Courtisé par des équipes prestigieuses, Joris Delle a finalement donné sa priorité au FC Metz. L’international espoirs ne rêve pas d’un ailleurs mais plutôt de s’imposer définitivement comme le dernier rempart de son club formateur.

Joris Delle digère mal le revers face à Sedan : « La dernière fois où j’ai encaissé 5 buts, je devais avoir douze ans… » Photo Karim SIARI
Est-ce le précédent Ludovic Butelle, international espoirs qui a vu sa carrière s’effondrer comme un château de cartes en Espagne, à Valence, qui l’a aidé à prendre sa décision ? Est-ce ce marché des transferts un tantinet paralysé qui a remisé à plus tard ses ambitions ? Ou est-ce tout simplement la raison qui a dicté sa conduite ? Alors que le FC Metz déplore l’exil d’un de ses grands espoirs au Portugal (Thibaut Vion à Porto), le club doit apprécier le choix de Joris Delle de demeurer à Metz en dépit de l’intérêt de formations prestigieuses durant l’intersaison (Marseille, Monaco, le Bayern Munich).
• Question simple : à quelques jours du premier rendez-vous officiel du club au Havre, où en est votre situation personnelle ?
« Si la question est de savoir si je serai messin cette saison, autant y répondre clairement : oui, je reste à Metz. D’ailleurs dans mon esprit, les choses étaient claires depuis un bon moment. »
• Pourtant, votre nom a été associé à de nombreux clubs de l’élite durant cette intersaison…
« Il y a eu beaucoup de bruits, beaucoup de rumeurs mais je ne m’en suis jamais soucié. Rester à Metz apparaît pour moi comme le meilleur moyen de m’épanouir. Metz, c’est mon club formateur, le club de ma région, j’y suis attaché. »
• Votre bail expire dans un an. Est-il question de prolongation ?
« Cet aspect de ma carrière, je le laisse à mon père. C’est lui qui dirige les négociations. On parle de prolongation, c’est vrai. Moi, je m’occupe de mes performances sportives car c’est le terrain qui fait le contrat… »
« Les vérités en face »
• En parlant de terrain, comment avez-vous vécu cette dernière sortie amicale face à Sedan (défaite 5-0) ?
« Mal, bien entendu. Je crois que la dernière fois où j’ai encaissé 5 buts, je devais avoir douze ans… »
• Quelle a été la réaction du groupe ?
« On a pris ce revers comme une grosse claque. Chez nous, devant notre public, cela fait très mal. »
• Dominique Bijotat a eu des mots durs à la fin de ce match, évoquant même un déficit d’engagement…
« C’est normal de tenir ces propos. On n’y était pas, on n’a pas d’excuse. Je ne doute pas de notre investissement mais par contre on a tout fait à l’envers. Maintenant, il ne faut pas dramatiser non plus. C’était un match amical mais on doit en tirer les enseignements. »
• Après une telle prestation, le mini-stage à Amnéville et Rombas est-il venu à point nommé ?
« Oui, cela permet de resserrer les liens et de se dire les vérités en face. Cela ne sortira pas du vestiaire mais on a beaucoup parlé de ce revers et nous avons envie de montrer un autre visage au Havre, demain ( 1 er tour de la Coupe de la Ligue). »
• Clore une préparation sur un échec cuisant instille-t-il le doute ?
« Non, on ne doit pas douter. Nous n’avons qu’un seul but : bien entamer le championnat. La saison dernière, on a payé nos débuts manqués jusqu’à l’avant-dernière journée de championnat. Personne ne souhaite revivre ça au club. »
• En dépit de votre bonne saison, l’intérim probant d’Oumar Sissoko insuffle de la concurrence à votre poste. Partez-vous avec des certitudes cette année ?
« Non, aucune. Il y a une concurrence et c’est très bien ainsi. Je n’ai jamais chanté sur les toits que j’étais le numéro 1. C’est une question de respect. Il faut savoir rester humble. »
Jean-Michel CAVALLI.