
En plus d’avoir gâché une belle occasion de rester dans le haut du classement les Messins ont aussi perdu leur gardien : Joris Delle est sorti sur blessure. Photo Pascal BROCARD
Pour la deuxième fois de la semaine, le FC Metz a chuté sur sa pelouse. Mais au-delà de la défaite concédée, hier face à Istres (1-2), ce sont les trous d’airs observés en cours de match qui inquiètent.
S’ils avaient manqué leur premier Tours de piste en ouverture du championnat, les Messins avaient ensuite su redresser la trajectoire de leur attelage.
Les voyants étaient alors au vert jusqu’à cette sortie de route, mardi dernier, face à Nantes. Mais pas question pour autant de passer à l’orange. Et pour éviter un nouvel écart de conduite, hier face à Istres, Dominique Bijotat avait décidé d’innover en alignant d’entrée de jeu une attaque à deux têtes : Diafra Sakho a ainsi honoré sa deuxième titularisation en championnat aux côtés de Mathieu Duhamel. Une politique offensive qui devait permettre aux Messins de ne pas subir un deuxième affront d’affilée à domicile.
Las, Ludovic Guerriero et ses partenaires se sont à nouveau pris les pieds dans le tapis de Saint-Symphorien. Certes, le naufrage n’a, cette fois, pas été collectif. Metz a même montré, par instants, un visage séduisant : mais le mal était déjà fait.
Messieurs les Istréens, sans complexe, avaient frappé les premiers. Pourtant, Sakho, de la tête (4 e) et Traoré, de loin (5 e, 6e) avaient donné le la. Les Messins étaient dans le ton… jusqu’à cette échappée belle orchestrée par Ba et conclu par ce diable d’Akrour, bien plus prompt que Fallou, aux abonnés absents sur ce coup-là. Anthony M’Fa, suppléant de Joris Delle (touché au genou) dès la douzième minute, ne pouvait que constater les dégâts (21 e).
Par gros temps, il est impératif de garder la proue face à la mer. Ne pas virer de bord. Ça, au moins, les Messins l’ont compris… jusqu’au milieu de la deuxième période. Les ambitions offensives du FC Metz se sont, en effet, matérialisées par une reprise en main des affaires et une rapide égalisation signée… Fallou, opportuniste sur ce coup-là (29 e). Les Messins ont alors fait l’étalage de bonnes idées, de tempérament et pris des initiatives, à l’image de cette frappe puissante de Tamboura (29 e).
Le résultat est le même
L’entame du deuxième acte était conforme à l’ébauche du scénario griffonné avant l’entracte.
Petric devait ainsi s’interposer face à Duhamel (46 e) puis Bouby (47 e). Mais très vite, les Messins ont, à nouveau, perdu le fil. Oublié leur texte. Le pressing, très haut, exercé jusqu’alors s’est lentement étiolé et Istres, qui n’en demandait sans doute pas tant, en a parfaitement profité. Yahia se jouait ainsi de Métanire pour servir Akrour, seul au point de penalty (64 e).
Le couperet tombait. Tranchant. Violent. Metz a alors perdu la tête, retombant dans ses travers, multipliant les approximations. Mais surtout, il s’est montré incapable de retrouver une ligne directrice, à l’image d’un Mahamane Traoré sans inspiration. Les Messins, comme désemparés, se sont alors contentés de balancer de grands ballons dans le dos de la défense istréenne. « Insuffisant pour espérer marquer », de l’aveu de Mathieu Duhamel.
Les voyants virent donc doucement au rouge. Les sifflets qui ont accompagné la sortie des hommes de Dominique Bijpotat en disaient long sur la frustration de supporters qui croyaient vraiment, pas plus tard qu’il y a une semaine, que ce Metz-là avait les moyens de se faire respecter sur ses terres.
Certes, hier soir, la partition messine a sonné un brin plus juste que celle récité mardi contre Nantes. Mais le résultat est le même… Vraiment triste
Jean-Sébastien GALLOIS.
Fallou, le pire et le meilleur

Diafra Sakho a lutté. En vain. Photo Pascal BROCARD ;
En vue
Diafra Sakho. L’ex-banni a vécu, hier, sa première titularisation depuis son dérapage médiatique du mois dernier. Et force est de constater que le joueur est plus à l’aise sur le terrain que dans la contestation. Ses efforts sur le front de l’attaque, ses appels de balle opportuns ont grandement soulagé Mathieu Duhamel.
David Fleurival. Toujours un gros volume de jeu. En sa qualité de premier relayeur, il ne perd que très rarement le ballon. Rigoureux dans son placement, il a terminé la rencontre orphelin de Ludovic Guerriero. Ce qui n’a pas semblé le désorienter.
Dans l’ombre
Romain Métanire. Sa vitesse, son allié le plus précieux, ne lui a été d’aucune utilité devant Yahia Chrif. Face à ce fin technicien, le défenseur latéral messin a souvent été éliminé. C’est d’ailleurs de son vis-à-vis qu’est venu le centre à l’origine du second but d’Akrour (64 e).
Mahamane Traoré. Est-ce en raison d’une méforme passagère ou de son replacement sur un côté du milieu du terrain, toujours est-il que le meneur de jeu n’a pas eu son rendement habituel. Ses inspirations se sont souvent heurtées à la rigueur du bloc défensif istréen. Un brin individualiste dans cette soirée, il n’a pas su servir ses attaquants avec sa précision coutumière. Il est temps de souffler…
L’HOMME DU MATCH
Fallou Diagne. Pour l’ensemble de son œuvre, Fallou Diagne mérite l’honneur de figurer dans cette rubrique. Le défenseur a d’abord évolué dans un registre apocalyptique : outre des relances approximatives, il a été coupable d’une grossière faute de marquage sur l’ouverture du score de Nassim Akrour. Pris en grippe par une partie du public, rongé par la nervosité, Fallou a par la suite fait taire ses détracteurs en égalisant avec rage (27 e). Une jolie revanche personnelle pour ce joueur de tempérament. Qui a par la suite affiché plus de rigueur. Jusqu’au doublé d’Akrour…
Paroles, paroles…
Mathieu Duhamel (attaquant du FC Metz) : « Nous n’avons pas été solides défensivement et malheureusement, on n’a pas su rester sur la dynamique de la première mi-temps. Au retour des vestiaires, on a balancé trop de ballons devant. Il ne faut pas non plus qu’on s’enterre. Car on a quand même douze points… »
David Fleurival (milieu du FC Metz) : « On ne doit pas montrer du doigt la défense. C’est l’équipe qui s’incline. Peut-être avons-nous ressenti un peu de fatigue. Si on s’est vu trop beau après la victoire du Mans ? Non, absolument pas. »
Dominique Bijotat (entraîneur du FC Metz) : « On a des oublis, des relâchements. On a ces trous de concentration… On est bien revenu dans la partie après l’ouverture du score. Dans nos temps forts, nous n’avons pas su être suffisamment réalistes ; Ces prochaines semaines ? Rebondir et ne pas accepter cette situation… »
Temps additionnel
Sympa. Il faut être honnête, c’est toujours plus simple de réconforter un adversaire que l’inverse. Mais hier, l’attitude de Laurent Agouazi, formé à Metz, a été sympathique. Au coup de sifflet final, le milieu istréen a pris le temps de saluer chacun des Messins. Avant de prolonger le plaisir en conférence de presse. Sympa…
Jean-Michel CAVALLI.
Publicité mensongère ?
Avec le recul, on aurait dû lire dans la victoire signée au bout de l’ennui au Mans, samedi dernier, le signe d’un essoufflement. Mais cette quête aboutie des trois points glanés à l’extérieur avait alors supplanté ce succès douteux. Quant à la perspective de ces deux réceptions de la semaine, contre Nantes et Istres, elle avait même fait naître un désir fou. Mathieu Duhamel ressortait des mots que l’on pensait à jamais enfouis vu d’ici (« Je veux connaître l’élite avec ce club », « Le podium n’est pas inaccessible »). Après tout, les hommes de Dominique Bijotat naviguaient alors sur les cimes du classement. Mais n’était-ce pas un avis de publicité mensongère ? Pour candidater ne serait-ce qu’aux primaires de l’élection en Ligue 1, un club doit d’abord se montrer irréprochable sur ses terres. Mais dans ce domaine, comme dans d’autres, Metz se situe encore très loin du compte. Depuis l’ouverture du championnat, une seule équipe (Châteauroux) est repartie tête basse de Saint-Symphorien. C’est bien trop peu pour ne serait-ce qu’oser fantasmer sur l’élite…
J.-M. C.
Un derby et des promesses (CFA)
La réserve de Metz vient de se rassurer, Amnéville de subir son premier revers de la saison : aujourd’hui, les deux équipes du nord lorrain confrontent leurs ambitions.

Pour Id Azza, Steimetz (au 2 e plan) et les Amnévillois, le derby à Metz doit servir à rectifier le tir. Gros défi ! Photo Maury GOLINI
Le face-à-face
FC Metz (2) : 9 e avec 13 pts (2 victoires, 2 nuls, 1 défaite) ; dernier match : nul à Mulhouse (0-0).
CSO Amnéville : 3 e avec 17 pts (3 victoires, 2 nuls, 1 défaite) ; dernier match : défaite face à Sochaux (2-3).
Metz (2)
L’enjeu. Le succès obtenu sur leur terrain face à Nancy (3-1) a remis les réservistes messins en selle. Puis, pour leur seconde rencontre à l’extérieur de la saison, les protégés de José Pinot se sont rassurés en ramenant un nul de Mulhouse (0-0). Le second derby lorrain de la saison, cette fois face à un voisin immédiat, s’annonce délicat pour les Messins qui devront se méfier de cette équipe d’Amnéville, troisième au classement, et probablement avide de revanche après sa première défaite, la semaine dernière face, à Sochaux (2-3). En cas de succès, Metz (2) rejoindrait son adversaire du jour au classement.
L’avis de l’entraîneur, José Pinot : « Il s’agit, à domicile, de notre deuxième derby de suite. Contre Nancy, on savait que pour obtenir un bon résultat, il fallait être fort collectivement et individuellement. Là, ça devraêtre multiplié par dix. »
L’effectif. L’effectif messin subira quelques modifications par rapport au déplacement à Mulhouse. Adrien Férino, blessé, sort du groupe tandis que plusieurs joueurs professionnels ont été laissés à la disposition de la réserve. Teddy Kayombo, Gaëtan Bussmann, Hamadi Ayari, Samy Kehli, Yohan Betsch, Oumar N’Diaye, Oumar Pouye et Alhassane Keita seront de la partie. A noter aussi le retour à la compétition d’un blessé de longue date : Olivier Cassan.
Le groupe : Aissi Kédé — Kayombo, Bussmann, Ayari, Le — Kehli, Betsch, N’Diaye, Cassan, Pouye, Fawzi, N’Doye — Keita, N’Sor, Mané.
Amnéville
L’enjeu. Les Amnévillois ont payé cher leur manque de réalisme offensif et défensif la semaine passée, contre Sochaux. Le derby arrive à point nommé pour se relancer. La dernière défaite n’inquiète pas vraiment vu l’emprise sur le jeu démontrée par les hommes de Pascal Carzaniga.
L’avis de l’entraîneur, Pascal Carzaniga : « Il faut tout de suite réagir même si on a, dans l’ensemble, réussi une prestation de qualité, on a payé cash nos erreurs. Il faut absolument corriger ces lacunes pour progresser. On avait déjà connu une première alerte contre Raon en encaissant trois buts, mais la qualité de nos attaquants nous avait permis de nous en sortir à bon compte. »
L’effectif. « C’est toute l’épine dorsale de mon équipe qui est actuellement suspendue avec le gardien, le défenseur central et l’attaquant de pointe ». Suzanne a écopé de deux matches de suspension, il rejoint Mura et Menaï dans le camp des "punis". Dans l’entrejeu, Steimetz est incertain et fera un essai juste avant le coup d’envoi. À noter le retour dans le groupe de Sahin, longtemps éloigné des terrains sur blessure.
Le groupe : Baer, Di Marco, Thior, Osswald, Martin, Simion, Meniri, Lahoussine, Natanelic, Steimetz, Pczcolinski, Belameiri H. et A., Idazza, Guerabis, Sahin.
Aujourd’hui (15 h) stade des Hauts-de- Blémont, Metz-Borny