Il était temps ! A la recherche du succès depuis le 11 mars, le FC Metz l’a décroché hier soir face à Boulogne-sur-Mer. Un succès mérité et bienvenu car derrière, Nîmes ne lâche rien.

Kévin Diaz, ici au milieu de trois joueurs de Boulogne, et les Messins ont su trouver les solutions pour mettre à mal la défense nordiste. Photo Karim SIARI
Les Boulonnais se sont noyés en Moselle. Douchés, comme leurs ambitions d’accession, par les trombes d’eau qui se sont abattues sur Saint-Symphorien, hier, à l’heure de l’échauffement, les joueurs de Michel Estevan auraient dû y lire un mauvais présage. Hélas pour eux, la pluie n’a pas duré. Pas assez longtemps, en tout cas, pour que le match soit reporté, comme cela avait été le cas en novembre dernier sur la côte d’Opale. Les gens du Nord l’ont compris trop tard : vingt secondes après le coup d’envoi, Mahamane Traoré, servi par Kévin Diaz côté gauche, ouvrait la marque d’une tête décroisée.
Un départ idéal, « au-delà même de nos espérances », confiera Dominique Bijotat au terme de la rencontre. Hier, l’entraîneur messin avait le sourire large : à la recherche du succès sur ses terres depuis le 11 mars dernier, son équipe l’a trouvé face à un adversaire contre lequel elle aura donc fait carton plein. Trois points à l’aller, en décembre, trois points à la maison ce vendredi 29 avril. Et ce bilan comptable n’était pas la seule source de satisfaction côté grenat. « Nous avons livré un bon match et inscrit trois beaux buts », souligne le technicien. Le deuxième, après celui de Traoré, est venu d’une inspiration remarquable de Yéni N’Gbakoto. Petit mais costaud, comme il l’a démontré en enrhumant Lecointe et Lachor avant de glisser le ballon dans les filets d’un plat du pied gauche plein de maîtrise. Tout cela alors que le premier quart d’heure n’était pas encore écoulé...
« Ça ne gâche pas notre plaisir »
Dominateur tout au long de la première demi-heure, les Messins ont ensuite traversé un léger passage à vide. Sans conséquence. A la pause, leur avance était toujours de deux buts. Bien en place, guidés par un Mahamane Traoré dont on peut encore regretter qu’il ait été absent tout au long de la première partie de saison, les Grenats ont fermé la porte à un éventuel retour de leur adversaire à l’approche de l’heure de jeu. Là encore, sur une belle inspiration : sur un coup franc obtenu par Kévin Diaz, brillant lui aussi, David Fleurival combinait avec son compère Ludovic Guerriero. La frappe appuyée de l’ancien Castelroussin trouvait la cible. Le gardien boulonnais trompé par le rebond, laissait en effet filer le ballon sous son bras (57 e). Et un, et deux, et trois... à un : sur un corner d’Atik, Thil, le capitaine nordiste reprenait le ballon et faisait mouche (66 e).
S’en est suivi un « moment de flottement », d’une dizaine de minutes durant lesquelles le navire messin s’est mis à tanguer. Mais Oumar Sissoko était là, comme la semaine passée au Mans : son arrêt sur le tir puissant de Pajot (73 e) était tout aussi déterminant que le premier but de N’Gbakoto.
Récompense d’un match qu’il a mené avec enthousiasme et conviction, cette victoire permet au FC Metz de conserver sa place de premier non relégable. Et cela suffit au bonheur des troupes de Bijotat. La victoire de Nîmes à Troyes, dans le même temps, et la présence pesante des Gardois dans le dos des Messins, « ne gâche pas notre plaisir, assure l’entraîneur messin. Nous voulions avoir trente-six points à l’issue du match, nous les avons. Nîmes a gagné ? C’est bien pour eux. Ce n’est pas ça qui va affecter notre moral ce soir. »
Cédric BROUT.
Mais si N’Gbakoto !

Traoré et Fleurival ont trouvé le chemin des filets. Photo Karim SIARI
EN VUE
Kévin Diaz. La vivacité constitue l’un de ses points forts. En homme pressé, c’est lui qui a délivré, de sa patte gauche, un centre millimétré pour la tête gagnante de Mahamane Traoré sur l’ouverture du score messine. Volontaire, précieux dans la conservation du ballon, il n’a eu de cesse de harceler la défense boulonnaise.
Mahamane Traoré. Incertain avant les débats en raison d’une douleur au mollet, le Malien a eu raison de serrer les dents. Son courage a été récompensé d’un but tonitruant de la tête après seulement vingt secondes de jeu. Par la suite, il a évolué dans son registre habituel : de la clairvoyance au milieu de terrain, de la précision dans les transmissions et un placement toujours intelligent entre les lignes.
David Fleurival. Un abattage dans l’entrejeu jamais démenti. Propre dans ses relances, alternant jeu court et jeu long avec beaucoup de précision, David Fleurival s’est révélé précieux dans sa tâche obscure. Avant même de goûter à la lumière sur un coup franc direct bien trop puissant pour le gardien Bague (57 e).
DANS L’OMBRE
Romain Brégerie. Sobre et studieux durant le premier acte, Romain Brégerie a progressivement perdu le fil de la rencontre au retour des vestiaires. D’une manière incompréhensible, il s’est laissé gagner par l’imprécision dans ses relances. Et aussi dans son placement, d’ailleurs trop laxiste sur le but de Grégory Thil (66 e). Remplacé à l’approche du dernier quart d’heure pour blessure.
PAROLES, PAROLES…
Dominique Bijotat (entraîneur du FC Metz) : « Je suis très heureux. Nous avions pensé mettre la pression sur notre adversaire en début de match et nous avons réussi au-delà de nos espérances. Ce soir ( hier), il y a eu énormément d’envie, d’entrain et cela a submergé une très belle équipe de Boulogne. Ce succès réconforte l’équipe et véhicule beaucoup de confiance à l’ensemble du groupe. La victoire de Nîmes ? Tant mieux pour eux… Mais nous, nous avons notre propre tableau de marche. »
Yéni N’Gbakoto (milieu du FC Metz) : « Ça fait du bien moralement. Je remercie les coéquipiers pour la confiance qu’ils me témoignent à l’entraînement. Je peux être fier de moi et des efforts consentis pour me mettre dans de bonnes dispositions. »
TEMPS ADDITIONNEL
Quelle gouaille, ce Michel Estevan. Hier, le technicien boulonnais a eu des mots très durs envers ses joueurs : « On n’est pas une équipe. Même à six contre deux on se prend un but ». La suite, prononcée sur un accent chantant, est digne d’un roman de Marcel Pagnol : « On a joué à deux à l’heure, comme des grands-pères. Quelle honte ! Tiens, même moi j’aurai pu jouer. Personne n’avait envie de salir son beau costume. »
J.-M. C.
L’HOMME DU MATCH
L’HOMME DU MATCH

Yéni N’Gbakoto. Photo Karim SIARI
Yéni N’Gbakoto. Un contrôle orienté d’une grande finesse, une accélération explosive, un crochet tonitruant ponctué d’un plat du pied délicieux. Non, il ne s’agit pas de la dernière œuvre de Lionel Messi mais de l’inspiration géniale de Yéni N’Gbakoto, auteur d’un deuxième but messin empli de technicité. Sur ce slalom vertigineux, Lecointe et Lachor ont perdu pied. Outre cette deuxième réalisation personnelle sous le maillot grenat, Yeni N’Gbakoto s’est illustré de par ses appels incessants et un soin particulier dans le replacement défensif. Un match plein pour un joueur qui semble s’affranchir du poids de cette fin de saison étouffante.
Sans Metz
Sans Metz
EURO 2016. La France désignera le 20 mai ses 9 villes hôtes, et ses 2 villes de réserve pour l’Euro 2016, avec validation du conseil fédéral, a indiqué hier la Fédération française de football. De facto, cela exclue Metz, qui espérait y remplacer Strasbourg, de la liste. La France avait jusqu’au 27 mai minuit pour désigner ses villes hôtes.
TRIBUNE LIBRE
TRIBUNE LIBRE
I have a dream
Fermez les yeux. Laissez vagabonder votre imagination : un stade fermé, des tribunes rehaussées, des coursives modernes, des sièges confortables, une odeur de peinture fraîche se dégageant de vestiaires flambants neufs, des stands débordant de produits couleur grenat, promesse d’un merchandising florissant. Le regard pourra ensuite se porter au-delà de l’enceinte, là où germera un centre commercial, là où des coups de pelle retourneront la terre pour y laisser place à une nouvelle zone économique, peut-être même à un hôtel. En allant plus loin, encore, on devinera des loges copieusement garnies de décideurs économiques, tombés sous le charme de l’antre et prêts à glisser la main au portefeuille. Ouvrez les yeux. Ce nouveau stade Saint-Symphorien restera vraisemblablement, du moins à court terme, en l’état. M. Depierre, triste sénateur dijonnais, a fait adopter mercredi sa loi par le Sénat. A priori, le FC Metz, recalé dans la course à l’Euro 2016, ne profitera pas d’un subventionnement public pour l’agrandissement de sa demeure. « Mais nous avons la possibilité de formuler un recours », assurait hier Bernard Serin, avant la réception de Boulogne. Alors le rêve est, peut-être, encore permis...
Jean-Michel CAVALLI.
CFA : Metz face à un mur
Le match. Drancy : 10 e avec 60 points (8 V, 10 N, 9 D) ; dernier match : nul à Villemomble (0-0). FC Metz : 4 e avec 69 points (11 V, 9 N, 7 D) ; dernier match : victoire face à Lens (2-0).
Le déclic a eu lieu lors de la confrontation avec la réserve lensoise la semaine passée. L’équipe messine, qui, depuis quelque temps marquait le pas, a retrouvé son jeu et les qualités qui faisaient d’elle une équipe redoutable et redoutée. Un nouveau défi se présente aux Grenats demain, avec un déplacement chez la meilleure défense de CFA à domicile, tous groupes confondus. Les Drancéens n’ont, en effet, encaissé que deux buts sur leur pelouse !
Le groupe messin. José Pinot, qui désignera son groupe à l’issue de l’entraînement de ce matin, sait, d’ores et déjà, qu’il sera privé des services de Siegfried Aissi Kede, Amadou Diallo et d’Iliès Haddadji, tous trois blessés. Christophe Walter est, quant à lui, incertain.
Drancy - FC Metz, demain à 15h