La situation messine trancherait radicalement avec celle du Mans, hôte cet après-midi des hommes de Dominique Bijotat. C’est du moins ce que laisse supposer le tableau de marche des deux équipes…
Au Mans cet après-midi, Mahamane Traoré sera encore en charge de dynamiser le secteur offensif du FC Metz. Photo Pascal BROCARD
En foulant la pelouse du flamboyant stade du MMArena, peut-être que certains Messins se remémoreront de durs souvenirs pas si lointains. Face à eux se dressera une formation pouvant revendiquer le statut de club de Ligue 1. Face à eux s’époumonera une formation en proie au doute, modeste 18 e du championnat, après avoir échoué d’un rien à l’accession en fin de saison dernière. Comme Metz, Le Mans a été contraint cette année au choix de la reconstruction en misant sur sa jeunesse. Et comme Metz dans un passé récent, la jeune classe pousse de premiers balbutiements inquiétants.
Bien entendu, Dominique Bijotat ne s’attardera pas sur le mal manceau du moment : « Ils ne sont pasdans les mêmes dispositions que nous la saison dernière. Cette équipe est certes rajeunie et a enregistré le départ de joueurs majeurs, mais elle peut toujours s’appuyer sur quatre, cinq éléments qui ont connu la Ligue 1 ». Voilà balayée la thèse d’un adversaire friable : « Il s’agit d’un déplacement périlleux. Le Mans, après un démarrage poussif, monte en régime après sa victoire à Ajaccio en Coupe de la Ligue et son nul à Nantes ».
A contrario, en dépit du voile de contentement embaumant à l’heure actuelle Saint-Symphorien, c’est bien Metz qui toussoterait depuis deux matches. Les acteurs du nul arraché en infériorité numérique face à Laval (2-2), vendredi dernier, se sont certes gargarisés des vertus mentales déclinées pour y parvenir. Mais la raison s’est imposée à leur technicien qui, sans omettre ces bienfaits, n’oublie pas « que sur le plan comptable, nous avons perdu deux points. Lorsqu’on voit les grosses cylindrées qui occupent le bas du classement, c’est inquiétant. Au Mans, l’occasion est belle de rebondir, pas tant dans le classement mais plutôt pour notre capital points ». Pour ce faire, Dominique aura l’embarras du choix dans la Sarthe…
« Rien d’illogique »
Avec pour seuls absents Oumar Sissoko (blessé) et Ludovic Guerriero (suspendu), l’entraîneur dispose d’une vaste latitude pour bâtir son équipe. Un moindre mal alors que se profilent deux réceptions successives la successives la semaine prochaine (Nantes et Istres). Mais aussi un dilemme puisqu’il s’agit de ne pas froisser statuts, susceptibilités et équilibre fragile d’un collectif.
« La concurrence est plus soutenue cette saison, mais cette concurrence s’applique surtout à soi-même. Nous avons la volonté de mobiliser tout le mondeet nous aurons besoin de tout le monde durant cette semaine à trois matches ». Même des ex-bannis, comme Diafra Sakho, réintégré dans le groupe après son intervention médiatique "déplacée": « Lui comme Ayari se sont mis en valeur avec la réserve. Diafra s’est remis au travail, il n’y a donc rien d’illogique à son retour ».
Cette "mini-crise" d’ego de l’attaquant sénégalais est donc définitivement désamorcée. Et il n’y aura aucune turbulence à guetter du côté de Yéni N’Gbakoto, exonéré du déplacement manceau : « Yéni éprouve encore des difficultés à se montrer régulier dans la durée. Il a eu du mal cette semaine à digérer le match face à Laval avec notamment des douleurs à la cuisse. Il me semble plus prudent de le protéger ». La saison dernière, Dominique Bijotat n’aurait pas pu s’offrir ce luxe. La saison dernière, Metz se débattait dans les eaux marécageuses de la relégation. Là justement où Le Mans tente de sortir. Donc, méfiance…
Jean-Michel CAVALLI.
David Fleurival : « Un point c’est le minimum »
Orphelin de Ludovic Guerriero dans l’entrejeu messin, l’indéboulonnable David Fleurival sera grandement sollicité aujourd’hui au Mans.
David Fleurival se méfie du Mans, « en retard sur son tableau de marche ». Photo Fred MARVAUX
A ppréhendez-vous cette rencontre sans Ludovic Guerriero, votre habituel binôme ? « C’est clair que son absence va laisser un vide, pour moi mais aussi pour le reste de l’équipe. L’activité de Ludo sur le terrain et son agressivité dans les duels nous soulagent tous. Maintenant, je vais avoir un autre partenaire à la récupération avec qui j’ai aussi des affinités. »
• Ne pourrait-on pas vous imaginer seul à la récupération ? Ce fut le cas durant de longues minutes face à Laval et cela n’a pas pesé sur le rendement de l’équipe… « Oui, mais c’était un match à domicile. Laval était prudent alors que de notre côté, nous étions tous à la récupération pour garder la main sur le match. A l’extérieur, nous n’avons pas forcément cette philosophie. Donc j’imagine que nous serons deux dans l’entrejeu… »
• Le Mans, grand nom de cette Ligue 2, n’est pas à la hauteur de sa réputation actuellement… « Oui, mais ils doivent passer par ce stade pour rebondir après la non-accession de la saison dernière. Ce fut le cas pour nous aussi il n’y pas si longtemps… »
• Vous attendez-vous à un déplacement "facile" ? « Absolument pas. De toute manière, dans cette Ligue 2, il n’y a aucun match aisé. On s’en est rendu compte face à Laval. Le Mans est en retard sur son tableau de marche, ce club aura à cœur de marquer des points face à nous. »
• Metz est-il, lui, en avance sur le-dit tableau de marche ? « Disons que nous sommes dans les temps. Par contre, nous devons absolument rattraper les deux points perdus contre Laval. Il faut ramener quelque chose du Mans pour aborder sereinement les deux rencontres qui suivent à Saint-Symphorien. Un point, c’est le minimum… »
J.-M. C.
L’arbitre
Sébastien Desiage. Agé de 37 ans, Sébastien Desiage a dirigé dix-huit matches de Ligue 2 la saison dernière dont deux rencontres du FC Metz : face à Ajaccio le 14 février 2011 (2-2) et sur le terrain de Boulogne le 7 décembre 2010 (victoire messine 2-0). De là dire que cet arbitre de la Ligue Rhône-Alpes – en charge d’un seul match de Ligue 2 cette saison (Clermont-Lens) – porte bonheur aux hommes de Dominique Bijotat, il n’y a qu’un pas…
Le chiffre (1)
1. « Metz a un an d’avance sur nous. » Arnaud Cormier qui a échoué dans sa quête d’accession la saison dernière, dresse un parallèle avec son adversaire messin. Comme Dominique Bijotat dans un passé proche, l’entraîneur manceau doit cette année composer avec un effectif rajeuni et majoritairement inexpérimenté.
Le chiffre (2)
7909. De l’avis de nombre de joueurs, le MMArena serait le plus beau stade de l’antichambre de l’élite. Cette enceinte ultra-moderne de 25 000 places qui fait la fierté des dirigeants manceaux peine toutefois à faire leurs affaires. Depuis le début de la saison, la moyenne recensée s’élève à 7909 spectateurs
La phrase
Administration. « Parfois, je me demande si les frontières ont été fermées avec la Slovénie. » De Dominique Bijotat, frustré de ne pas pouvoir compter sur l’attaquant Vedran Vinko. La fédération slovène n’a toujours pas fourni les documents nécessaires pour l’homologation de la dernière recrue messine.
La question
Qui va endosser le brassard de capitaine à la place de Ludovic Guerriero ? Dominique Bijotat n’a pas souhaité répondre à cette question. Tout juste a-t-il évoqué l’existence d’une cellule de « joueurs cadres » prêts à prendre la responsabilité du capitanat. A priori, cette tâche devrait revenir à David Fleurival, homme de base du dispositif mis en place par l’entraîneur messin depuis sa prise de fonction.
L’anecdote
Sissoko. Le MMArena avait été le théâtre de la résurrection d’Oumar Sissoko la saison dernière. Le gardien avait suppléé avec talent Joris Delle lors du nul (0-0) ramené de la Sarthe le 22 avril dernier. Une performance qui l’avait installé dans les buts messins jusqu’à l’épilogue heureux de la saison. Malheureusement pour lui, le portier malien, blessé au pied, ne revisitera pas ce doux passé aujourd’hui.
Le point commun
Chine. A l’instar de Metz, qui a officialisé en début de saison un partenariat avec la fédération chinoise de football, Le Mans s’est lui aussi tourné vers l’Empire du milieu. Hier, les dirigeants manceaux ont annoncé la signature à Pékin d’un protocole d’accord portant sur la formation de joueurs et de techniciens chinois au sein du club sarthois.
J.-M. C.
Metz doit enchaîner (CFA)
Le match :MULHOUSE : 8 e avec 12 pts (2 victoires, 1 nul, 2 défaites) ; dernier match : défaite à Sochaux (5-2). FC METZ : 10 e avec 11 pts (2 victoires, 1 nul, 1 défaite) ; dernier match : victoire face à Nancy (3-1).
L’enjeu. La réaction attendue par José Pinot après la défaite à Valence a eu lieu samedi dernier face à Nancy. Vainqueurs du derby (3-1), les Messins ont ainsi poursuivi leur série d’invincibilité à domicile. A l’inverse, la seule rencontre disputée à l’extérieur par les Mosellans s’est soldée par un revers à Valence (3-1). Pour cette seconde partie hors de leurs terres, les protégés de José Pinot vont donc essayer de corriger leurs erreurs passées. Ils devront toutefois se méfier de Mulhouse qui aura à cœur de réagir après sa lourde défaite ramenée de Sochaux (5-2).
L’avis de l’entraîneur, José Pinot : « Notre parcours à domicile est satisfaisant mais à l’extérieur nous éprouvons des difficultés. Nous tenterons d’avoir plus de présence lors des différents temps de jeu. D’être plus rigoureux lors des temps forts pour marquer, mais également lors des temps faibles pour ne pas nous mettre en danger et encaisser de buts. »
Le groupe messin. Yohan Croizet, qui passera des examens la semaine prochaine afin d’en savoir plus sur la nature de son mal à la cheville, ne sera pas du voyage à Mulhouse. Remis de leurs blessures respectives, Jérémy Méligner et Wang Chu réintègrent, quant à eux, le groupe, qui hier matin à l’issue de l’entraînement, n’était composé que de neuf joueurs.
L’effectif. Aissi Kédé – Férino, Le – Méligner, Fawzi, N’Doye, Wang Chu – N’Sor, Mané + joueurs à désigner.
Mulhouse - FC Metz (18h)
