Kévin Diaz a empoissonné la vie des Boulonnais, vendredi à Saint-Symphorien. Le milieu de terrain a donné de la percussion à la production messine. Photo Karim SIARI
Face à une pâle équipe boulonnaise, vendredi, le FC Metz a livré sa prestation la plus convaincante de la saison (3-1). A cinq jours d’un déplacement périlleux à Sedan, gros plan sur les axes du bien.
Un départ réussi
En marquant au bout de vingt secondes, vendredi soir, face à Boulogne-sur-Mer, Mahamane Traoré a évidemment placé les siens sur la voie royale. Mais le but du milieu de terrain malien – qui avait déjà trouvé la cible face aux Nordistes, au match aller – n’aurait peut-être pas eu la même portée si les Messins n’avaient pas eu la bonne idée de ne pas se contenter de ce mince avantage.
Dopés, sans doute, par cette entrée en matière « inespérée », les joueurs de Dominique Bijotat n’ont pas lâché la gorge de leur proie. Jusqu’à ce que celle-ci cède une deuxième fois, sur une initiative personnelle et somptueuse du dénommé Yéni N’Gbakoto. En quinze minutes et deux buts, Metz avait planté les racines de son succès. D’ordinaire plus attentiste et plus prudente dans sa gestion des débuts de match, l’équipe messine a, cette fois, montré un visage plus déterminé. Elle a surtout affiché une volonté incontestable de se porter vers l’avant, ce qui lui a évité de se perdre dans ses habituelles gesticulations parfois contre-productives dans sa propre moitié de terrain.
Des hommes clés
Jeudi, à l’issue de la dernière séance d’entraînement, Dominique Bijotat avait laissé planer le doute sur la présence de Kévin Diaz dans le onze de départ. Le technicien ne doit pas regretter d’être finalement passé outre les doutes qui entouraient la capacité de son joueur à composer avec les inconnues liées son manque de compétition. S’il avait souffert d’un cruel manque de rythme lors de la venue de Clermont, le 15 avril, pour sa première titularisation après plusieurs mois d‘absence, le Monégasque a cette fois rempli la mission avec pertinence. Auteur du centre décisif à l’origine de l’ouverture du score, il a par ailleurs été un poison constant pour les Boulonnais. C’est à son déhanché que l’on doit aussi le troisième but messin : le coup franc transformé par David Fleurival avait, en effet, été sifflé pour une faute d’un défenseur boulonnais sur le numéro 13 grenat.
C’est là aussi une des raisons de la transformation messine observée quatre-vingt-dix minutes durant contre Boulogne : avec, dans ses couloirs, un Kévin Diaz et un Yéni N’Gbakoto en pleine possession de leurs moyens, Metz affiche une capacité d’accélération précieuse. Et lorsque Mahamane Traoré ajoute sa touche personnelle dans la conduite des opérations, l’ouvrage gagne en épaisseur. A cinq journées de la fin du championnat, l’évidence est là : l’international malien est bel et bien le seul métronome à disposition de cette formation messine, le seul joueur capable d’endosser la responsabilité de la production et de lui donner une forme de cohérence.
L’état d’esprit
Le départ réussi, l’influence de certains éléments, parmi lesquels il convient de citer Oumar Sissoko, auteur d’une deuxième titularisation impeccable… Le cocktail serait incomplet si l’on n’évoquait pas aussi l’état d’esprit qui a animé l’ensemble messin au cours de sa trente-troisième apparition.
Au pied du mur, Metz a osé. Malgré la situation inconfortable qui est la sienne, à la frontière de la zone rouge, avec Nîmes dans sa roue, il a profité de la venue de Boulogne pour (se) prouver qu’il avait encore des ressources mentales, assez en tout cas pour mettre un terme à une série de cinq matches sans victoire, sur une pelouse, la sienne en l’occurrence, où il ne s’était plus imposé depuis le vendredi 11 mars. « On est sur notre territoire, avait insisté Dominique Bijotat à la veille du match. L’ennemi ne doit pas venir grappiller un point ici. » Le discours a été entendu. Vent de face, Metz s’échine à garder son cap et à ne regarder que devant lui. « Nîmes a gagné ? C’est bien pour eux. Ce n’est pas ça qui va affecter notre moral. Nous avons notre feuille de route. » Celle-ci prévoit d’ailleurs un match qui pourrait constituer le tournant de la saison, le 20 mai, face à Nîmes. D’ici-là, surtout, ne changez rien…
Cédric BROUT.
Les Messins ont retrouvé les clefs du succès !
PhotoKarim SIARI
S’il n’y avait eu dans le même temps la victoire des Nîmois à Troyes (3-1), la soirée de vendredi aurait été parfaite pour les Messins. La nette et belle victoire acquise sur le même score face à Boulogne permet en effet au FC Metz d’envisager avec un certain optimisme la fin de la saison. La dernière ligne droite s’annonce difficile mais les joueurs de Dominique Bijorat semblent afficher désormais l’état d’esprit qui convient... Premier élément de réponse vendredi soir à Sedan, face à un prétendant à l’accession.
Metz frappe fort (CFA)
Au terme d’un match collectivement abouti, les réservistes messins ont infligé à Drancy sa première défaite à domicile de la saison
Après leur victoire face aux Lensois qui avait mis fin à une période de disette, c’est le bastion drancéen dont sont venus à bout les Messins hier après-midi. Face à une équipe qui n’avait encaissé que deux buts sur sa pelouse depuis le début de la saison, Bourgeois, en ouvrant le score d’une frappe tendue des 20 mètres dans le coin droit de Rodrigues, avait déjà accompli 50 % du chemin au quart d’heure. Faisant bien circuler le ballon et quadrillant parfaitement le terrain, les Lorrains étouffèrent littéralement les velléités séquano-dionysiennes. Il fallut patienter 30 minutes pour assister à la première intervention (facile) de Mfa. Peu après, la reprise de Bekka des 20 mètres s’écrasait sur son montant gauche (33e). En manque de réussite, ce même Bekka plaçait une tête de peu hors cadre (41e). Entre temps, Melinger, au deuxième poteau, avait contraint Rodrigues à une sortie décisive (38e).
Au retour des vestiaires, Mfa sauvait les siens en repoussant la reprise à bout portant de Mfuka (52e). Puis, la volée de Bekka aux 6 mètres passait juste au dessus (56e). Servi par Keita, Cassan aux 20 mètres tirait sur Rodrigues (78e). En l’espace de 60 secondes, les Banlieusards parisiens allaient manquer 2 balles d’égalisation. C’est d’abord Tounkara qui frappait au dessus des 20 mètres (85e). Puis, la volée de Cissoko était renvoyée sur sa ligne par Ndoye, alors que Mfa était battu (86e). Ils ne tardèrent pas à le regretter puisque, 2 minutes plus tard, sur une touche à 25 mètres à droite jouée par Metanire, Keita grillait la politesse aux centraux locaux et, s’en venait crucifier Rodrigues d’un tir à ras de terre d’une dizaine de mètres. Malgré plusieurs opportunités de part et d’autre dans le temps additionnel, plus rien ne fut inscrit. Les Messins confortent brillamment leur quatrième place, à la satisfaction de José Pinot, leur entraîneur : « Nous avions un projet de jeu et nous nous y sommes tenu. On savait que ça allait être dur face à une équipe qui n’avait pas encaissé de but sur sa pelouse en 2011. Nous avons su faire preuve de mobilité. On a joué en équipe de haut de tableau. Ce match reflète notre saison ! »
