Quatrième recrue pour le FC Metz : le milieu de terrain, Yohan Betsch, ancien de la maison âgé de 24 ans, s’engage pour deux saisons.
Yohan Betsch est la quatrième recrue messine. Le milieu de terrain s’est engagé pour deux saisons. Photo Pascal BROCARD
Il faut toujours persévérer, quitte à changer de monde pour atteindre son but. C’est un peu ce que nous apprend l’histoire de Yohan Bestch. À deux reprises – au terme des deux dernières saisons – ce milieu de terrain a raté de peu l’occasion d’inscrire une accession en Ligue 2 au film de sa carrière. La première fois, sous le maillot de Créteil-Lusitanos, la seconde il y a quelques semaines à peine, sous les couleurs strasbourgeoises. Infranchissables, alors, les portes du National ? Non.
Preuve hier après-midi dans les bureaux de Saint-Symphorien. Invité à prendre place sur un fauteuil où trois joueurs l’avaient déjà précédé depuis l’issue du championnat, Yohan Betsch a posé sa signature sur un contrat le liant pour les deux prochaines saisons au FC Metz. Un jet d’encre ambitieux : non conservé par Yvon Pouliquen au terme de la saison 2007-2008, alors qu’il sortait de deux années bien remplies avec l’équipe réserve, le natif d’Argenteuil avait trouvé repli du côté de Créteil-Lusitanos. Où il a d’ailleurs côtoyé un certain Mathieu Duhamel, devenu entre-temps son « ami ».
« Goût d’inachevé »
Retrouvailles à tous les niveaux, donc, pour cet ancien Grenat de vingt-quatre ans à l’ambition affichée. « Je suis parti d’ici avec un certain goût d’inachevé. Je sais que j’évolue à un poste où il y a déjà deux joueurs très compétents (Guerriero et Fleurival, ndlr), mais je ferai tout pour avoir ma chance. »
Metz n’en doute pas, apparemment. « Yohan est quelqu’un qui a la capacité de faire le lien entre la défense et l’attaque et de jouer rapidement vers l’avant, explique Joël Muller. Il est vrai qu’il se positionne pour un poste où figurent déjà Ludovic Guerriero et David Fleurival, mais nous avions volonté de doubler ce poste. »
Victime d’une grave blessure au genou, au début de l’exercice écoulé, Betsch arrive de Strasbourg, où il a « terminé comme un boulet de canon, à l’image de son équipe, qui a manqué d’un fil l’accession » a précisé le directeur sportif. Laissé libre par le club alsacien, condamné à une deuxième année de National, le milieu de terrain a opté pour Metz sans hésiter. « J’avais des propositions de clubs de National, mais je sais que j’ai le potentiel pour m’imposer en Ligue 2. » Ça tombe bien. Cette fois, la porte est ouverte.
Cédric BROUT.
Koulibaly et Bussmann dans la liste
Le sélectionneur de l’équipe de France des moins de 20 ans Francis Smerecki a dévoilé, hier, une liste de 30 joueurs présélectionnés pour le Mondial organisé
cet été en Colombie, Y figurent les deux défenseurs messins Kalidou Koulibaly et Gaëtan Bussmann. La liste définitive de 21 joueurs sera révélée vendredi. Les 9 joueurs qui n’y seront plus pourront être rappelés jusqu’à la veille du premier match du premier tour en cas d’éventuels forfaits. Lors de la première phase du Mondial, les moins de 20 ans français affronteront la Colombie le 30 juillet, la Corée du Sud le 2 août et le Mali le 5 août.
Delle est passé dire au revoir
De retour de sélection, Joris Delle est passé hier par le siège du FC Metz avant de s’en aller... en vacances. Souvent cité parmi les pistes privilégiées de Marseille ou encore Nice, l’international espoirs n’a visiblement pas encore fait l’objet de propositions concrètes. « Nous avons rendez-vous avec son père, qui fait office de conseiller, dans les jours prochains » a indiqué Joël Muller, directeur sportif. Le contrat du gardien court jusqu’en juin 2012.
FC Metz : de Cisowski à Kasperczak
Thadée Cisowski Photo DR
Dès la fin des années 1940, le FC Metz va largement faire appel à la filière polonaise. Les dirigeants messins arpentent ainsi les terrains de Lorraine à la recherche d’éléments de valeur dont la plupart ont des noms à consonance étrangère. Tout comme les Italiens, certains sont nés en Pologne avant de rejoindre la France très jeunes en compagnie de leurs parents. Il en va ainsi pour Henri Burda (1948-1957), Maryan Borkowski (1949-1951), Edmont Plewa (1952-1953) et surtout Tadeusz (dit Thadée) Cisowski.
Né à Lasky en 1927, ce dernier débarque en France à l’âge de dix ans dans la cité minière de Piennes. Son père est mineur et lui-même descend, très jeune, au "fond". Et sous les couleurs de l’ES Piennes, il accomplit déjà des prouesses. Très vite, les émissaires messins ont l’œil sur lui et après un essai concluant, il paraphe son premier contrat professionnel en juin 1947, avec comme prime à la signature… une bouteille de mirabelle de la production personnelle du président messin, Raymond Herlory. Thadée Cisowski reste fidèle au club à la croix de Lorraine jusqu’en 1952. Comme bon nombre de ses compatriotes, le football lui permet d’échapper à la mine. Meilleur réalisateur de D2 en 1951 sous les couleurs messines (26 buts), il est transféré au RC Paris en 1952 contre la coquette somme de 12 millions de francs. Fort de seize sélections en équipe des France et de trois titres de meilleur buteur de D1 (1956, 1957 et 1959), il a écrit l’une des plus belles pages des Bleus en inscrivant un quintuplé contre la Belgique le 11 novembre 1956 (6-3).
Né à Mancieulles, Wladyslaw Grabkowiak, attaquant messin de 1947 à 1958, profite également du football pour sortir de la mine (de Saint-Pierremont en Meurthe-et-Moselle). « Plus de mine ! Je gagnais ma vie en jouant au football. Que demander de plus ? », avouera plus tard, le joueur formé au CS Homécourt.
« Le football a changé ma vie »
La trajectoire d’Alphonse Bebnowski est la même : mineur à Hayange, à Entrange puis à Droitaumont, le joueur de Jarny rejoint le FC Metz en 1959, « sachant que [ses] gains de footballeur devaient être supérieurs à [sa] rémunération de mineur. Le football a complètement changé [sa] vie. » Citons également Marcel Adamczyk (Metz, 1954-1958) et Léon Gorczewski (Metz, 1957-1958), issus de l’AS Giraumont ou encore l’international français Casimir Hnatow, ancien mineur de Crusnes et milieu de terrain du FC Metz entre 1950 et 1953 après avoir été formé à Piennes. Le club meurthe-et-mosellan a également vu éclore Stephan Brezniak (Stade Français, Strasbourg, Nancy), Henri Kowalski (Angers, Grenoble) et Marcel Nowak (Lyon, Monaco), alors que le Bordelais Jean Swiatek avait fait ses gammes au CS Blénod.
À partir des années 1960, cette représentation polonaise va décroître – même si Metz compte dans ses rangs encore quelques descendants comme Robert Szczepaniak entre 1966 et 1971 –, renaissant de ses cendres que dix ans plus tard. À l’image de l’ensemble du football hexagonal, il n’est alors plus question de descendants d’immigrés mais de vrais migrants du football. Sont ainsi débauchés par le FC Metz : Bernard Blaut (défenseur, 1972), Maryan Szeja (1973) et surtout Henryk Kasperczak. Plaque-tournante du milieu de terrain messin en 1978-1979, il devient entraîneur au cours de la saison suivante à la suite de la défection de Marc Rastoll et la tragique disparition de Jean Snella. Il mène les Messins à la première victoire du club en Coupe de France (1984).
À ce jour, le dernier Polonais ayant porté les couleurs grenat se nomme Mateusz Siebert. Après avoir ses classes au centre de formation, il n’a cependant disputé qu’un seul match chez les pros : le 10 octobre 2008 à Châteauroux. Il évolue désormais dans son pays d’origine, à l’Arka Gdynia.
J.-S. G.
