David Fleurival (à gauche) et les Messins s’attaquent à un gros morceau : Clermont, dauphin de la Ligue 2. Photo Pascal BROCARD
Traumatisés par deux revers à domicile, d’ordinaire guère inspirés sur la pelouse de Clermont, les Messins naviguent dans le doute. En Auvergne, ce soir, ils défieront un adversaire solidement accroché à la 2 e place du classement.
Clermont, à bien y réfléchir, cela évoque quoi ? Le charme de L’Auvergne pour les touristes, la magnificence des volcans pour les Vulcanologues et surtout quinze bonhommes menés à la baguette par le Mosellan Morgan Parra. Et le foot dans tout ça ? Peut-être est-il en train de s’éveiller : « Cette équipe est très cohérente. Elle a su conserver ses meilleurs éléments, comme Alessandrini. Et aussi miser sur Rivière, un attaquant expérimenté qui a largement contribué à l’accession d’Ajaccio la saison dernière », éclaire Dominique Bijotat.
Résultat : c’est sur une pelouse historiquement guère hospitalière et qui abrite un fringant dauphin de la Ligue 2 que les Messins s’en iront, ce soir, tenter de se remettre les idées en place. Mais pour remettre de l’ordre dans une maison passablement négligée depuis le passage la semaine dernière de convives malpolis, la tâche paraît délicate. Du moins en apparence car ce FC Metz-là cultive un paradoxe en ce début d’exercice.
C’est loin du soutien des leurs que les hommes de Dominique Bijotat s’épanouissent. Étrange ? Pas tant que ça à en croire leur entraîneur : « Nous sommes plus à l’aise avec beaucoup d’espaces. Notre base technique n’est pas assez aboutie pour nous exprimer avec sérénité à domicile ». En somme, Metz se complaît dans l’art du contre. Une vision partagée par son homologue clermontois Michel Der Zakarian : « Le FC Metz est très athlétique. C’est une équipe de contre qui s’appuie sur les déplacements de Mathieu Duhamel. À domicile, ce sera à nous de trouver les ressources pour contourner cet adversaire ».
Tout ce que les Mosellans n’avaient finalement pas su faire la semaine dernière face à Nantes et à Istres…
« Pas d’excuse »
Si Clermont affiche un visage menaçant en ce début de saison, le visiteur ne sera pas simplement effrayé par ce seul pouvoir d’intimidation. Une brève introspection personnelle sur ses déficiences du moment charrie son lot de doute et de scepticisme : « Au-delà de la qualité de l’adversaire, ce déplacement sera difficile déjà par rapport à nous-mêmes, confirme Dominique Bijotat. Actuellement, nous prenons trop de buts. »
Cinq en deux rencontres à Saint-Symphorien pour être précis. Et pour expliquer cette perméabilité, la fatigue maintes fois relatée par les acteurs du jeu n’est plus une valeur refuge selon l’entraîneur : « On ne peut pas se réfugier éternellement derrière cette excuse ». Pour étayer ses propos, l’entraîneur cite en exemple le cas de Kalidou Koulibaly, déficient contre Nantes avant d’être poussé sur le banc face à Istres : « Il était prévisible qu’il soit confronté à cette baisse de régime. Mais Kalidou doit aussi savoir faire un match correct même sans être dans une forme optimale. Car le risque, c’est que cette excuse se mue à l’avenir en faiblesse ».
La faiblesse ne semble en revanche pas être une vertu en vogue du côté de l’Auvergne : « Michel Der Zakarian, qui dispose d’une grande liberté dans le domaine technique, a construit une équipe qui correspond à son passé de joueur ». Une équipe d’hommes, une équipe de tempérament prédisposée au combat. Eh non, nous ne parlons pas de rugby…
Jean-Michel CAVALLI.
Kalidou Koulibaly : « Le coach nous a mis en garde »
«J’ai une totale confiance en l’entraîneur.» Kalidou Koulibaly prend avec philosophie sa situation personnelle. Photo Pascal BROCARD
En dedans face à Nantes et remplaçant contre Istres, Kalidou Koulibaly ne sombre toutefois pas dans la sinistrose.
Clermont, cela vous évoque quoi? « Le souvenir d’une équipe coriace. La saison dernière, nous avions éprouvé de grandes difficultés chez eux. Comme d’autres formations qui ont su conserver en grande partie leur effectif – je pense notamment à Reims – ce club réalise un très bon début de saison. Du fait de son expérience en Ligue 2, il progresse saison après saison. Il faudra se méfier de joueurs comme Alessandrini ou encore Rivière. »
• A l’inverse de votre adversaire, votre courbe est sur la pente descendante. Inquiet ? « Non, mais nous sommes en éveil. Lundi, le coach nous a mis en garde. On sait tous ce qui s’est passé la saison dernière. Nous ne souhaitons pas revivre ces moments délicats. L’air est plus respirable dans le haut du classement... »
• Avez-vous trouvé des explications à vos deux revers à domicile? Peut-on parler d’excès de confiance ? « Non. Après la victoire au Mans, nous étions conscients d’avoir pris le meilleur sur un adversaire pas encore au point. Face à Nantes et à Istres, nous avons simplement accumulé des erreurs coupables. Mais peut-être que dans quelques semaines, nous parlerons de simples erreurs de parcours... »
• Comment avez-vous vécu votre mise sur le banc lors de la réception d’Istres ? « Je l’ai naturellement acceptée. J’ai une totale confiance en l’entraîneur. Je suis un jeune joueur qui doit encore progresser. Je dois me faire violence pour retrouver une place de titulaire. »
J.-M. C.
L’arbitre
Yohann Rouinsard. Habitué des pelouses de Ligue 2 depuis la saison 2009-2010, Yohann Rouinsard, trente-six ans, s’est distingué dès la quatrième journée du championnat version 2011-2012. En effet, ce dernier, appelé à diriger la rencontre opposant Boulogne à Tours, a brandi son carton jaune à sept reprises et exclu un joueur de chaque camp. Auparavant, Yohann Rouinsard s’était montré plus "clément" lors de son passage à Saint-Symphorien pour la venue d’Arles/Avignon (0-0, 2 e journée) : cinq avertissements dont un pour Bruce Abdoulaye, côté messin.
La phrase
Modeste. « Moi je ne suis qu’à la conclusion. Il y a beaucoup de joueurs méritants dans l’effectif, tout ce que je fais c’est pousser le ballon au fond des filets. » De l’attaquant clermontois, Jean-François Rivière, meilleur buteur de Ligue 2 en compagnie du Messin Mathieu Duhamel, Kamel Ghilas (Reims) et Gaëtan Charbonnier (Angers), auteurs de cinq réalisations chacun.
Le chiffre
7,2. Ambitieux sur le plan sportif, Clermont doit toutefois composer avec l’un des plus petits budgets du championnat, l’avant-dernier pour être précis (7,2 M€). Ce parent pauvre de la Ligue 2, est malgré tout loin de sombrer dans la sinistrose : « La notion "on a l’argent, on va monter en Ligue 1", dont l’exemple type est celui du Mans, se vérifie de moins en moins », clame le président Claude Michy. Ce n’est pas le FC Metz qui dira le contraire…
L’(éternel) absent
A lire jusqu’à la dernière ligne. Alléluia ! La situation administrative de Vedran Vinko, la dernière recrue slovène du FC Metz, est enfin réglée. L’attaquant disputera peut-être ses premières minutes sous le maillot messin à Clermont. Bien sûr, il ne s’agit ici que de pure fiction. Le joueur pourrait se rendre ce week-end dans son pays pour comprendre les motifs de sa lente, très lente homologation.
J.-M. C.
