
Oumar N’Diaye pose devant son nouveau terrain de jeu, forcément plus attractif que celui du Toulouse Football Croix Daurade…
Oumar N’Diaye, la sixième recrue du FC Metz, présente un profil atypique : ancien espoir du football français, il évoluait la saison dernière dans l’anonymat d’un championnat régional…
Le profil peut faire sourire, la trajectoire peut surprendre. Le FC Metz a débusqué, dans les tréfonds de la Division d’Honneur Régional, sa sixième recrue estivale. Oumar N’Diaye, milieu relayeur du Toulouse Football Croix Daurade : « J’espère qu’une deuxième carrière démarre pour lui », seront les mots de Dominique Bijotat à l’heure d’exposer à la presse le nouveau venu.
Mais quelle a été la première carrière d’Oumar N’Diaye, du moins celle qui a précédé cet égarement passager dans le football amateur du Gard ? Finalement, le plus apte à répondre à cette interrogation se nomme Jean-Pierre Bonnet, directeur sportif et entraîneur du TF Croix Daurade : « Oumar, je l’ai suivi alors qu’il appartenait au centre de formation de Toulouse (le grand, celui de la Ligue 1). A l’époque, je m’occupais de la section féminine du club. Et lui était très proche de l’élite. Il a d’ailleurs fait quelques apparitions en Europa League. Seulement… » Seulement les capacités footballistiques, même d’un ancien international jeune, ne suffisent pas, parfois, à dépasser le stade des simples espérances.
L’intéressé ne souhaite pas s’appesantir sur les motifs à l’origine de ce coup d’arrêt dans sa carrière : « Un problème d’orientation, un problème d’agent ». Jean-Pierre Bonnet, homme à l’accent chantant, décèle d’autres raisons : « Il a connu quelques petits pépins physiques et derrière, peut-être qu’il n’a pas fourni les efforts nécessaires pour réussir ».
La saison dernière, le technicien a donc récupéré un joueur un brin meurtri, contraint de noyer ses rêves de grandeur dans une mer calme, celle qui borde le monde amateur : « Notre président est un sponsor important du TFC. Le deal, c’était de récupérer Oumar le temps qu’il trouve une autre destination, en National ou en Ligue 2. Au départ, ça a été difficile pour les deux parties. Il a fallu qu’il digère une période de déception, qu’il se stabilise et qu’il se familiarise à un football autre que professionnel. Au final, il n’a pas survolé le championnat mais c’est logique ».
« Rien sans rien »
Si rudoyer sur les champs de DHR n’a pas été une tâche facile, en revanche, Oumar N’Diaye a affirmé ses qualités aux yeux de Dominique Bijotat. Le temps de deux séances d’essai de quinze jours en janvier et mars derniers, le joueur a « séduit le staff. Je me souvenais déjà de lui en équipe de France jeunes. Même s’il manquait de rythme, je décèle chez ce joueur certaines caractéristiques propices au haut niveau. C’est quelqu’un de tonique, de volumineux. On souhaite qu’il retrouve ses qualités, celles qui ont fait de lui un international ».
Jean-Pierre Bonnet reconnaît, lui aussi, le potentiel de son ancien protégé : « Les qualités footballistiques pour évoluer en Ligue 2, il les a, c’est une évidence. Maintenant, c’est dans la tête que ça va se jouer. Oumar, c’est un garçon attachant, qui prenait tout avec le sourire à son arrivée chez nous. Mais je crois que son passage en DHR aura eu le mérite de l’endurcir. Cela lui a forgé un mental, il a pris conscience que l’on n’a rien sans rien ». Des paroles sages.
Avec une petite année de contrat en poche au FC Metz, Oumar N’Diaye se voit offrir une occasion presque inespérée de « démarrer une nouvelle carrière », comme se plaît à le souligner Dominique Bijotat. À lui de la saisir car le Toulouse Football Croix Daurade ne sera pas toujours là pour le relancer…
Jean-Michel CAVALLI.