En charge de la préparation physique du FC Metz depuis juin 2010, Patrick Hesse est actuellement un homme très occupé. « Il ne faut pas passer à côté », assure l’adjoint de Dominique Bijotat. Explications.

A quelques semaines de la reprise officielle, Patrick Hesse est aux petits soins avec les joueurs messins. Photo Pascal BROCARD
c’était l’une des conditions de son arrivée au sein du staff technique messin en juin 2010 :
« On m’a immédiatement demandé si je me sentais capable d’assurer la préparation physique », se souvient Patrick Hesse. Une mission que l’adjoint de Dominique Bijotat a acceptée sans sourciller. « Que ce soit à Forbach ou au sein du centre de formation de l’AS Nancy-Lorraine, je me suis toujours occupé de cette tâche spécifique », souligne le technicien messin. Un aspect du métier que ce titulaire du Diplôme d’entraîneur professionnel de football (DEPF) a peaufiné au fil des années, notamment aux côtés d’Arnaud Lesserteur, l’actuel préparateur athlétique de l’ASNL.
• Les joueurs du FC Metz ont bénéficié d’un tout petit mois de vacances. Ont-ils reçu des consignes particulières avant d’aller se tremper les pieds dans l’eau ?
« Tout à fait. Un programme leur a été distribué : nous leur avons demandé d’effectuer quotidiennement quatre périodes de courses ainsi que du travail de renforcement musculaire. C’est primordial qu’ils s’entretiennent un minimum afin de passer tout de suite aux choses sérieuses. »
• Ont-ils respecté vos consignes ?
« Oui. Les joueurs ne trichent pas. Je pense même qu’ils le font naturellement. »
• Vous avez repris le chemin de Saint-Symphorien le 22 juin dernier. Quel est le programme de la préparation d’avant-saison ?
« Dès la première séance nous avons débuté la course sans trop forcer pour ne pas charger les muscles en acide lactique ( l’un des produits clé de la production d’énergie dans les muscles). En d’autres termes, ne pas laisser trop de force. Quatre jours plus tard, nous avons effectué auprès de chaque joueur un test VMA ( vitesse maximale en aérobie) : il s’agit d’une course de cinq minutes, sur piste, durant laquelle ils doivent couvrir la plus grande distance possible. En fonction des résultats, nous formons des groupes de niveau. »
« Une hygiène de vie irréprochable »
• Le tout pour atteindre une performance maximale chez chacun ?
« Oui. L’objectif est d’élever progressivement le potentiel physique de chacun afin d’optimiser la performance collective. Mais on ne s’arrêtera pas après la reprise du championnat. Des tests sont effectués toute l’année. »
• Au-delà de l’endurance, quelles sont les qualités physiques qui doivent être travaillées ?
« Elles sont au nombre de cinq : la force qui se travaille à partir de différents circuits de musculation; la coordination qu’on effectue par des ateliers basés, notamment, sur les appuis; la vitesse, elle, ne bénéficie pas d’une attention particulière, mais entre dans le cadre des travaux réalisés lors des exercices de coordinations; et enfin la souplesse qui est prise en charge par le staff médical en dehors des séances d’entraînement. À ces cinq éléments, il convient d’y ajouter les étirements. »
• Tout cela, c’est la partie immergée de l’iceberg. Qu’en est-il de la préparation dite invisible ?
« Tout ce qui se passe en dehors du lieu d’entraînement est évidemment tout aussi important. Sans une hygiène de vie irréprochable, c’est toute la préparation qui peut être biaisée. Chacun doit être intransigeant de ce point de vue. On n’est évidemment pas à côté d’eux pour les surveiller, mais tout au long de l’année nous vérifions leur poids et leur indice de masse grasse. »
• Faites-vous appel à des intervenants extérieurs pour la diététique ou l’aspect psychologique ?
« Non. En ce qui concerne la diététique, les joueurs sont sensibilisés par le staff médical. Quant à la psychologie, c’est le domaine de Dominique Bijotat. »
• À propos de Dominique Bijotat. Comment s’articule votre collaboration durant cette période de préparation ?
« Je gère l’aspect physique, après avoir discuté ensemble de la méthode à employer, lui anime les jeux et le travail tactique. C’est l’homme de terrain. »
• Ces aspects techniques et tactiques sont-ils déjà à l’ordre du jour ?
« Évidemment. On ne "tape pas un foot" lorsqu’on utilise le ballon ! Chaque exercice, chaque atelier sont prétexte au travail technique et tactique. Il y a toujours un thème… »
• Même si quelques joueurs sont encore absents et que d’autres sont susceptibles de venir renforcer le groupe, la préparation version 2011 est-elle mieux engagée que celle de l’an passé ?
« Oh que oui ! La saison dernière, en raison de l’arrivée des recrues au compte-gouttes et des nombreux jeunes, il aurait fallu faire entraînement vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Cette année, nous sommes beaucoup plus sereins. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Trois jours de stage
Deux séances d’entraînement sont au programme des Messins aujourd’hui (à 9h30 et 16h30 sur le terrain de l’ES Metz). Demain, les hommes de Dominique Bijotat s’entraîneront en matinée (9h30, stade de l’autoroute) avant de prendre la direction d’Algrange afin d’y disputer leur deuxième match amical face à Differdange (17h). En repos dimanche, ils effectueront ensuite un stage de trois jours (lundi, mardi et mercredi) à Amnéville.
L’ongle norvégien. Alexander Odegaard, a écourté sa séance, hier. Le milieu de terrain norvégien souffre, en effet, d’une douleur à un ongle. « Rien de grave », selon Patrick Hesse. De son côté, Oumar Sissoko a été ménagé en raison d’une « petite douleur à la cheville », alors qu’Olivier Cassan, malgré une petite gêne au genou, s’est entraîné normalement.
Sissoko, numéro 1. Le numéro 1 messin, longtemps propriété de Christophe Marichez, a trouvé un autre preneur. Il sera désormais floqué sur le maillot d’Oumar Sissoko, le gardien international malien. Un héritage symbolique : Christophe Marichez parti à la retraite, Oumar Sissoko devra sortir vainqueur du match qui l’oppose aujourd’hui à Joris Delle pour être le (vrai) numéro 1 dans les buts messins.