Vainqueur de la Coupe Gambardella la saison dernière, le jeune milieu de terrain du FC Metz, a tardé à confirmer l’étendue de son talent dans le giron professionnel. Il revient au meilleur moment.

Buteur face à Boulogne, Yéni N’Gbakoto s’impose peu à peu comme un élément clé du milieu de terrain messin. Photo Pascal BROCARD
Entre sa première apparition sous la tunique grenat, le 27 août à Ajaccio et son superbe but, vendredi dernier face à Boulogne, Yéni N’Gbakoto est passé par tous les états. A fréquenté, contre son gré, les montagnes russes. Utilisé avec parcimonie en début de saison, le jeune milieu de terrain s’est ensuite peu à peu imposé dans le système de Dominique Bijotat jusqu’à ce qu’une blessure à la cheville droite le coupe dans son élan fin janvier. « Une période délicate psychologiquement », assure l’intéressé, qui, depuis son retour mi-mars, retrouve son jeu et son je. « Ses prestations sont plus structurées, avance son entraîneur. Il lui faut maintenant gagner en régularité. »
• Votre blessure, le 29 janvier à Troyes a-t-elle été un coup d’arrêt ?
« C’était difficile à avaler car à ce moment de la saison j’apparaissais régulièrement dans le onze de départ. Il est évident que cela a freiné ma marche en avant. Ces trois semaines loin des terrains ont été très difficiles, mais heureusement mes coéquipiers m’ont toujours soutenu car moralement j’étais touché. Le côté positif, finalement, c’est que cela m’a forgé le caractère. »
• Au point d’être à nouveau régulièrement appelé à débuter les rencontres (entré en jeu à Dijon, il a ensuite été titularisé à trois reprises sur les quatre dernières rencontres). Une satisfaction ?
« Evidemment. Retrouver le terrain était déjà une bonne chose, mais avoir à nouveau la confiance du coach est d’autant plus appréciable. Cela dit, je sais que je dois encore progresser. Je suis bien conscient que je dois montrer encore plus. »
• Dans quels domaines ?
« Essentiellement au niveau de l’efficacité et de mon influence sur le jeu de l’équipe. Actuellement, mes statistiques ne sont pas énormes. Surtout si je les compare aux chiffres de la saison dernière avec les U 19 et l’équipe de CFA. »
• L’adaptation au niveau professionnel est donc si difficile ?
« Elle demande du temps en tout cas. Or, du temps, dans notre situation, nous n’en n’avons pas beaucoup. Il existe un gouffre entre le CFA et les pros que je n’ai pas su complétement combler. J’y arriverai, j’en suis persuadé, mais j’aurais aimé que cela se fasse plus rapidement. »
« L’envie de se maintenir est énorme »
• Il existe toutefois des sources de satisfaction ?
« Oui. Depuis le début de saison, j’ai grandi, je réfléchis davantage et surtout je suis beaucoup plus à l’écoute des autres, plus concentré, notamment à l’entraînement. Mais toutes ces compétences ne s’acquièrent pas du jour au lendemain. Aujourd’hui, je sens que je commence à toucher les dividendes de toute cette débauche d’énergie. »
• Votre superbe but face à Boulogne, vendredi dernier, participe-t-il également à votre regain de confiance ?
« Il me fait du bien et il fait du bien à l’équipe. C’est grâce au discours du coach qui ne cesse de me répéter que je dois prendre mes responsabilités. C’est ce que j’ai fait… »
• Yéni N’Gbakoto buteur. C’était déjà le cas le 23 janvier en Coupe de France… sur la pelouse de Sedan… ( Il coupe)
« C’est un bon souvenir ( Metz s’était imposé 0-1), mais je suis passé à autre chose. Le contexte est totalement différent. Cette fois on se déplace chez une équipe qui joue la montée en Ligue 1. Le challenge à relever est d’autant plus beau. »
• Sans pression ?
« La situation nous oblige à être vigilants. Personnellement, je tente au maximum d’évacuer cette pression, d’autant que je reste persuadé que nous avons le potentiel pour nous maintenir. Notre prestation face à Boulogne en est la preuve. »
• Aucun doute, le FC Metz jouera en Ligue 2 la saison prochaine ?
« De notre point de vue de joueurs, professionnels de surcroît, comment imaginez une seule seconde le contraire ? L’envie de se maintenir est énorme, c’est la raison pour laquelle nous allons à Sedan pour faire déjouer cette équipe et surtout prouver que notre place est en Ligue 2 ! »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Jamais deux sans trois ?
Rassurés par leur succès face à Boulogne, mais plus que jamais sous la menace nîmoise, les Messins ne peuvent pas rentrer bredouilles de Sedan.

Joris Delle, toujours blessé, Oumar Sissoko honorera, ce soir, sa troisième titularisation de la saison en L2. Photo Pascal BROCARD
Quel est le point commun entre le Boulogne et Vannes ? Réponse : ce sont les deux seules équipes, cette saison, qui ont concédé trois points sur leur pelouse aux Messins. Version plus positive : deux équipes que le FC Metz est parvenu à vaincre loin de Saint-Symphorien. Jamais deux sans trois ? Pour bien faire, les hommes de Dominique seraient assez inspirés de vérifier l’adage, dès ce soir à Sedan. D’autant que dans le rétroviseur des Lorrains, les Nîmois sont toujours bien présents. « J’espère que Reims, qui a besoin de points, ira faire un coup à Nîmes, souhaite Dominique Bijotat, et que dans le même temps nous allions, nous aussi, chercher quelque chose à Louis-Dugauguez. »
« Des convictions supplémentaires »
L’entraîneur messin est toutefois conscient que la tâche qui attend sa formation dans les Ardennes n’est pas aisée. « Les Sedanais jouent à nouveau la montée. On s’attend donc à un match difficile face à une équipe joueuse et qui dispose d’un potentiel offensif énorme. » La recette ? « Nous appuyer sur l’état d’esprit irréprochable affiché face à Boulogne et faire preuve d’autant de détermination qu’à Angers et au Mans. »
Rassuré par la probante victoire de vendredi dernier, Dominique Bijotat ne devrait pas changer son plan de bataille et reconduire ainsi la même équipe que face aux Nordistes. « Ce succès nous a apporté des convictions supplémentaires, un regain de confiance et a sans doute permis de faire sauter quelques blocages chez certains », assure ce dernier avant de nuancer : « Mais il n’a apporté aucune véritable garantie. »
Car l’avenir des Messins reste toujours aussi flou. « Un résultat positif à Sedan nous permettrait d’aborder le rendez-vous du Havre, mardi, avec confiance, mais nous n’en sommes pas là. Dans notre situation, dire que nous devons prendre les matches les uns après les autres est tout à fait justifié. » Et, Sedan compris, il n’en reste plus que cinq…
J.-S. G.
L’arbitre
L’arbitre
Didier Falcone. S’il n’a jamais croisé la route des Sedanais cette saison, Didier Falcone (16 matches en L2), a, par contre, arbitré à deux reprises le FC Metz. La première fois lors de la réception de Reims (0-0, 8 e journée) et surtout lors de la très large victoire messine face à Laval (4-0, 20 e journée). Un bon signe ?
Le chiffre
50. Avec la bagatelle de 50 buts inscrits depuis le début de la saison, Sedan possède actuellement la deuxième meilleure attaque de Ligue 2, juste derrière le leader Evian TG (51 buts). Une attaque emmenée par le duo Allart-Fauvergue, neuf réalisations chacun. A noter que Sedan a inscrit plus de la moitié de ses buts à domicile, vingt-neuf, soit seulement deux de moins que le total des Messins (31).
La phrase
L’agacement de Chauvin. « Je n’ai rien signé. Je suis concentré à 100 % par l’objectif à atteindre (la montée en Ligue 1) avec Sedan. » Libre en juin prochain, Landry Chauvin est fortement pressenti pour s’installer sur le banc nantais la saison prochaine. Même si l’entraîneur sedanais ne nie pas les contacts avec le club de Loire-Atlantique (Lens et Nancy seraient également sur les rangs), il a tenu, à la veille de la réception du FC Metz, à réaffirmer son engagement total avec le CSSA. Au moins jusqu’en juin…
La phrase (2)
La bête noire ? « Être la bête noire des Sangliers ? La formule me plaît bien. Mais, le contexte est aujourd’hui tout autre. » De Dominique Bijotat à propos des deux succès obtenus par son équipe cette saison face à Sedan : la première lors des matches de préparation (1-2, le 14 juillet 2010), la deuxième en Coupe de France (0-1, le 23 janvier).
L’info (1)
Fauvergue forfait. Auteur de neuf buts cette saison, l’attaquant sedanais Nicolas Fauvergue ne sera pas une menace pour les défenseurs messins ce soir. L’ex-Lillois et Strasbourgeois n’est, en effet, pas suffisement rétabli d’une entorse de la cheville contractée la semaine dernière à l’entraînement. Il est donc forfait.
L’info (2)
Opération maintien. A l’occasion de la venue du Havre, mardi prochain, le FC Metz a fixé le prix de la place pour cette avant-dernière rencontre à Saint-Symphorien, à 2 € dans tout le stade.
J.-S. G.
Supporters : l’union fait la force
L’idée avait été évoquée avant le déplacement des Messins à Reims début mars. Les discussions entre les différentes familles de supporters et les dirigeants messins engagées. L’Objectif ? Organiser un déplacement de grande ampleur à Sedan afin de soutenir le FC Metz. « C’est un match d’une extrême importance, explique Xavier Schmitt, le porte-parole de Génération Grenat. Aujourd’hui, plus que jamais le club a besoin de notre soutien. » Un soutien qui se matérialisera, ce soir, par la présence dans les tribunes du stade Louis-Dugauguez de plus de 500 supporters. « Au total, cinq bus partiront de Metz auxquels il convient d’ajouter les personnes qui s’y rendront par leurs propres moyens, poursuit-il. Nous devrions effectivement être entre 500 et 700. »
Pour ce faire, les dirigeants du club à la Croix de Lorraine ont pris en charge une partie des coûts, s’associant du même coup à cette faste opération de soutien. Et toutes les obédiences seront représentées dans les Ardennes : de Génération Grenat à la Horda Frénétik en passant par En Avant Metz ou encore Les Grenats et Blancs de Forbach et les Grenathions de Thionville. Une belle association de bienfaiteurs qui espère voir les hommes de Dominique Bijotat réaliser, ce soir, le casse du siècle.
J.-S. G.