Ironie du sort, Franck Signorino, fraîchement débarqué à Laval après quatre années d’exil, pourrait faire son retour en France dans son ancien jardin de Saint-Symphorien : « Un joli clin d’œil » pour un défenseur en reconquête.

Le cliché date : la dernière apparition de Franck Signorino à Saint-Symphorien remonte à 2006. Photo RL
Loin des yeux, loin du cœur. En exportant son talent au-delà des frontières hexagonales, on avait presque perdu la trace de Franck Signorino. Formé à Metz avant d’être lancé dans le grand bain du professionnalisme par Gilbert Gress en 2002, l’arrière latéral fut un pilier du club mosellan jusqu’à son départ pour Nantes en 2005. Ce joueur à la chevelure angélique mais diablement hargneux sur le terrain a ensuite réalisé son rêve de château en Espagne en rejoignant Getafe, alors solide pensionnaire de la Liga. Une aventure hélas tronquée par les blessures : « Mais je ne regrette rien, si c’était à refaire, je le referais sans hésitation », assure-t-il.
Parti par la grande porte, Franck Signorino fait aujourd’hui son retour en France par une porte dérobée. Après une demi-saison à Charleroi en Jupiler League, son nom figure depuis quelques jours dans l’effectif de Laval, adversaire demain des hommes de Dominique Bijotat. Doit-on parler de régression ?
« Absolument pas, je suis là pour rebondir »…
• Avez-vous une chance de retrouver Saint-Symphorien, demain, avec Laval ?
« Je l’espère. La Fédération belge s’est mise en contact avec son homologue française pour fournir les papiers nécessaires. »
• Physiquement, où en êtes-vous ?
« Je n’ai pas coupé durant l’été. Après la saison avec Charleroi, je me suis entretenu avec la réserve de Metz et l’UNFP dans des conditions optimales. Thalasso, terrain d’entraînement, entraîneurs diplômés et matches amicaux face à des équipes de Ligue 2 et de Ligue 1 : je pense être dans le coup. Peut-être pas pour jouer 90 minutes mais je peux répondre présent. »
• Metz vient d’obtenir la signature d’un arrière latéral (Ayari). Pas trop déçu qu’il ne s’agisse pas de vous ?
« Non, même si Metz est un club à part pour moi. J’y ai mon pied à terre, ma femme est de Metz, j’y reviens très souvent, etc. Mais je n’ai eu qu’un bref contact avec Philippe Gaillot au mois d’avril. Depuis, rien de concret. »
« Arrêter la galère »
• Rejoindre Laval pour un an, est-ce un choix par défaut ?
« Absolument pas. C’est un choix mûrement réfléchi et décidé. D’autres clubs souhaitaient s’attacher mes services dont trois formations de l’élite belge ( Louvain, Courtrai et La Gantoise). J’avais également des offres bien plus intéressantes sur le plan financier venant d’Israël, de Turquie ou de Grèce. »
• Donc pourquoi rejoindre la Mayenne ?
« Pour arrêter la galère. Je ne me voyais pas infliger à mon enfant un autre déménagement à l’étranger. Cela fait depuis 2007 que j’ai quitté la France et je souhaitais avant tout y revenir pour montrer que je ne suis pas fini. »
• On vous sent revanchard…
« Je ne suis pas revanchard mais j’ai simplement envie de prouver ma valeur. Laval est un club familial qui va m’offrir la possibilité de rebondir. Je souhaite retrouver le plaisir de me battre sur le terrain, je souhaite accomplir une saison complète au cœur d’un projet sportif. Ce même s’il ne s’agit que de la quête du maintien. »
• Quelle idée vous faites-vous de la Ligue 2 ?
« Celle d’un championnat où il y a énormément de gros clubs comme Monaco, Lens, Metz, Le Havre. Je pense qu’il y a de moins en moins d’espaces et davantage de duels physiques. C’est excitant. Et puis d’un point de vue médiatique, la Ligue 2 est une excellente vitrine. »
• Avec le recul, ne regrettez-vous pas ce départ à Getafe en Espagne alors que votre carrière décollait ?
« Non, pas du tout. A l’époque, Getafe venait de terminer 9 e de la Liga. En Espagne, j’ai côtoyé de grands joueurs comme Granero, Soldado, Pedro Leon. Sur le plan technique, ce fut très enrichissant. La première saison, j’ai joué régulièrement. Mais malheureusement, deux blessures ont gâché cette expérience. Après un an et demi d’indisponibilité, le président m’a signifié que je ne rejouerais plus une minute à Getafe. Et ce malgré l’avis contraire des entraîneurs. Alors nous avons rompu le contrat. »
• Et vous avez vécu une mauvaise histoire belge à Charleroi ?
« Oui, du moins sur le plan collectif avec la relégation. A mon arrivée en décembre, 14 joueurs sont partis et 14 autres ont été recrutés. Difficile de trouver de la stabilité. Mais individuellement, j’ai enchaîné les rencontres. »
• De quoi rêve aujourd’hui Franck Signorino ?
« Honnêtement ? De retrouver l’élite française. Je n’ai que 29 ans, ne l’oubliez pas… »
Jean-Michel CAVALLI.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : une séance à 16h30. Demain : Metz - Laval.
D’un match à l’autre. Dernier match : Sedan - Metz (5 e journée de Ligue 2), vendredi 26 août : 1-1. Prochain match : Metz - Laval (6 e journée de L2), vendredi 9 septembre à 20h. A suivre : Le Mans - Metz (7 e journée de L2), samedi 17 septembre à 14h30.
A l’infirmerie. Oumar Sissoko (pied) se trouve à l’arrêt tandis qu’Olivier Cassan (genou) est en phase de reprise.
Suspendu. Aucun.