Mardi, Bouna Sarr a obtenu son bac. Mercredi, Bouna Sarr a disputé sa première rencontre professionnelle face à Elvesberg (3-1) avec à la clé un but. Il est déjà temps de faire les présentations avec ce talent précoce.
Bouna Sarr, auteur d’une entrée remarquée mercredi face aux Allemands d’Elvesberg, sera encore aujourd’hui de la revue d’effectif à Dillingen. Photo Thierry SANCHIS
C’ est une satisfaction, oui, un véritable poids en moins. » Avant même d’évoquer ses premiers pas dans le monde professionnel, ponctué d’un joli but face aux Allemands d’Elvesberg mercredi, Bouna Sarr préfère s’attarder sur l’obtention de son baccalauréat. Mardi matin, la bonne nouvelle est parvenue par téléphone de la bouche de sa directrice d’étude : « Avoir le bac STG, c’est l’assurance de disposer d’un bagage. Car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans le football ».
A seulement 19 ans, ce milieu offensif a parfaitement conscience de la versatilité du ballon rond. Né à Lyon, détecté par le grand Olympique Lyonnais alors qu’il évoluait au FC Gerland, Bouna Sarr a cru à l’anéantissement de ses rêves à 14 ans : « Je n’ai pas été retenu par les dirigeants de l’OL. On me reprochait mon indiscipline en dehors du terrain. Ce n’était pas faux… »
Le jeune homme rebondira à Saint-Priest avant qu’une seconde chance, issue du FC Metz, s’offre à lui il y a deux ans. Déjà revanchard, Bouna Sarr fera partie de l’épopée messine en Coupe Gambardella pour sa première saison. Et l’année dernière, orphelin de Yeni N’Gbakoto, Anthony M’Fa, Samy Kehli et Kalidou Koulibaly, promus chez les pros, il se distinguera avec les U19 du haut de ses onze buts et de son abattage au milieu de terrain. Au point d’éveiller l’intérêt de recruteurs européens, une mauvaise habitude prise ces derniers temps sur les bords de la Moselle…
« Une question de respect »
« Thibaut ? C’est son choix et je n’ai pas à le commenter. Je lui souhaite de réussir. » Partenaire de Thibaut Vion, attaquant qui s’est fait un nom a défaut de carrière à Metz depuis son refus de parapher un premier contrat avec son club formateur, Bouna Sarr n’a pas succombé aux sirènes étrangères. Alors que le FC Porto a su séduire Vion, lui a décliné la proposition d’un club espagnol de standing, « qui a terminé dans les huit premiers de la Liga ».
Par respect, il taira l’identité du courtisan. Par contre, il expliquera assez aisément les raisons qui l’ont poussé à décliner une offre sonnante et trébuchante : « La proposition espagnole était financièrement plus intéressante. Mais honnêtement, ma priorité a toujours été de rester à Metz. Je suis jeune, je dois encore parfaire ma formation. Le discours de l’entraîneur, son profil de formateur m’a séduit. Et puis il y avait aussi une question de respect vis-à-vis du club et de personnes comme mon ancien entraîneur Olivier Perrin. Il m’a aidé à progresser en tant que footballeur, mais aussi en tant qu’homme… »
Le bon sens l’a donc emporté. Désormais, Bouna Sarr se projette avec appétit sur sa carrière naissante. Logiquement « timide » lors de ses premiers pas dans le vestiaire des pros, il prend progressivement ses marques : « L’acclimatation est bonne. Tout le monde m’a félicité pour l’obtention du bac. Mon vœu est de figurer dans le groupe du coach le plus souvent possible. Même si je sais qu’il ne s’agit que d’une première année de découverte, je vais faire mon possible pour m’illustrer ». Parole de bachelier…
Jean-Michel CAVALLI.