La promesse d’un septième match sans défaite n’a pas été tenue. Hier soir, les Messins n’ont pas su trouver les solutions pour bousculer une équipe nantaise sur la voie de la rédemption.

Matheus Vivian avait pourtant prévenu Diafra Sakho et ses anciens camarades : Nantes est passé par la Lorraine avec ses gros sabots. Photo Pascal BROCARD
Troisième minute de jeu, hier soir. Dominique Bijotat savoure. Son équipe vient d’ouvrir le score grâce à un numéro solo signé Kévin Diaz. Une livraison rapide. Conforme au bon de commande délivré par l’entraîneur messin à la veille de la réception du FC Nantes. Malheureusement, le service après-vente s’est, lui, révélé défaillant. Le stock d’agressivité, de mouvement, d’inspiration a rapidement retrouvé sa place sur les étagères de la réserve du stade Saint-Symphorien.
L’apathie observée samedi dernier au Mans en première période n’a, semble-t-il, pas servi de leçon. Et le public messin, qui s’était découvert de (légitimes) nouveaux espoirs, a fini par gronder. Car même après la pause, la révolte tant attendue n’est jamais venue. Metz est retombé dans des travers qu’on ne lui avait plus connus depuis bien longtemps. Preuve de l’impuissance messine, hier soir, la feuille de statistiques rendue par Mahamane Traoré : famélique. Un bilan que le milieu de terrain prêté par Nice ne doit pas qu’à lui-même. Non. Ludovic Guerriero et ses partenaires ont failli collectivement, incapables de développer leur jeu et donc de « contrarier », selon les vœux de Dominique Bijotat, une équipe de Nantes appliquée voire, osons le dire, séduisante.
Sylvain Wiltord sort du banc
Car si Metz a concédé sa deuxième défaite de la saison – la première à domicile –, son adversaire n’y est pas étranger. Matheus Vivian avait pourtant prévenu ses anciens camarades : Nantes passerait par la Lorraine avec ses gros sabots et surtout l’ambition de produire du jeu. Les Canaris ont tenu parole. Aidés, il est vrai, par le penalty accordé dès la neuvième minute par M. Lesage à la suite d’une faute de Kalidou Koulibaly sur Trebel. Cette rapide égalisation a (re)plongé les Messins face à leurs propres doutes. Et comme un signe du destin, fait resurgir de vieux démons, comme cet attentisme sur le premier corner nantais de la partie. Djilobodji avait ainsi tout le loisir de couper, au premier poteau, la trajectoire du ballon pour permettre à son équipe de prendre les devants (1-2, 17 e).
Les Lorrains ont alors reculé, laissant l’initiative du jeu à leur adversaire. Une stratégie peu perspicace lorsque l’on aspire à garder sa forteresse inviolée. Pire, quelques signes de panique ont été observés au sein d’une défense jusqu’alors louée pour sa solidité et sa solidarité. Metz maintenait toutefois un semblant de cap jusqu’à la pause. Mais, à l’image de Romain Métanire, pourtant en position idéale face au but de Riou (45 e), les hommes de Dominique Bijotat ont multiplié les mauvais choix.
Résultat, les Nantais ont profité de la moindre faille pour porter le danger devant les buts de Joris Delle, pendant que Sylvain Wiltord, rentré à la pause, se rappelait au bon souvenir du public de Saint-Symphorien. A l’affut, l’ex-international français inscrivait le troisième but de son équipe après une première tentative contrée de Djordjevic (1-3, 64 e). Un coup de poignard dont les Messins ne se sont jamais remis, d’autant que Mathieu Duhamel est, cette fois, resté muet. Sans doute trop seul… La solitude a parfois du bon, mais avoir un peu de compagnie, notamment chez soi, peut s’avérer agréable. Voire précieuse.
Toujours est-il qu’hier soir, les Messins, qui reculent de deux cases au classement, riaient jaune en quittant la pelouse de Saint-Symphorien.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Un éclair et la nuit

David Fleurival, le moins mauvais des Messins... Photo Pascal BROCARD
En vue
David Fleurival. Difficile, devant tant de déceptions individuelles, de dégager une exception messine. Après une rapide recherche, le nom de Fleurival a été le seul à s’imposer. À défaut d’avoir été exceptionnel, le milieu de terrain a montré une implication et une concentration qui lui ont permis de livrer une copie acceptable.
Kévin Diaz. Il avait du jus, beaucoup de jus. Il l’a démontré en inscrivant l’unique but messin de la soirée dès la troisième minute, alors que le gardien nantais avait pourtant bien bouché son angle. Hélas pour lui et les siens, Diaz a quitté la pelouse en traînant la patte, victime d’un mauvais coup à la cheville. Alors en vue, oui, mais pas assez longtemps…
Dans l’ombre
Kalidou Koulibaly. Sa deuxième titularisation de la saison a basculé à la 9 e minute, sur un tacle que l’on mettra sur le compte de sa jeunesse. Toujours est-il que sa faute a profité aux Nantais qui se sont servis du penalty venu sanctionner la faute du Messin sur Trebel pour se relancer. Koulibaly, lui, ne s’en est jamais remis, même s’il a moins été bousculé en seconde période.
Adama Tamboura. Complètement à côté de ses crampons. Le défenseur messin a multiplié les approximations. Ou le symbole d’une équipe messine passée au travers de son rendez-vous.
Ludovic Guerriero. Sa suspension, la semaine passée au Mans, lui aurait-t-elle coupé les jambes ? Le contenu de sa prestation hier à Saint-Symphorien, en tout cas, a interpellé. Le capitaine messin a couru, c’est un fait. Mais il n’est que trop rarement arrivé à destination. Entre transmissions mal assurées et placement souvent suspect, il a traversé la soirée… à l’ombre.
Paroles, paroles
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz) : « C’est l’équipe la plus forte que nous avons rencontrée depuis le début de la saison. Les Nantais nous ont été supérieurs dans tous les domaines. »
Landry Chauvin (entraîneur de Nantes) : « On a donné le bâton pour sa faire battre en encaissant un but très rapidement. Heureusement, nous avons égalisé assez vite. Ce soir, j’ai surtout aimé la gestion de la rencontre. »
Temps additionnel
Vivian prolonge le plaisir. L’ancien défenseur messin a dû apprécier son retour sur la pelouse de Saint-Symphorien. Hier soir, Matheus Vivian a même prolongé le plaisir, en s’offrant un petit round de décrassage à l’heure où ses coéquipiers étaient rentrés fêter leur victoire aux vestiaires.
Cédric BROUT.
TRIBUNE LIBRE
Retour sur terre
Logique. Après une saison passée dominée par la frustration, les promesses entraperçues depuis le début de la nouvelle ont suscité l’enthousiasme, tant dans les rangs des joueurs et du club, que dans celui des supporters. Le FC Metz dans le peloton de tête, de nos jours, ça ne passe pas inaperçu. D’où la déception perceptible hier dans les tribunes à l’issue d’une rencontre durant laquelle les Messins ont éprouvé toutes les peines du monde à se montrer à la hauteur des espérances placées en eux. Dominique Bijotat, l’entraîneur, s’est efforcé de dédramatiser l’échec. « Moi je sais la valeur de mon équipe (…). Lorsque des joueurs sont en dedans, vous pouvez jouer avec n’importe quel système, cela ne fonctionne pas. » Tout s’explique, donc. Même un retour sur terre.
C. B.
L’HOMME DU MATCH

Dominique Bijotat. Photo Pascal BROCARD
L’HOMME DU MATCH
Dominique Bijotat. Bien sûr, sa formule avait jusqu’ici montré une vraie efficacité. Metz ne se présentait pas à Saint-Symphorien invaincu pour rien. Bien sûr, ce n’est pas lui, l’entraîneur messin, qui a montré tant de maladresses et d’apathie sur le gazon. Mais si on associe son nom au début de saison plutôt prometteur des Grenats, on doit aussi le faire à l’heure d’évoquer ce premier revers à domicile. Hier, par exemple, la présence d’un seul attaquant sur le front de l’attaque messine, a suscité l’interrogation. Surtout en seconde période. Un zest d’innovation offensive aurait pu réveiller des troupes peut-être endormies par la réussite venue accompagner leurs dernières sorties…
L’homme pressé
Jusqu’à cette huitième journée, le buteur le plus rapide du FC Metz version 2011-2012 se nommait Mathieu Duhamel. L’attaquant messin avait, en effet, dégainé dès la dixième minute sur la pelouse de Sedan. Hier soir, Kévin Diaz lui a volé la vedette en ouvrant la marque après seulement trois minutes de jeu. Le milieu de terrain lorrain aurait sans doute aimé prolonger son bail sur la pelouse de Saint-Symphorien. Mais Ngoyi n’aime visiblement pas les hommes pressés. Résultat, le tacle du Nantais a contraint Kévin Diaz a rentré prématurément aux vestiaires. Vingt petites minutes après son but…