Des mots pour soigner les maux. Tel est le remède élaboré par les dirigeants messins à l’endroit de l’attaquant sénégalais, qui assume certaines de ses déclarations, tout en regrettant « d’avoir impliqué » ses coéquipiers.
« C’était une erreur de jeunesse. Désormais, je serai plus réfléchi dans mes propos », assure Diafra Sakho. Photo Fred MARVAUX
Ses propos sur le site de France Football avaient troublé la quiétude à peine naissante du FC Metz. Après une semaine de mise à l’écart et des excuses présentées auprès des dirigeants, du staff technique et de ses coéquipiers, Diafra Sakho a réintégré le groupe professionnel mardi dernier. Mise au point avec l’attaquant sénégalais.
• Avec un peu de recul, regrettez-vous d’avoir étalé votre frustration sur la place publique ?
« J’avais besoin de m’exprimer et cela m’a fait du bien de dire tout haut ce que j’avais sur le cœur. Garder cette frustration pour moi m’aurait fait encore plus de mal. J’ai l’habitude de dire ce que je pense. C’est ce que j’ai fait. Sans doute de façon maladroite… »
• Aucun regret ?
« Pour la partie me concernant, non. Par contre, je regrette d’avoir impliqué indirectement mes coéquipiers. Je n’aurais dû parler que de mon cas personnel et en aucun cas attaquer le club et le groupe. C’est clair, ça, c’est très maladroit de ma part. Il s’agit, comme beaucoup l’ont dit, d’un manque de respect par rapport au groupe. Je m’en suis d’ailleurs excusé auprès des joueurs et du staff. »
• Comprenez-vous la décision de Dominique Bijotat de vous écarter du groupe professionnel au lendemain de cette polémique ?
« Bien entendu. Cette sanction était justifiée. Je me suis rendu à l’évidence : certaines choses ne regardent que le vestiaire, personne d’autre. Je me suis laissé emporter et j’en ai payé les conséquences. Cette sanction m’a permis de comprendre qu’il fallait mesurer ses propos. »
• On ne vous y reprendra plus ?
« C’est une erreur de jeunesse. Désormais, je serai sans doute plus réfléchi dans mes propos. C’est un mal pour un bien : je ne commettrai sans doute plus ce genre d’erreur. »
• Comment ont réagi vos coéquipiers ?
« Il n’y a pas de problèmes avec eux. Je leur ai présenté mes excuses, qu’ils ont acceptées. Maintenant, j’ai envie de leur prouver que je suis là pour le bien de l’équipe. Je n’ai pas changé pour autant. Je suis le même… »
• Vous revendiquiez plus de temps jeu. Cela fait-il du bien de débuter une rencontre, comme ce fut le cas samedi dernier avec l’équipe réserve ?
« Oui, d’autant que je connais beaucoup de joueurs. J’en côtoie même certains en dehors du football. Cela m’a permis de tourner la page en douceur. Et faire partie d’un onze de départ, c’est effectivement plaisant. »
• Vous avez retrouvé le groupe professionnel mardi. Un soulagement ?
« Évidemment, ça fait du bien ! Je repars tranquillement. À mes yeux, c’est une nouvelle saison qui commence. Je repars à zéro en quelque sorte. »
« Etre jugé sur mes performances »
• Avec quels objectifs ?
« Apporter le plus possible à l’équipe. Mon envie de jouer n’a pas changé. Au contraire. Mes déclarations allaient dans ce sens. Il ne faut pas se tromper de débat : à aucun moment je ne voulais faire de mal au club. J’ai simplement exprimé ce désir, énorme, de jouer. À l’avenir, si je débute les rencontres, tant mieux. Sinon, comme cela a été évoqué avec les dirigeants, je jouerai mon rôle de deuxième homme avec le plus de sérieux possible. »
• D’autant qu’en refusant de vous laisser partir et en vous proposant une prolongation de votre contrat (de deux ans, toujours en négociations), les dirigeants messins ont prouvé qu’ils comptaient sur vous…
« J’ai beaucoup parlé avec eux ces derniers temps : ils m’ont convaincu de mon intérêt à rester à Metz. De toute façon, j’aime ce club plus que tout. Et mes récentes déclarations n’y changent rien. Je n’oublie pas que je dois au FC Metz : si je suis professionnel, moi qui ai débuté le foot à seize ans, c’est grâce à ce club. Maintenant, à moi de prouver que ce ne sont pas que des mots, aussi sincères soient-ils : je dois démontrer cet attachement sur le terrain. »
• Appréhendez-vous la réaction des supporters ?
« Je ne veux pas me mettre de pression par rapport à ça. Je sais que certains n’ont pas compris ma démarche, alors que d’autres m’ont soutenu. Je ne sais pas quel accueil ils vont me réserver, mais je demande à être jugé sur mes performances. »
• Un mot sur le bon début de saison de votre équipe…
« Ça fait du bien ! Personne n’a envie de revivre une saison aussi pesante que l’an passé. Mais il faut rester prudent, même si j’ai vraiment le sentiment qu’on peut faire de très belles choses… »
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance à 16h30. Demain : match amical contre Dudelange (Luxembourg) à Yutz (16h45).
D’un match à l’autre. Dernier match : Sedan - Metz (5 e journée de Ligue 2), vendredi 19 août : 1-1. Prochain match : Metz - Dudelange (amical), samedi 3 septembre à 16h45 (à Yutz). À suivre : Metz - Laval (6 e journée de L2), vendredi 9 septembre à 20 h ; Le Mans - Metz (7 e journée de L2), samedi 17 septembre à 14h30.
À l’infirmerie. Oumar Sissoko (fissure du scaphoïde tarsien) est à l’arrêt pour au moins trois semaines. Dispensé d’entraînement mercredi, Ludovic Guerriero est à nouveau resté aux soins hier, « par simple précaution », selon Patrick Hesse. Mathieu Duhamel (cheville) a, quant à lui, écourté la séance pour la même raison. « Rien de grave les concernant », poursuit l’adjoint de Dominique Bijotat. De leur côté, Oumar Pouye (cuisse) et Olivier Cassan (genou) continue leur programme spécifique « de manière satisfaisante ».
Suspendu. Aucun.
En sélection. Delle (France Espoirs), Tamboura (Mali), Traoré (Mali).
L’info. Le transfert de Miralem Pjanic de Lyon à l’AS Rome est-il bénéfique au FC Metz, club formateur du jeune Bosnien ? Oui, mais pas par rapport au départ du joueur vers Lyon en 2008. Le club lorrain bénéficiera, par contre, du mécanisme de solidarité mis en place par la FIFA assurant aux clubs formateurs une contrepartie financière (calculée en fonction du nombre d’années passées dans ledit club formateur) destinée à compenser les coûts de la formation. « Mais cette somme ne devrait pas dépasser 3 %, explique Patrick Razurel, le directeur général du club messin. Ce n’est pas très important, mais toujours bon à prendre. »
