ( lire par ailleurs).
Mais au lendemain de cette nouvelle désillusion, l’international luxembourgeois, n’est pas le seul à être cité à comparaître dans cette affaire. Comment, en effet, expliquer ce relâchement coupable de l’ensemble de l’arrière-garde messine sur le troisième but signé Alessandri, alors que les Clermontois évoluaient en infériorité numérique ? « On manque de concentration et d’application, fulmine Dominique Bijotat. Nous n’avons pas le droit de donner des buts comme ça à notre adversaires. »
Les espoirs nés de l’abnégation affichée par cette même défense sur la pelouse du stade Jean-Bouin ont donc, une fois de plus, volé en éclat. « J’avais apprécié l’état d’esprit à Angers, [vendredi] ce n’était pas le cas. Je ne vois rien de positif dans notre match », peste ainsi Ludovic Guerreiro.
Une attaque un brin armée ?
Noyée dans le flot de ces grosses contrarités, émerge cependant une légère bouée à laquelle les plus optimistes vont tenter de se raccrocher : Metz a inscrit trois buts face à Clermont. « Dans l’ensemble nous avons maîtrisé la rencontre, souligne Dominique Bijotat, et nous nous sommes procurés de nombreuses occasions. » C’est vrai, les Messins sont même parvenus – denrée suffisamment rare pour être soulignée – à se montrer séduisants sur quelques phases de jeu. Et même si ne figurait sur le papier qu’un seul attaquant (Duhamel), le schéma adopté vendredi soir se voulait résolument offensif autour du triumvirat Diaz, N’Gbakoto et Traoré. Même Ludovic Guerreiro a pointé le bout de son nez sur le front de l’attaque, manquant d’ailleurs d’un cheveu l’ouverture du score sur une belle inspiration de Traoré en tout début de rencontre. Des velléités malheureusement insuffisantes pour s’imposer… La solution ? « Combiner l’excellent travail défensif fourni à Angers et cette volonté d’aller de l’avant – et les buts – affichée contre Clermont », annonce Mathieu Duhamel, auteur de deux nouveaux buts vendredi et à l’état d’esprit irréprochable depuis son arrivée en Moselle.
Le moral de l’histoire ?
Les visages étaient graves dans les coursives de Saint-Symphorien vendredi soir. KO debout – Dominique Bijotat avouant même avoir « unegrosse bosse sur la tête » – le patient messin n’en finit pas de panser ses plaies. Et si après le match, certains ont souligné que ce point de suture permettait au FC Metz de sortir de la zone rouge, la blessure parviendra-t-elle à cicatriser ? Rien de moins sûr, car le moral des troupes messines semble, une fois de plus, bien entamé. Et pourtant, il faut, une fois de plus, penser à remobiliser les énergies. Il faut, une fois de plus, rappeler chacun à ses responsabilités. Sinon, il faudra, une fois de plus, envisager le pire…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Bruits de couloir
« Il n’y a pas de cas Mario Mutsch. […] Je vais rester impliqué, à cent pour cent, jusqu’à la fin de la saison. » Il y a un mois, jour pour jour, l’international luxembourgeois du FC Metz assurait que son esprit n’était en aucun cas tourné vers la Suisse, où il évoluera la saison prochaine sous les couleurs du FC Sion. Personne, alors, n’osait douter de la bonne foi du défenseur messin. Depuis, quelques interrogations, légitimes, ont fusé du côté de Saint-Symphorien. Et ce n’est pas sa prestation face à Clermont qui va lui permettre de clouer le bec à ses détracteurs.
Coupable de négligence sur deux des trois buts clermontois, vendredi soir, Mario Mutsch est apparu particulièrement fébrile tout au long de la rencontre. Un comportement qui a agacé une bonne partie du public, mais également le président messin. Très en colère, Bernard Serin a ainsi laissé entendre qu’il ne voulait plus voir l’international luxembourgeois porter le maillot grenat jusqu’à la fin de la saison… L’intéressé était, en tout cas, bien présent au décrassage d’hier matin… avant de quitter le stade de l’autoroute seul et bien avant ses partenaires.
Reste maintenant à savoir si Dominique Bijotat maintiendra sa confiance à son défenseur, sachant que peu de solutions s’offrent à lui dans le couloir droit de la défense messine. Vendredi prochain, au Mans, le technicien sera ainsi privé de Gueye (suspendu) et de Bussmann (saison terminée). En cas d’absence de Mutsch, l’une des solutions reviendrait à faire appel à Diagne voire de lancer dans le grand bain le jeune Métanire…
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les titulaires de Metz - Clermont ; une séance d’entraînement pour les remplaçants et les absents, dont Alexander Odergaard. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement (9h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Clermont (31 e journée de Ligue 2), vendredi 15 avril : 3-3. Prochain match : Le Mans - Metz (32 e journée), vendredi 22 avril à 20h. A suivre : Metz - Boulogne (33 e journée), vendredi 29 avril à 20h.
A l’infirmerie. Légèrement touché au genou (ligament distendu), vendredi face à Clermont, Ludovic Guerreiro est resté aux soins hier matin. Le capitaine messin devrait toutefois reprendre normalement dès demain. Nuno Frechaut (cheville), Rudy Gestede (genou) et Gaëtan Bussmann (genou) sont à l’arrêt.
Suspendu. Absent pour la réception de Clermont, Cheikh Gueye purgera son second match de suspension, vendredi prochain à l’occasion du déplacement des Messins au Mans.
Buteurs. En championnat : Duhamel (7 buts), N’Diaye (4), Gestede (3), Sakho, Brégerie, Fleurival (2), Diaz, Guerriero, N’Gbakoto, Koulibaly, Cassan, Mutsch, Diagne, Traoré (1).