On contourne la Ouest, et d’un coup les repères habituels d’un match sautent aux yeux :
La buvette Sud ouverte, Direct FM, le tableau d’affichage (allumé que du côté Ouest cependant), et bien sûr le speaker. Les deux équipes s’échauffent sur la pelouse, observés par une vingtaine de personnes accoudées à la main courante.
Impression étrange : vide, le stade paraît plus grand !
On sent que le pauvre speaker n’a pas grand chose à dire, mais il veut parler comme si c’était un vrai match de Ligue 2 : et vas-y que je te rappelle que la meilleure affluence de la saison c’était Metz-Nîmes (« on vous remercie évidemment ») ,et puis la reprise c’est le 22 juin, et puis le calendrier c’est le 10 (tout cela sera répété comme un refrain tout au long du match), mais sa motivation habituelle n’est pas là, d’ailleurs il n’est même pas sur le terrain mais en tribune de presse.
17h53 : L’arbitre siffle le retour aux vestiaires. Comme le ciel est blanc, sans lumière, on allume les projecteurs. Dans la tribune on aperçoit Bijotat, rasé. Le public est remonté s’asseoir, ce sont maintenant deux bonnes centaines de personnes (au moins)qui garnissent les sièges de la Sud.
17h58 : AC/DC, Hell’s Bells.
18h02 : Les deux équipes rentrent sur le terrain. Le gardien messin, Aissi Kede, joue avec la tenue 2007-2008 orange et grenat, quant aux Manceaux ils sont en gris et blanc, avec sur le ventre le logo du Crédit Mutuel. Le tout leur donne un faux air d’ETGFC.
10’ : Frappe de Keita, premiers applaudissements.
11’ : Frappe de Bourgeois seul dans la surface. Au dessus.
13’ : Walter prend dans la tête un missile envoyé par un Manceau à l’entrée de la surface. Il reste 10 sec par terre, se relève, quitte le terrain sous les applaudissements…et revient aussitôt.
16’ : La minute polémique : un garçon d’une dizaine d’années, parka FC Metz, soutient mordicus que « le prénom de Messi, c’est Léo ». « Mais non, » lui rétorque un autre, joues peinturlurées grenat et blanc, « en vrai, c’est Lionel son nom. »
27’ : Ballon qui traîne dans la surface sarthoise, Haddadji prend son élan, la tribune retient son souffle… et c’est à côté.
34’ : Problème de chaussures pour Keita. L’équipe joue à 10 pendant une bonne minute 30.
37’ : Bourgeois cherche à envelopper sa frappe. Loupé.
38’ : Il suffisait de changer de chaussures : d’un pointu, Keita conclue un mouvement de passes initié dans la surface du Mans.
Après une mi-temps globalement équilibrée et un peu poussive, METZ 1- 0 LE MANS.
45’ : « Les enfants, si vous voulez bien quitter la pelouse s’il vous plaît ! » La demande du speaker illustre l’atmosphère relax qui entoure le match. Et aussi peut-être le manque de stadiers.
48’ : Un tir manceau s’écrase sur le poteau gauche.
59’ : Coup franc pour Le Mans, tiré en mode Fleurival. C’est puissant, c’est cadré, c’est capté par Aissi Kede.
60’ : Frappe déviée de Bourgeois.
61’ : Bourgeois s’infiltre dans la surface, veut éliminer les 4 défenseurs autour de lui. Un « Mais tire tout de suite ! » se fait entendre.
75’ : Le Mans manque l’immanquable ! Un joueur rentre dans la surface messine le long de la ligne de touche, à la Pjanic lors de Strasbourg-Metz, puis lâche le ballon, qui roule lentement le long de la ligne de but… parmi la dizaine de joueurs, aucun ne reprend, ni dans un sens ni dans l’autre ! C’est passé tout près, c’est un miracle !
76’ : But du Mans. METZ 1-1 LE MANS.
77’ : N’Doye sort sur blessure, incapable de marcher. Reydel le prend alors dans ses bras et va le déposer délicatement devant le banc de touche messin. Chacun écrase une petite larme devant ce geste de fraternité coéquipière. Snif.
90’ : Tête plongeante de Bourgeois sur un centre tendu hors de la surface. A côté, mais comme dirait l’autre : « Fooouuuuh… »(traduction : « fiooouuh elle est pas passée loin »)
90+4 : « Fin du temps réglementaire. Vous allez assister à une prolongation de 2x15 minutes. »
Rien d’extraordinaire dans ces paroles, si ce n’est qu’elles n’ont pas été prononcées par notre speaker !!! Mais où est-il ?
Les deux équipes s’allongent sur la pelouse (j’écarte les jambes, je mets les mains derrière le dos), on soigne les crampes, on se balance les bouteilles d’eau.
Dans la corbeille, Serin papote avec Schaeffer, pendant que Gaillot serre la main d’un admirateur. Bijotat, lui, est parti faire un tour. Le ciel, de mal éclairé, est devenu franchement sombre.
95 : Enchaînement contrôle en l’air-frappe de Haddadji sur le poteau gauche.
107’ : Aissi Kede sauve son camp avec une très belle envolée pour dévier une frappe à laquelle la lucarne faisait les yeux doux.
117’ : Walter tire intelligement un maillot. Jaune. Pas le maillot, le carton.
119’ : Le banc manceau envahit la pelouse en poussant de grands cris. Suite à un tir côté gauche, la balle a flirté avec la ligne de but, entre les pieds de deux défenseurs messins…Dedans ou pas dedans ? L’arbitre décide que oui. A ses joueurs abattus, José Pinot hurle : « C’EST PAS FINI ! »
120+1 : C’est fini. METZ 1- 2 LE MANS. Les Sarthois font des glissades sur la pelouse mouillée, puis entament dans le rond central un « pooo po po po po po, po », manière de rendre hommage à la ville natale de Julien Cardy.
Impression de gâchis au vu de ce qu’ont proposé les messins en 1ere mi temps, et en plus il fait froid et il pleut.
Un dernier coup d’œil au tableau d’affichage… qui indique en majuscules « EVACUER LE STADE ». C’est ça le nouveau moyen de dissuasion d’envahissement du terrain ? Moi qui n'étais venu voir ce match uniquement pour voir la pelouse envahie de canidés dès le coup de sifflet final...